BMW XM : le pire modèle de la marque, mais le meilleur super-SUV ?
Le BMW XM n’est pas le plus grand succès de la firme bavaroise. Loin de là. Et pourtant, c’est le SUV le plus vendu au monde de son segment.
Détesté par les puristes, moqué pour son design et son poids, le BMW XM n’a jamais vraiment trouvé grâce aux yeux des passionnés. Et pourtant, derrière cette réputation sulfureuse, le mastodonte bavarois cache un succès inattendu. Il est aujourd’hui le super-SUV le plus vendu au monde.
Une victoire chiffrée, mais à relativiser pour le XM
Mais faut-il y voir une victoire éclatante pour BMW,
ou simplement un trompe-l’œil statistique ? Selon les données
de l’analyste automobile Felipe
Munoz, le BMW XM s’est écoulé à 8.100 exemplaires dans le monde
l’an dernier.
C’est plus que le Ferrari Purosangue (2.250
unités), le Lamborghini Urus (5.600), ou
encore l’Aston Martin DBX
(2.050). Même le très exclusif Dongfeng MHero M-917, SUV
électrique chinois, reste derrière avec environ 1.200 unités.
Sur le papier, le BMW surpasse donc tous les ténors du segment des
SUV de luxe ultra-performants. Mais comme souvent dans
l’automobile, les chiffres bruts ne racontent qu’une partie de
l’histoire.
Comparer le XM à ses rivaux italiens relève presque de l’exercice
impossible. D’abord à cause des écarts de prix colossaux. Le BMW XM
est vendu à partir de 187.000 euros.
Pour le Lamborghini Urus, c’est plutôt 260.000 euros au
minimum. Enfin, le Aston Martin DBX ou le Ferrari
Purosangue sont respectivement commercialisés à partir de 280.000
et 450.000 euros.
Un mastodonte à la personnalité controversée
À ce niveau, le BMW joue donc dans une catégorie bien
plus accessible. De plus, la firme à l’Hélice possède une
capacité de production sans commune mesure avec celle des marques
exotiques. On parle de plus de 2,2 millions de voitures
livrées par an, contre quelques milliers pour Ferrari ou
Lamborghini.
Résultat : le XM s’impose sur le plan quantitatif, mais pas
forcément sur le plan symbolique. Sous son gabarit massif,
le BMW XM cache un ensemble mécanique impressionnant.
Rappelons qu’il embarque un V8 bi-turbo de 4,4 litres
hybride rechargeable. Voilà qui lui offre 748 chevaux et 1.000 Nm
de couple. Sa transmission intégrale M xDrive lui permet d’avaler
le 0 à 100 km/h en 4,3 secondes.
Des chiffres dignes d’une supercar, mais enfermés dans 2,7 tonnes de SUV.
Malgré ses performances, le XM divise profondément. Son design
brutal, ses proportions excessives et son concept même — une BMW M
hybride et luxueuse — brouillent les repères historiques de la
marque. Les puristes y voient une trahison. Les
pragmatiques une vitrine technologique.
Un modèle honni… mais indispensable pour BMW ?
Le BMW XM est sans doute le modèle le plus critiqué
de la marque. Mais aussi l’un des plus stratégiques. Dans
un marché dominé par les SUV puissants et électrifiés, il sert de
laboratoire à la division M. Et
génère des marges confortables.
Et si ses ventes surprennent, c’est aussi parce qu’elles confirment
la pertinence de son positionnement. À savoir, un SUV à haute
performance hybride, capable de rivaliser en puissance sans
atteindre les prix déments des marques italiennes. BMW a
réussi à faire du XM un super-SUV « de volume », une
formule improbable mais rentable.
Pour certains, le XM restera le pire modèle BMW de l’ère moderne.
Un SUV hypertrophié qui trahit la philosophie
« M ». Pour d’autres, c’est le meilleur super-SUV du marché.
Un modèle capable d’allier performances explosives,
confort, technologie et usage quotidien.
Le XM ne marquera pas l’histoire de BMW par son élégance ni par sa
pureté mécanique. Mais il symbolise une époque. Celle où les
supercars se font SUV, et où la puissance brute se conjugue
désormais à l’électrification.
Le BMW XM donc n’est peut-être pas le modèle le plus aimé de la marque. Mais il est impossible de l’ignorer. Avec plus de 8.000 ventes en 2024, il prouve qu’il existe une clientèle prête à payer cher pour un SUV aussi démesuré que fascinant. Un succès paradoxal, à l’image du monde automobile d’aujourd’hui.



