Ferrari estime que le V6 de la F80 est meilleur que le V12 atmosphérique
Pour Ferrari, choisir le moteur animant sa nouvelle F80 était une décision simple. Et à en croire la marque italienne, le V6 est même meilleur que son légendaire V12 ! Explications.
Alors que la 12Cilindri rend hommage au mythique V12, la supercar F80 opte pour un V6 bi-turbo hybride. Une décision assumée par Ferrari, qui affirme même que ce moteur est supérieur à son emblématique douze cylindres atmosphérique. Qui y croit ?
Un choix stratégique, pas une concession pour Ferrari
Quand Ferrari a dévoilé la F80, successeure
spirituelle de la LaFerrari, les puristes ont
tiqué. Fini le V12, place à un V6 bi-turbo hybride. Un
choix étonnant pour une supercar phare, surtout dans un contexte où
la marque venait de réaffirmer son attachement au V12 atmosphérique
sur la 12Cilindri… Et sur le SUV
Purosangue.
Mais pour Ferrari, le choix du V6 n’a rien d’un
compromis. Au contraire, c’est le résultat d’une réflexion
tournée vers la performance absolue, comme l’a expliqué Matteo
Turconi, responsable marketing produit senior. C’était lors d’un
atelier technique organisé à Modène, le 19 novembre dernier.
Le moteur de la F80 dérive directement du V6 de la Ferrari
499P, la voiture d’endurance
alignée en WEC. Il s’agit d’un 3,0 litres bi-turbo capable
de développer 300 chevaux/litre. Une valeur impressionnante même
dans le monde des supercars. À puissance équivalente, ce bloc est
plus compact, plus léger et plus efficient qu’un V12 Ferrari.
C’est précisément cette compacité qui permet à la F80 de gagner sur tous les
fronts.
Empattement réduit, masse abaissée et
efficacité aérodynamique accrue. Notamment grâce à un
diffuseur arrière élargi à 1,8 mètre, permis par l’encombrement
minimal du groupe motopropulseur.
« Le V6 est meilleur que le V12 »
« Le V6 est supérieur au V12 », affirme sans détour
Turconi. Un propos fort pour une marque dont le V12 est
l’un des symboles les plus sacrés. Mais dans le cas de la
Ferrari F80, la priorité n’était pas
l’émotion sonore… Mais l’optimisation du rapport poids/puissance et
de la dynamique globale, en intégrant l’hybridation pour coller à
l’évolution technologique.
Chez Ferrari, le V6 est même surnommé « le gros moteur » en
interne, comme l’a confié Paolo Valenti, chef de produit.
Un clin d’œil à ses performances explosives, malgré ses dimensions
réduites.
Certes, l’abandon du V12 peut en décevoir certains. Mais
l’histoire de Ferrari rappelle que d'autres supercars iconiques ont
fait sans. La 288 GTO et la F40 roulaient en V8 turbo. Et
personne ne remet en question leur statut mythique.
Le pari semble gagnant : les 799 exemplaires de la F80 sont tous
vendus. Preuve s’il en fallait que la clientèle adhère à
cette nouvelle philosophie. La performance, la technologie
et la rareté restent les piliers du prestige Ferrari.
Des moteurs thermiques encore pour longtemps
Si la première Ferrari 100% électrique est attendue
très prochainement, Maranello ne tourne pas le dos à ses racines.
La stratégie est claire : d’ici 2030, 40% de la gamme sera
toujours thermique. Aux côtés de 40% d’hybrides et 20%
d’électriques. Le V6, le V8 et même le V12 continueront donc à vivre
dans d'autres modèles.
La F80 n’est peut-être pas la Ferrari la plus bruyante,
mais elle pourrait bien être l’une des plus intelligentes jamais
conçues. Et si le futur de la supercar passait par un V6 ?
Chez Ferrari, la question semble déjà tranchée.
Rappelons au passage que la sonorité de ce bloc hybride
n’est pas déplaisante non plus. Certes, c’est moins hurleur que le
V12 du Cavallino. Mais il y a un timbre bien particulier,
qui imite relativement bien la cathédrale mécanique qu’est
le douze cylindre.
On irait même jusqu’à dire que ce moteur peut hurler plus fort que
le V8 maison dans sa version hybride… Sur la SF90 Stradale notamment. Alors,
espérons que les clients et fans de Ferrari pensent la même
chose.



