Ferrari estime que le V6 de la F80 est meilleur que le V12 atmosphérique

Publié le 27 novembre 2025 à 15:00
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Pour Ferrari, choisir le moteur animant sa nouvelle F80 était une décision simple. Et à en croire la marque italienne, le V6 est même meilleur que son légendaire V12 ! Explications.

Alors que la 12Cilindri rend hommage au mythique V12, la supercar F80 opte pour un V6 bi-turbo hybride. Une décision assumée par Ferrari, qui affirme même que ce moteur est supérieur à son emblématique douze cylindres atmosphérique. Qui y croit ?

Un choix stratégique, pas une concession pour Ferrari

Quand Ferrari a dévoilé la F80, successeure spirituelle de la LaFerrari, les puristes ont tiqué. Fini le V12, place à un V6 bi-turbo hybride. Un choix étonnant pour une supercar phare, surtout dans un contexte où la marque venait de réaffirmer son attachement au V12 atmosphérique sur la 12Cilindri… Et sur le SUV Purosangue.
Mais pour Ferrari, le choix du V6 n’a rien d’un compromis. Au contraire, c’est le résultat d’une réflexion tournée vers la performance absolue, comme l’a expliqué Matteo Turconi, responsable marketing produit senior. C’était lors d’un atelier technique organisé à Modène, le 19 novembre dernier.
Le moteur de la F80 dérive directement du V6 de la Ferrari 499P, la voiture d’endurance alignée en WEC. Il s’agit d’un 3,0 litres bi-turbo capable de développer 300 chevaux/litre. Une valeur impressionnante même dans le monde des supercars. À puissance équivalente, ce bloc est plus compact, plus léger et plus efficient qu’un V12 Ferrari. C’est précisément cette compacité qui permet à la F80 de gagner sur tous les fronts.
Empattement réduit, masse abaissée et efficacité aérodynamique accrue. Notamment grâce à un diffuseur arrière élargi à 1,8 mètre, permis par l’encombrement minimal du groupe motopropulseur.

« Le V6 est meilleur que le V12 »

« Le V6 est supérieur au V12 », affirme sans détour Turconi. Un propos fort pour une marque dont le V12 est l’un des symboles les plus sacrés. Mais dans le cas de la Ferrari F80, la priorité n’était pas l’émotion sonore… Mais l’optimisation du rapport poids/puissance et de la dynamique globale, en intégrant l’hybridation pour coller à l’évolution technologique.
Chez Ferrari, le V6 est même surnommé « le gros moteur » en interne, comme l’a confié Paolo Valenti, chef de produit. Un clin d’œil à ses performances explosives, malgré ses dimensions réduites.
Certes, l’abandon du V12 peut en décevoir certains. Mais l’histoire de Ferrari rappelle que d'autres supercars iconiques ont fait sans. La 288 GTO et la F40 roulaient en V8 turbo. Et personne ne remet en question leur statut mythique.
Le pari semble gagnant : les 799 exemplaires de la F80 sont tous vendus. Preuve s’il en fallait que la clientèle adhère à cette nouvelle philosophie. La performance, la technologie et la rareté restent les piliers du prestige Ferrari.

Des moteurs thermiques encore pour longtemps

Si la première Ferrari 100% électrique est attendue très prochainement, Maranello ne tourne pas le dos à ses racines. La stratégie est claire : d’ici 2030, 40% de la gamme sera toujours thermique. Aux côtés de 40% d’hybrides et 20% d’électriques. Le V6, le V8 et même le V12 continueront donc à vivre dans d'autres modèles.
La F80 n’est peut-être pas la Ferrari la plus bruyante, mais elle pourrait bien être l’une des plus intelligentes jamais conçues. Et si le futur de la supercar passait par un V6 ? Chez Ferrari, la question semble déjà tranchée.
Rappelons au passage que la sonorité de ce bloc hybride n’est pas déplaisante non plus. Certes, c’est moins hurleur que le V12 du Cavallino. Mais il y a un timbre bien particulier, qui imite relativement bien la cathédrale mécanique qu’est le douze cylindre.
On irait même jusqu’à dire que ce moteur peut hurler plus fort que le V8 maison dans sa version hybride… Sur la SF90 Stradale notamment. Alors, espérons que les clients et fans de Ferrari pensent la même chose.

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À propos de l’auteur
Hugo Quintal
Hugo Quintal
Passionné d'automobile depuis le plus jeune âge, je me suis spécialisé dans le journalisme auto lors de mes études. Mon truc à moi ? Les nouveautés, les technologies, la performance... Des passions dans la passion que j'ai découvertes en essayant tout ce qui roule sur cette planète. Quand je n'écris pas et que je ne suis pas derrière un volant... Je suis sur l'eau, en Kite ou en Wakeboard.
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