F1 - Les grandes questions de 2019 - Partie 1

Règlement 2019, niveau de Ferrari et de Honda, progrès des équipes anglaises, retour de Kubica... Sport Auto fait le tour des grandes questions de 2019
La saison 2019 sera celle du changement en Formule 1, qui va
organiser la 1000ème course de son histoire à Shanghaï. Un nouveau
règlement aérodynamique est lancé, huit des 10 équipes ont au moins
un nouveau pilote et seulement huit pilotes gardent leur place.
Le nouveau règlement, l'incertitude autour du niveau de Ferrari et
du moteur Honda, les progrès espérés de McLaren et Williams et le
retour de Robert Kubica sont au coeur de cette première série de
questions autour de la saison 2019.
- Les grandes questions de 2019 - Partie 2
Quels seront les effets du règlement 2019 ?
L'aérodynamique des monoplaces va évoluer cette année. Les ailerons seront plus
imposants à l'avant à l'arrière, et certaines parties vont être
simplifiées, comme les éléments de l'aileron avant et les écopes de
freins. Le but est de réduire l'effet de déventage, en dirigeant le
flux d'air vers le sommet et pas vers les côtés, ce qui devrait
diminuer la perte aérodynamique subie par un pilote qui suit un
concurrent. L'effet souhaité sera-t-il obtenu ?
En F1, plusieurs voix affichent déjà leur scepticisme. Toto Wolff,
le patron de Mercedes, pense que les aérodynamiciens trouveront à nouveau des solutions
aérodynamiques qui pourraient nuire aux dépassements. Christian
Horner, son homologue de Red Bull, doute de l'efficacité des mesures et il craint
même des écarts plus grands entre les équipes, si certaines
trouvent un meilleur concept.
La Formule 1 est déjà prête à réagir. De plus gros changements sont
prévus pour la saison 2021 et Ross Brawn, responsable de la
compétition au sein du championnat, souhaite étudier les effets du règlement 2019, pour
identifier la direction à prendre. La F1 s'est dotée de nouveaux
outils, notamment dans les simulations, pour déterminer les concepts
aérodynamiques les plus favorables au spectacle.
Ferrari peut-elle faire chuter Mercedes ?
Mercedes a remporté ses cinquièmes titres pilotes et
constructeurs consécutif en 2018. Réaliser un doublé pour la
sixième année consécutive serait une première dans l'histoire de la
F1. Les meilleures séries de l'histoire appartiennent à Ferrari,
avec six titres constructeurs de 1999 à 2004, et cinq titres
pilotes, grâce à Michael Schumacher, de 2000 à 2004. La Scuderia
sera la première à vouloir faire chuter Mercedes.
Depuis 2017, Ferrari est proche de sa rivale, mais Mercedes a
réussi à chaque fois à faire la différence, surtout dans la
deuxième partie de la saison. Ferrari peut-elle faire mieux cette
année ? Charles Leclerc remplace Kimi Räikkönen et Mattia Binotto a été nommé Team Principal il y a quelques jours, à
la place de Maurizio Arrivabene. Leclerc va-t-il menacer Sebastian
Vettel et créer une instabilité ? Binotto apportera-t-il un
changement de philosophie bénéfique ? Ces changements
vont-ils renforcer l'équipe, ou lui faudra-t-il un temps
d'adaptation ? Les réponses à ses questions auront une grande
influence sur la lutte pour le titre.
En face, Mercedes bénéficie d'une grande stabilité. L'équipe est
l'une des deux seules à garder le même duo de pilotes et Lewis
Hamilton a impressionné en 2018, en alliant constance et
performance.
Leclerc va-t-il continuer à impressionner ?
Charles Leclerc rejoint Ferrari après seulement une saison, chez
Sauber. Le champion 2016 du GP3 et 2017 de la Formule 2 a
impressionné l'an dernier. Parviendra-t-il à le faire encore chez
Ferrari ?
Sebastian Vettel est le leader clair de la Scuderia depuis son
arrivée en 2015, avec 13 succès, contre un seul pour Kimi
Räikkönen. Leclerc pourrait lui opposer une rivalité plus forte ?
Ross Brawn, le responsable de la compétition de la F1, pense que
Leclerc sera « moins accommodant » que
Räikkönen.
Si Leclerc est au niveau de Vettel, cela pourrait totalement
changer la dynamique chez Ferrari, surtout après une saison 2018 en
demi-teinte pour l'Allemand, avec plusieurs erreurs. Vettel
appréciait sa relation avec Räikkönen mais si Leclerc est à son
contact, quelles seront les conséquences pour Ferrari ? VetteI
avait souffert face à Daniel Ricciardo chez Red Bull en 2014, ce
qui a peut-être été l'un des éléments qui l'a poussé à rejoindre
Ferrari.
Honda peut-il faire gagner Red Bull ?
Depuis que Red Bull a annoncé son association avec Honda pour la
saison 2019, l'équipe affiche un grand optimisme. Elle est
convaincue que son moteur sera immédiatement meilleur que celui de Renault. Helmut Marko a
plusieurs fois exprimé sa confiance en Honda, en jugeant le V6
japonais plus puissant que celui de Renault. Max Verstappen a
cependant affiché une certaine prudence.
Honda a-t-il vraiment fait les progrès nécessaires pour jouer la
victoire ? Les progrès du motoristes japonais ont été évidents en
2018, tant dans les performances que dans la fiabilité, mais il
sait qu'il doit encore progresser et son niveau
face aux autres moteurs reste un mystère. Red Bull a pu comparer
les moteurs Renault, dans son équipe principale, et Honda, avec
Toro Rosso, l'an dernier, mais la communication de l'équipe
reflète-t-elle la réalité ?
Certains éléments permettent de douter de l'optimisme de Red Bull.
Pierre Gasly et Brendon Hartley ont tous les deux utilisé huit
moteurs, turbos et MGU-H en 2018, alors que ces éléments étaient
limités à trois exemplaires. Honda a certes volontairement
multiplié les lancements de nouveautés en fin de saison en 2018,
mais le motoriste n'a jamais prouvé être capable de s'en tenir aux
quotas imposés depuis son retour, et ce ne sera pas le cas cette
année puisque Red Bull planifie déjà deux pénalités pour chacun de ses pilotes
cette année. Les performances font aussi débat. En 2018,
McLaren a récupéré le moteur Renault de Toro Rosso et l'équipe
anglaise a marqué 62 points, contre 30 en 2017, malgré un châssis
peu performant. A l'inverse, Toro Rosso a marqué 33 points en 2017,
contre 53 l'année précédente. D'autres critères entre en compte,
notamment le châssis, peu performant chez Toro Rosso en 2018, mais il
est difficile de savoir si le moteur Honda a réellement apporté un
progrès dans les performances de l'équipe.
McLaren et Williams vont-elles retrouver leur statut ?
McLaren et Williams, dominatrices dans les années 1980 et 1990,
ont chuté dans le classement ces dernières années. Les deux équipes
britanniques restent sur une saison 2018 loin de leurs attentes et
elles veulent rebondir cette année. Jouer les premiers rôles paraît
impossible mais elles espèrent revenir à l'avant du groupe en
milieu de classement.
Les deux équipes ont un nouveau duo de pilotes. Fernando Alonso et
Stoffel Vandoorne ont quitté McLaren, qui fera désormais rouler
Carlos Sainz et Lando Norris. Williams alignera Robert Kubica et
George Russell, à la place de Lance Stroll et Sergey Sirotkin.
McLaren a encore un budget important et l'équipe s'est restructurée
durant l'année 2018. Andreas Seidl va bientôt en prendre la tête, pour l'aider à retrouver le
sommet. La tâche s'annonce plus ardue pour Williams, qui dispose de
moins de ressources et qui a en plus perdu le soutien financier de
son sponsor-titre et de Lance Stroll. Les deux équipes devront
faire face à la concurrence d'équipes comme Haas, l'une des
surprises de 2018, Force India, qui a désormais une meilleure
assise financière, Sauber, déterminée à confirmer les progrès de
l'an dernier, et Toro Rosso. La lutte en milieu de classement,
probablement pour la cinquième place, s'annonce très disputée en
2019.
Robert Kubica peut-il réussir son retour ?
Robert Kubica sera très suivi cette année. Le Polonais fait son
retour en F1, chez Williams, huit ans après son grave
accident de rallye. L'accident a laissé des séquelles importantes à Kubica. Il a failli
perdre sa main droite dans l'accident et il manque de force dans le
bras droit. Il a dû devenir gaucher et modifier de nombreuses
choses dans sa vie... ainsi que son pilotage.
Kubica ne peut pas saisir fermement le volant de la main droite. Il
a expliqué avoir développé une façon différente de piloter, inspirée parce qu'il faisait déjà avant son
accident. Face aux doutes sur sa capacité à être au meilleur
nouveau, Kubica répond que son manque de mobilité dans le bras
droit ne nuit pas à ses performances. Il estime que son
absence de huit ans est un plus gros problème. Williams reconnaît
de son côté que tous les doutes sur son niveau ne sont pas levés à ce jour.
Le retour de Kubica a été facilité par PKN Orlen, un pétrolier polonais, qui sera l'un
des principaux sponsors de Williams cette saison.


