F1 - Kubica : « Ma vie a changé »

Robert Kubica a encore des limites dans ses mouvements, après 18 opérations du bras, mais il a eu de bonnes sensations pendant les essais.
Robert Kubica a fait son retour dans une F1 de dernière
génération mercredi. Renault voulait l'évaluer à Budapest, dans la
R.S.17, après deux séances dans la Lotus de 2012, à Valencia (vidéo) et au Paul Ricard. Le Polonais a été performant et
il a fait beaucoup de tours.
Sa condition physique est bonne, six ans après son grave accident
de rallye. Les séquelles sont pourtant là. Il a souffert de graves
blessures au niveau du bras droit. Il a subi un total de 18
opérations, et la première a duré sept heures. Il a de bonnes
sensations, il a une force suffisante, mais certains mouvements
restent compliqués.
« Concernant les sensations, je suis à un bon niveau, » a
expliqué le Polonais à la BBC. « Le plus gros problème, ce
n'est pas la force, ce sont les limites dans les
mouvements. Sur l'avant bras, je n'ai pas une bonne supination
(ouvrir l'avant-bras en dirigeant la paume de la main vers le
haut), donc je ne peux pas bien tourner mon avant-bras et mon
poignet. C'est la plus grosse limite en fait. »
Les essais de cette semaine sont une forme d'aboutissement pour
Kubica, dont la vie a énormément changé depuis 2011 : « Ces
essais servent en partie à mieux me connaître, » explique
Kubica. « Ma vie a changé. Je sais quelle est l'influence de
la blessure sur la vie quotidienne. »
« Tout le monde me voit comme un pilote, mais au final je suis
un être humain, je fais des choses normales chez moi. Je
m'entraîne, je fais du vélo, la plupart des choses que la plupart
des gens font. Mes limites ont une plus grosse influence dans ma
vie quotidienne que pour piloter des voitures. »
- Vettel en tête, Kubica sixième
Des blessures très graves
Les blessures de Robert Kubica ont été très graves. Il lui a
fallu de longs mois pour retrouver une bonne condition
physique. « Au début, je me battais pour vivre, »
rappelle Kubica. « Les gens ne parlent que de mon bras parce
que c'est la plus grosse limite. Mais j'ai aussi eu des fractures
du pied à l'épaule sur le côté doit. »
« J'ai eu beaucoup de fractures, et c'est pour ça que ça a été
si compliqué et que ça a pris autant de temps pour revenir. Mais
évidemment c'est mon gras qui a subi les plus grosses
blessures. Les deux premiers mois ont été durs. J'ai eu de la
chance d'être sportif et de piloter des F1. C'est probablement pour
ça que mon bras est toujours là. Mais de l'autre côté, il y a
des moments où il faut oublier qui on est, mais on est un être
humain. C'est peut-être là que la situation est la plus dure à
gérer. »
Un an et demi après son accident, Kubica a repris la compétition,
dans un rallye... qu'il a remporté. Mais il n'était pas encore
totalement remis, et la course est devenue secondaire à ses yeux
: « J'ai décidé que d'abord, il fallait que je sois
heureux en me levant le matin, et ensuite je pouvais être un pilote
de course, » explique-t-il. « Il m'a probablement fallu
plus de deux ans pour retrouver un bon niveau. Pendant des mois,
même une année entière, j'avais mal partout, selon les conditions.
Toute ma vie a beaucoup changé. »
Le retour pour ces essais a mis du temps à se dessiner : « Je
ne savais pas si j'aurais une chance pour revenir en F1, »
reconnaît Kubica. « Après le rallye, j'ai vécu une période
difficile. Je pesais 10 ou 15kg de trop. Donc j'ai commencé à me
préparer. » En décembre, un essai dans le simulateur de
Dallara a commencé à lui montrer que c'était possible : « Je
devais reprendre un bon rythme dans ma vie, et faire au mieux si la
chance venait. » Depuis, tout s'est enchaîné. Des essais dans
une GP3, les deux séances avec la Lotus de 2012 pour Renault, et
enfin les essais de cette semaine.
Kubica ignore de quoi l'avenir sera fait
Les intentions de Renault pour l'avenir ne sont pas encore
connues. Les essais de Valencia étaient d'abord considérés comme un
moyen d'offrir un test à Kubica, mais la deuxième séance, au Paul
Ricard, et sa présence à Budapest laissent penser que l'équipe
française a d'autres ambitions. Kubica espère revenir, mais à son
meilleur niveau.
« Je ne sais pas quelles sont mes chances, » expliquait
le Polonais à la BBC avant ses essais. « La plupart des gens
aimeraient ça. C'est une belle histoire. En tant que supporter,
voir quelqu'un revenir six ans après une grosse blessure, j'aurais
une grosse admiration. »
« Mais au final, je suis celui qui prend tous les risques,
parce que, si je veux revenir, je ne veux pas que ce soit
uniquement revenir. Je veux être certain d'être au moins le plus
proche possible du niveau que j'avais avant mon accident. Ca sera
l'objectif. Avant que ça se fasse, je dois être certain de pouvoir
le faire. »
« Les gens me connaissent, ils savent que si je suis là, c'est
que je pense que je peux le faire. Les trois derniers mois sont
probablement les trois plus beaux mois de ma vie en sport
automobile. »
- Kubica ignore quelle sera la suite


