F1 - La F1 doit définir ce qu'elle est

Publié le 10 août 2017 à 10:29
Mis à jour le 28 novembre 2020 à 07:36
Kimi Räikkönen (Ferrari), Valtteri Bottas (Mercedes) et Max Verstappen (Red Bull) à Budapest

Christian Horner estime que la F1 affronte un dilemme sur sa motorisation. Est-elle une compétition de pilotes ou de technologies, à l'image de la Formule E ?

La Formule 1 est en pleine réflexion sur la motorisation qui sera lancée en 2021. La FIA a déjà défini un cadre : conserver un moteur au sommet de la technologie et qui apporte une notion de laboratoire pour la route pour les constructeurs, tout en simplifiant les technologies et en réduisant les coûts. Une amélioration du son et la capacité des pilotes à attaquer seront aussi prises en compte.
Volkswagen a participé aux discussions. Porsche, qui va quitter l'endurance, serait très intéressé. Des marques comme Aston Martin seraient également intéressées. Mais faut-il vraiment séduire ces constructeurs ? C'est la question fondamentale que la F1 doit trancher selon Christian Horner.
« Pour l'avenir de la Formule 1, j'espère vraiment qu'il y aura une bonne décision, qui ne sera pas un compromis, » a expliqué le patron de Red Bull à Sky Sports F1. « Le problème avec un compromis, c'est que ça ne convient à personne. »
« Nous avons tous ces constructeurs qui s'engagent en Formule E, ils y trouvent une technologie qui leur convient et des voitures électriques. La Formule 1 est vraiment à la croisée des chemins, parce que le groupe propulseur retenu pour 2021 restera probablement entre huit et 10 ans. »

La F1 doit choisir sa philosophie

La Formule E pousse la Formule 1 à se poser la question de la philosophie qu'elle veut adopter. La F1 est-elle une compétition et un spectacle qui met en scène les meilleures pilotes au monde ? Ou est-elle une démonstration des technologies de demain dans l'automobile ?
Si la F1 privilégie la première option, les constructeurs pourrait s'en détourner. La F1 pourrait utiliser des moteurs fournis par des prestataires indépendants, comme Cosworth, Mecachrome ou AER. La Formule E, elle, a clairement fait le deuxième choix, en misant sur les motorisation électrique. Renault, DS, Audi, BMW, Jaguar, Venturi, Mahindra et NextEV ont déjà été séduits. Mercedes et Porsche vont les rejoindre. Mais les supporters seront-ils séduits par cette politique ?
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Le choix entre ces deux philosophies sera cornélien pour la F1. Les intérêts du championnat et des constructeurs peuvent entrer en contradiction, et la décision prise pour 2021 pourrait profondément changer le paysage du sport automobile. Christian Horner juge la question capitale.
« Qu'est ce que les gens auront sur les routes en 2030 ? » questionne Horner. « Est-ce qu'ils auront des véhicules autonomes ? Electriques ? Si on écoute nos gouvernements, ils disent que ça sera sûrement (électrique). »
« La Formule 1 doit donc décider ce que sera son avenir. Est-elle de la course pure ? Est-elle avec des moteurs à combustion ? Est-elle l'homme et la machine, pour déterminer qui est le meilleur pilote, avec un rôle peut-être moins prépondérant de la technologie ? »
Pour Horner, le choix est clair, il faut privilégier la course pure : « J'espère vraiment que les règlements de l'après 2020 mettront le pilote au premier plan. Oui, l'équipe doit absolument faire la différence, mais il ne faut pas que ce soit un championnat dominé par la motorisation, ce que nous avons plutôt en ce moment. »

Liberty devra répondre à ce dilemme

Un retour aux V8 atmosphériques utilisés avant les groupes propulseurs est totalement exclu. Christian Horner fait cependant confiance à Liberty Media, détenteur des droits commerciaux de la F1 depuis le début de l'année, et à Ross Brawn, nommé directeur de la compétition, pour faire les bons choix.
« Je sens que le modèle que Chase (Carey, le Président de la F1) et les gens de Liberty souhaitent est de proposer un bon spectacle, de beaux événements, de produire un bon contenu, ce qui veut dire des courses roues contre roues, faire des pilotes des stars et faire connaître leurs personnalités, en utilisant toutes les plateformes de médias pour y parvenir, » souligne Horner. « Et ça s'oppose un peu à un championnat très technologique. »
« Maintenant, je pense que c'est un dilemme dont Ross est en charge. Il est passé de l'autre côté de la barrière et il devra étudier des points fondamentaux, il faudra du courage pour prendre les grosses décisions. »

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