Faut-il vraiment chauffer un moteur de supercar avant de rouler ?

Publié le 31 juillet 2025 à 16:30
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Faire chauffer son moteur est-il un réflexe à ne pas négliger sur les sportives thermiques ? Voici les conseils de Sport Auto.

La tentation est grande : tourner la clé, entendre rugir le V8, V10 ou V12, et appuyer franchement sur la pédale de droite. Pourtant, même en 2025, les moteurs thermiques — surtout ceux des supercars — ne sont pas des blocs magiques insensibles au froid. Si les technologies modernes ont bien évolué, une règle reste inchangée pour quiconque tient à son moteur. On ne brutalise pas une mécanique froide.

Les moteurs de supercar plus sensibles que les autres

Les supercars sont conçues pour fonctionner à des régimes élevés. Et dans des plages de température bien précises. Leur mécanique souvent plus pointue, à forte compression, nécessite un niveau de lubrification optimal avant de délivrer leur plein potentiel. À froid, même les huiles les plus performantes, comme les 0W-40 synthétiques utilisées en compétition, restent trop épaisses pour offrir une protection immédiate.
Le risque : que les turbo, arbre à cames, pistons, ou même biellettes ne soient pas correctement lubrifiés dès les premières secondes. De quoi provoquer ainsi une usure prématurée, voire un grippage mécanique.
Contrairement aux anciennes voitures des années 80 ou 90, pas besoin de laisser tourner la voiture dix minutes à l’arrêt. En revanche, il est fortement déconseillé d’accélérer fort. Ou même de monter dans les tours dès le démarrage.
La bonne méthode ? D’abord, il faut évidemment démarrer le moteur. Ensuite, il faut attendre une trentaine de secondes, le temps de boucler sa ceinture, régler les aides ou connecter le GPS par exemple. Puis, il faut partir doucement, en maintenant les régimes en dessous de 3.000 tr/min. Cela, jusqu’à ce que la température du moteur soit stabilisée.

Il faut aussi attendre aussi que l’huile monte en température. Ce qui peut prendre plusieurs kilomètres, même si l’eau de votre supercar est déjà chaude.

À froid, le coup de gaz est une hérésie

Les propriétaires de supercar Porsche, Ferrari, Lamborghini ou McLaren le savent bien. Le vrai seuil de sécurité se situe autour de 80°C pour l’huile, pas pour le liquide de refroidissement.
Un simple « coup de gaz » à froid pour « réveiller le moteur » peut s’avérer dévastateur. Le film d’huile, encore trop épais ou mal réparti, peut se rompre, laissant les pièces en métal entrer en contact direct. Résultat ? Micro-rayures, détérioration des segments… Voire, fissures de culasse si le bloc est fortement sollicité à froid.
Et sur un V12 atmosphérique d’Aston Martin ou un flat-six Porsche, la facture peut se chiffrer en dizaines de milliers d’euros.
Que vous soyez au volant d’une Alfa Romeo 33 Stradale, d’une Lamborghini Huracán ou d’une BMW M4 CSL, le préchauffage reste une étape indispensable pour la longévité du moteur. Les sportives et supercars sont pensées pour être performantes. Mais pas pour être brutalisées à froid.
Alors, la prochaine fois que vous démarrez votre supercar par une matinée glaciale, rappelez-vous. La patience, c’est aussi ça, l’art de bien conduire.

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À propos de l’auteur
Hugo Quintal
Hugo Quintal
Passionné d'automobile depuis le plus jeune âge, je me suis spécialisé dans le journalisme auto lors de mes études. Mon truc à moi ? Les nouveautés, les technologies, la performance... Des passions dans la passion que j'ai découvertes en essayant tout ce qui roule sur cette planète. Quand je n'écris pas et que je ne suis pas derrière un volant... Je suis sur l'eau, en Kite ou en Wakeboard.
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