Maserati en mauvaise situation : des réductions de 50.000 dollars, vraiment ?

La marque au Trident traverse une période délicate. Face à une demande en berne pour ses modèles 100 % électriques, Maserati tente de relancer les ventes avec des remises massives sur plusieurs de ses voitures de luxe. Aux États-Unis, certains modèles affichent désormais jusqu’à 50.000 dollars de réduction, du jamais vu pour un constructeur aussi exclusif.

Des ventes au plus bas depuis des années chez Maserati

L’année 2025 n’a rien d’un grand cru pour Maserati. Selon les chiffres communiqués, la marque italienne n’a écoulé que 5.996 véhicules entre janvier et septembre, un recul significatif sur un marché déjà très concurrentiel.
Une situation que le constructeur attribue en grande partie à la faible demande pour ses modèles électriques. Cela, alors que la stratégie du groupe Stellantis misait justement sur leur montée en puissance.
Pour écouler les stocks qui s’accumulent, Maserati a lancé une vaste campagne d’incitations sur le marché américain. Son marché le plus important à l’export. Et les chiffres donnent le tournis : jusqu’à 50.000 dollars de remise sur certaines versions.
Les plus touchées par ces rabais sont les versions électriques des GranTurismo et GranCabrio, nommées Folgore. Le coupé, habituellement vendu à partir de 200.295 dollars, et le cabriolet, proposé à 209.195 dollars, bénéficient tous deux d’une réduction directe de 50.000 dollars. Rien que ça. Autant dire que pour les fans de Maserati, c’est une aubaine.

Le SUV Grecale Folgore lui aussi concerné

Ces modèles sont pourtant des vitrines technologiques pour la marque. Les version Folgore des GranCabrio et GranTurismo disposent de trois moteurs électriques. Ils développent une puissance totale de 751 chevaux et 1.350 Nm de couple. Au passage, il offre une transmission intégrale. Sans parler du design fidèle à l’élégance italienne… Bref, c’est typique Maserati.
Malgré ces arguments, les clients semblent préférer la version thermique, équipée du V6 bi-turbo de 3,0 litres hérité de la MC20. Et pour cause, celui-ci conserve tout le caractère mécanique typique de la marque. Résultat : aucune réduction n’est proposée sur les versions essence de la gamme Maserati.
Le SUV Grecale Folgore, premier modèle électrique familial de la marque, profite lui aussi d’une réduction de 25.000 dollars.
Maserati propose même des offres de financement attractives, avec un taux de 5,49% sur 72 mois, histoire de séduire les acheteurs encore hésitants. Sous son capot, le Grecale Folgore cache une batterie de 105 kWh alimentant deux moteurs développant 550 ch et 820 Nm.
Le 0 à 100 km/h est abattu en 4,1 secondes, pour une vitesse de pointe limitée à 220 km/h. De belles performances, mais qui peinent à rivaliser émotionnellement avec les modèles thermiques, encore synonymes du vrai « esprit Maserati ».

Une crise d’identité pour Maserati

Ces remises spectaculaires traduisent un malaise plus profond. En basculant vers l’électrique, Maserati voulait moderniser son image et séduire une nouvelle clientèle. Mais sans renier son prestige. Sauf que la réalité du marché est tout autre. La transition s’avère difficile, surtout sur le segment du luxe, où le plaisir mécanique reste un argument central.
Les ventes décevantes des Folgore en sont la preuve. Les clients traditionnels du Trident hésitent à franchir le pas. Tandis que les acheteurs de voitures électriques premium préfèrent souvent Tesla, Porsche ou Lucid, mieux implantés sur ce créneau. Maserati n’a pas d’autre choix que d’agir.
Ces rabais massifs ne visent pas seulement à vider les stocks, mais aussi à restaurer la visibilité de la marque. Ainsi qu’à rassurer les concessionnaires américains.
Reste à savoir si cette stratégie suffira à relancer la demande… Ou si elle marquera au contraire le début d’une spirale dangereuse, où l’exclusivité se dilue à cause des baisses tarifaires.
Le passage à l’électrique devait être une renaissance pour Maserati. Mais il se transforme pour l’instant en épreuve. Entre la fidélité à son ADN et la nécessité de s’adapter aux nouvelles normes, la marque italienne cherche encore l’équilibre.