F1 - Pirelli menace aussi de partir

L'avenir de Red Bull en F1 est incertain. L'équipe veut quitter Renault à la fin de l'année, un an plus tôt que prévu, mais elle n'a pas trouvé de nouveau motoriste. Mercedes refusera de fournir Red Bull pour ne pas renforcer un concurrent. Ferrari est prêt à fournir son moteur, mais la même crainte existe. Le moteur fourni pourrait donc être celui de la saison précédente, ce que le règlement interdit pourtant actuellement.
Red Bull refusera un tel moteur, qui l'empêcherait de décrocher de bons résultats. Les deux équipes de la marque pourraient donc disparaître.
Une telle situation pourrait aussi entraîner le départ de Pirelli, le manufacturier de pneus du championnat. Perdre Red Bull nuirait à l'image de la F1.
« Ca nous ferait sérieusement réfléchir, oui, » a déclaré Paul Hembery, le patron de Pirelli Motorsport, à AUTOSPORT. « Perdre deux équipe de qualité, bien financées et professionnelles, et je ne peux pas imaginer qu'elles seraient remplacées immédiatement, même si nous avons Haas qui arrive l'an prochain, ça inquiète. »
« Je sais que les gens disent que les équipes vont et viennent, mais nous parlons d'un très sérieux investissement fait sur un nombre significatif d'années par Red Bull, et pour nous, ça affaiblirait énormément le sport. »
L'engagement de Red Bull aide à attirer des supporters : « C'est aussi une équipe qui va hors du monde de la F1 pour promouvoir le sport, ils investissent des sommes significatives pour aller dans de nouveaux lieux, en amenant la F1 dans les rues de villes qui n'ont pas la F1, pour tenter de créer l'intérêt, » souligne Hembery.
« Pour nous, en tant que sponsor, tout risque de perdre ces équipes serait un vrai désastre pour la Formule 1. »

Ecclestone pourrait être à la manoeuvre

Pirelli veut informer Bernie Ecclestone, le gestionnaire commercial du championnat, de son opinion. Les autres partenaires souhaitent aussi que Red Bull reste.
« Je suis assez certain qu'il (Ecclestone) sait ce que nous pensons, autant que je suis certain que tout autre sponsor pense la même chose, » précise Hembery.
Il est même possible que cette menace de Pirelli soit inspirée par Bernie Ecclestone, proche du manufacturier et déterminé à conserver Red Bull.
Si Pirelli s'en va, Michelin, également candidat pour être le manufacturier à partir de 2017, pourrait prendre le relais, mais les équipes ne souhaitent pas que ce soit le cas puisque ses propositions ne plaisent pas.
Michelin veut des pneus plus endurants et des roues de 18 pouces. Des pneus plus endurants pourraient nuire au spectacle et les roues de 18 pouces nécessiteraient de gros changements techniques et entraîneraient une possible perte de performance, alors que les équipes veulent les améliorer en 2017.
En faisant pression sur un départ de Red Bull et de Pirelli, qui affaibliraient énormément la F1, Bernie Ecclestone pourrait contraindre Ferrari à fournir son moteur.