F1 - Alonso durcit le ton face à Honda

Fernando Alonso hausse le ton après les nombreux problèmes de Honda. Puissance, fiabilité, rien ne va sur le moteur japonais.
Fernando Alonso commence à s'impatienter. Et comme souvent, à durcir le ton. Après une journée où il a encore vu son programme écourté par des soucis techniques, avec une fuite hydraulique, mercredi, il a exprimé sa lassitude face aux difficultés de Honda. Le motoriste avait promis de gros changements mais Alonso dresse un constat ravageur : le V6 manque toujours de fiabilité et de performance, et pas qu'un peu, malgré une nouvelle version lancée mercredi.
« Je ne pense pas que nous sommes trop loin avec le châssis, nous n’avons qu’un problème, le groupe propulseur, » a lâché l’Espagnol à Sky Sports. « Il n’y a aucune fiabilité et aucune puissance. Nous avons un déficit de 30km/h en ligne droite. »
« Je n’ai jamais aussi bien piloté. Je sens que je suis le meilleur pilote en piste, il me faut juste un moteur qui peut être aussi bon que les autres en ligne droite. »
Les vitesses de pointe de mercredi confirment les dires de l'Espagnol. Valtteri Bottas, le pilote qui a eu la vitesse la plus élevée parmi ceux qui disposaient du moteur Mercedes, a atteint 338,5km/h. Max Verstappen a eu la vitesse la plus rapide avec le moteur Renault, à 331,2km/h. Du côté de Ferrari, c'est Kimi Räikkönen qui a eu la meilleure vitesse de pointe, à 327,2km/h. Alonso, le seul pilote avec un moteur Honda en piste, a atteint « seulement » 312,1km. Soit 26,4km/h de moins que Mercedes, 19,1km/h que Renault et 15,1km/h que Ferrari.
Alonso a encore plus chargé Honda devant la presse espagnole : « Toute l’équipe est prête à gagner, sauf Honda, » a-t-il déploré, allant jusqu’à évoquer un « problème d’amateur » pour la fuite d’huile rencontrée le premier jour des essais, et causée par le design du réservoir d’huile.
Les problèmes ont continué dans les jours suivants. Le deuxième jour, Stoffel Vandoorne a eu une perte de puissance. Le moteur n'a pas eu de gros soucis dans les deux derniers jours, mais McLaren a assez peu roulé. Mardi, pour le début de la deuxième semaine, c'est un problème électrique qui a limité le programme du Belge. Une accumulation de problèmes qui prive McLaren du roulage nécessaire pour faire évoluer la monoplace.
« Nous ne finissons pas notre programme, nous ne faisons pas le nombre de tours prévu chaque matin, » a déploré Alonso auprès du site officiel de la F1. « Notre situation est loin d’être idéale. »
Alonso espère une réaction
Face à toutes ces difficultés, Fernando Alonso attend une réaction très rapide, et même immédiate. Les soucis de Honda empêchent de travailler sur le châssis, qui donne pourtant satisfaction.
« Nous devons progresser... (il faut) vraiment une forte réaction de l’équipe et je l’attends immédiatement, » a mis en garde Alonso, interrogé par Sky sports. « C’est dur du côté du châssis parce que nous n’attaquons pas autant que les autres, à cause du manque de puissance. Mais le châssis donne de bonnes sensations, il répond bien aux changements et je suis satisfait de l’équilibre et de la façon dont il aborde les virages. J’aime la voiture. »
McLaren et Honda espéraient un bond en avant cette année. Pour le moment, il se fait attendre : « La frustration est probablement d’autant plus grande que cette année, avec les changements de règlements, on a de plus gros espoirs de réduire l’écart pendant les essais hivernaux, » explique Alonso. « Nous ne sommes pas au niveau attendu. »
Il espère encore un sursaut : « Ce ne sont que les essais hivernaux et la saison est assez longue pour avoir le temps de réagir, » relativise Alonso. « Mais pour le moment, nous ne pouvons pas dire que nous sommes contents ou que les choses se passent bien. »
Il voit une inspiration dans les soucis rencontrés par Red Bull il y a trois ans : « Je me souviens de 2014, Red Bull faisait environ sept tours pendant les essais, et ils ont gagné deux ou trois Grands Prix cette année là, » a rappelé Alonso au site officiel de la F1.