F1 - 25 courses : Binotto n'est « pas convaincu »

Mattia Binotto et plusieurs patrons d'équipes s'interrogent sur l'intérêt d'avoir un calendrier avec 25 courses.
Le règlement 2021, publié la semaine dernière,
fixe pour la première fois une limite au nombre de courses par
saison, avec un maximum de 25 Grands Prix. Rien ne garantit que
cette limite sera atteinte mais Liberty Media, en charge de
l'aspect commercial de la F1, semble avoir cette volonté. Le groupe
américain a plusieurs projets, comme celui de Miami. Mattia Binotto, le patron de Ferrari,
n'est pas certain qu'un allongement du calendrier sera
bénéfique.
« Nous ne sommes pas du tout convaincus pour le moment, »
a déclaré l'Italien en conférence de presse à Austin. « C'est
au coeur des discussions nécessaires en F1. Au final, c'est un
compromis. C'est un effort financier supplémentaire et je ne suis
même pas sûr que ce sera à notre bénéfice. Cela dépend d'où seront
ces courses supplémentaires. Quels sont les revenus avec ces
nouvelles (courses). Il y a beaucoup de questions à
étudier. »
Zak Brown, directeur général de McLaren, propose que les nouvelles
courses arrivent en alternance, une année sur deux, ce que le
Nürburgring et Hockenheim ont fait par le passé : « Quand de
nouveaux pays veulent accueillir la Formule 1, c'est bien et cela
nous expose dans d'autres parties du monde, » souligne
l'Américain. « Plutôt qu'avoir 25 courses, ce que je juge
possible même si cela nécessiterait de faire les choses
différemment, je pense qu'avoir certaines courses en alternance
serait un bon compromis, pour faire grandir le championnat sans
demander autant d'efforts qu'avec 25 courses. »
Des problèmes logistiques dès 2020
Le calendrier 2020 sera le plus long de l'histoire de la F1,
avec 22 courses, une de plus que cette année. Hockenheim ne sera
plus présent mais deux circuits rejoignent le calendrier, Hanoï et Zandvoort. Claire Williams, patronne adjointe
de l'équipe Williams, estime qu'avoir autant de courses devient
difficile pour son personnel.
« Avoir 22 courses l'an prochain, c'est beaucoup, et toutes
les équipes étudient les conséquences sur le personnel, au niveau
du mode de vie et de l'équilibre entre travail et temps libre,
c'est incroyablement difficile, » explique l'Anglaise.
« Nous avons tous un personnel de soutien avec des rotations.
C'est évidemment plus simple pour les plus grosses équipes : elles
ont un plus gros budget et elles peuvent inclure plus de personnes
dans cette rotation. »
Financièrement, ce n'est pas un problème, même pour une équipe
indépendante comme Williams : « Plus il y a de courses, plus
il y a d'argent distribué en compensation, » explique
Williams. « Donc financièrement, ce n'est pas la fin du monde.
C'est plus dans la gestion des gens (...) qui travaillent pour nous
et pour ne pas leur mettre trop de pressions pendant 25 week-ends
par an. »
Abiteboul s'interroge sur la question
Cyril Abiteboul est partagé sur l'extension du calendrier. Il
s'interroge sur le besoin d'allonger le calendrier mais il pense
que c'est peut-être une nécessite dans le contexte actuel.
« Je pense que la principale question est celle de la quantité
face à la qualité, » explique le patron de l'équipe Renault.
« Mais nous sommes dans un monde où il faut être en contact le
plus souvent avec les supporters, les médias, le numérique, de la
création de contenu. Nous sommes dans un monde de contenus, dans
lequel si nous voulons une part de marché, nous avons besoin de la
visibilité, d'exposition. C'est probablement dur de répondre
pour nous, c'est probablement surtout au promoteur (Liberty Media)
de le faire. »
La F1 envisage de réduire la durée des week-ends de course, en
réunissant les activités du jeudi et du vendredi le même jour.
Abiteboul voit un pas « dans la bonne direction » mais il
estime que cela « n'équilibre pas suffisamment l'expansion du
calendrier. »
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