Lamborghini : la supercar électrique, ce n'est pas pour tout de suite
Chez Lamborghini, la première supercar électrique ce n’est pas pour tout de suite. En effet, la firme au Taureau enragé va attendre encore un peu.
Il y a environ cinq ans, Lamborghini a décidé d’hybrider l’ensemble de sa gamme. La firme italienne renonçait ainsi à l’électrification pure. À l’époque, l’introduction de véhicules 100% électriques semblait pourtant être la seule voie à suivre. Les réglementations et la pression publique s’exerçant sur les constructeurs était trop forte. Finalement Lamborghini aurait eu raison. Et elle va continuer sur sa lancée.
L’électrique, Lamborghini n’en veut pas encore
Lamborghini a déjà dévoilé des concepts d’autos électriques. Mais le pas n’a pas encore été franchi. En fait, la pression politique sur le 100% électrique s’est inversée depuis. Les ventes de voitures électriques s’essoufflent et les gouvernements renoncent à leurs obligations agressives en matière d’électro-mobilité. Ou alors ils abandonnent les différentes aides. D’autant que la demande de modèles thermiques (ou hybrides) est grande.
Mieux, sur le marché des autos exclusives, les clients veulent de gros moteurs ! Autant vous dire que le pari de Lamborghini il y a quelques années, est largement gagné. Le directeur technique Rouven Mohr affirme que même aujourd'hui, une supercar électrique badgée d’un Taureau Enragé ne plairait pas. « Le moment n'est pas propice, du moins pas pour une supercar électrique », a déclaré le dirigeant à nos confrères de Motor1. C’était d’ailleurs à Nardò, lors du lancement du tout nouveau Urus SE.
« On a vu sur le marché beaucoup de voitures qui n'ont pas vraiment eu de succès ». Et on ne dira pas le contraire. Sur ce segment des supercars ou sportives exclusives, la Rimac Nevera en est le pire exemple. Alors on peut dire que la gamme 100% hybride est une meilleure solution. Rappelons que désormais, la Revuelto à moteur V12, la Temerario V8 hybride et le Urus sont électrifiés. « Je suis très content de notre gamme actuelle, car avec une gamme hybride, nous pouvons vivre pendant la prochaine décennie », a déclaré Mohr à nos confrères.
Encore besoin de temps
Pour le dirigeant, le passage au « zéro émission » n’est qu’une question de temps. Mohr a évoqué le besoin de changer les mentalité. D’ailleurs, s’il dit ça, c’est parce que Lamborghini finira pas y être contraint. Mais le plus tard possible. Raison pour laquelle la première électrique est prévue pour 2028. Présentée en avant-première l'année dernière à Monterey avec le concept Lanzador, cette voiture électrique ne sera pas une véritable supercar. On parle plutôt d’une imposante GT 2+2.
Évidemment, tout cela reste un grand défi pour Lamborghini. La firme italienne doit s’assurer que même en passant à l’électrique, une Lambo méritera le nom. « Il s'agit de la clarté du produit, de sa définition, de rester fidèle à l'ADN de la marque », a-t-il déclaré à nos confrères de Motor1. « Il est clair qu'une voiture entièrement électrique de Lamborghini doit avoir ce genre de facteur d’excitation ». Autrement dit, tout n’est pas seulement question de puissance. Ni de performances pures. Il faut qu’il se passe quelque chose au volant d’une Lamborghini.
« Vous pouvez être sûrs que lorsque nous lancerons la première Lamborghini électrique, nous serons très attentifs à la gestion des attributs de la marque ». Voilà qui vous rassure ? Nous aussi. Nous allons déjà avoir du mal à faire le deuil du V10 atmosphérique, alors le passage à l’électrique risque de faire mal.