Lamborghini : le PDG comprend que les sportives électriques ne se vendent pas

Lamborghini vend depuis des décennies des modèles surpuissants et aux designs dignes d'un vaisseau spatial. Et elles ont toutes du succès. Mais le passage à l’électrique est un réel défi pour la marque. Le PDG, Stephan Winkelmann n’est d’ailleurs pas surpris que les électriques de sport ne se vendent pas.

Des changements radicaux chez Lamborghini

Outre le passage à l’électrique, Lamborghini devrait opérer un autre changement. Et celui-ci arrivera bien plus tôt. Si les habitacles des modèles de la marque sont réputés pour être très exiguës, cela va changer. « Nous avons augmenté l'espace dans la voiture... Les personnes de grande taille peuvent s'asseoir confortablement », a déclaré Stephan Winkelmann, à nos confrères de ABC News. Il parlait de la toute nouvelle Temerario, l’hybride rechargeable qui va remplacer la Huracan.
Avec son régime moteur capable d’atteindre 10.000 tr/min, et plus de 900 chevaux, le V8 bi-turbo de 4,0 litres devrait même faire oublier le V10 atmosphérique. Mais c'est le confort supplémentaire dont les dirigeants étaient impatients de parler. Winkelmann a déclaré que son équipe avait accordé beaucoup d'importance et d'attention à l'espace de rangement et à la garde au toit dans la Temerario.
En partie pour satisfaire les clients aux États-Unis, le marché numéro un de la marque. La Temerario est présentée comme une « voiture de week-end », avec suffisamment d'espace pour ranger les bagages derrière les deux sièges avant. C’est assez inédit pour la marque.

L’électrique n’est pas encore à maturité

Le constructeur italien est déjà en train d'électrifier sa gamme. En plus de la Temerario, Lamborghini a dévoilé l'Urus SE en avril. Le premier modèle hybride de la société, la Revuelto de 1.000 chevaux, dispose aussi de trois moteurs électriques qui assistent le V12 atmosphérique de 6,5 litres. Et la liste d'attente est déjà très longue. Près de trois ans environ pour l’hypercar Lamborghini.
Mais si l’électrification via l’hybride est bien en marche, le 100% électrique n’est pas au bout de ses peines. Le dirigeant de Lamborghini a justement expliqué à nos confrères d’ABC News la stratégie d'électrification de l’entreprise. Mais aussi les défis de l'industrie que cela représente. Pour lui, cela pourrait freiner la trajectoire ascendante des ventes de Lamborghini.
Pour la Temerario, le PDG n’est pas inquiet. « Je serai surpris si c'est (ndlr, les ventes) négatif », a-t-il précisé. À la question concernant une date pour la première voiture 100% électrique chez Lamborghini, le PDG n’a rien annoncé de précis. Il prévoit même de continuer à développer des modèles thermiques (hybrides essentiellement) « jusqu'à la fin de cette décennie ».

Le V12 a encore de beau jours chez Lamborghini

Le dirigeant de la marque s’est également montré compréhensif envers ses clients qui s’attachent au V12 et au V10. Pour lui, Lamborghini avait prédit cela. « Nous avons dit qu'il était bien trop tôt pour que les supercars deviennent entièrement électriques. Mais pour les voitures de tous les jours, à mon avis, c'est une bonne opportunité ». Et quand on lui parle de défi, c’est l’électrification qui s’avèrent être le plus grand.
« Je dirais que l’électrification est le plus grand défi à l’échelle mondiale. L’autre est le développement de logiciels… Les voitures sont de plus en plus connectées. Ce sont les deux principaux défis pour l’industrie. Pour les autres marques, les défis sont le coût de développement des voitures électriques et le prix de ces voitures. Ensuite, il faut qu’il y ait une concurrence équitable à l’échelle mondiale, ce qui n’est parfois pas le cas ». Le PDG s’était déjà exprimé à ce sujet. Il avait d’ailleurs pris pour exemple la Rimac Nevera dont les ventes ne sont pas au niveau. Les clients de ces voitures ultra performantes et luxueuse ne veulent pas d’électriques. Ils sont à la recherche d’exclusivité et des performances de fusées ne suffisent pas.