Lamborghini ne veut pas construire une Miura moderne
La Lamborghini Miura est un mythe de la firme italienne. Si la marque a déjà ressuscité la Countach, la Miura n’est pas dans les projets.
La Miura est sans doute le modèle le plus iconique de Lamborghini. Mais contrairement à la Countach, ressuscitée en 2021 dans une version néo-rétro, la marque italienne assure qu’elle ne touchera jamais à ce mythe. Le design maison préfère tourner la page et imaginer l’avenir.
La Miura, un mythe intouchable
Dans l’univers des supercars, rares sont les modèles
qui ont autant marqué leur époque que la Miura. Présentée en 1966,
elle est souvent considérée comme la première véritable supercar
moderne, grâce à son V12 placé en position
centrale arrière et son design signé Marcello Gandini.
Aujourd’hui encore, elle est l’une des Lamborghini les plus
recherchées par les collectionneurs.
Alors qu’un courant néo-rétro gagne du terrain, avec des
constructeurs qui revisitent leurs icônes — on pense
notamment à la Countach LPI 800-4 lancée en
série limitée il y a trois ans — la tentation était grande
d’imaginer une Miura « réinventée ». Mais Sant’Agata a tranché : la
Miura restera dans les livres d’histoire.
Mitja Borkert, patron du design Lamborghini, a été clair lors d’un
entretien avec nos confrères d’Auto
Express. Selon lui, recréer une Miura moderne
séduirait sans doute certains collectionneurs, mais irait à
l’encontre de l’ADN de la marque.
« La demande existerait, mais nous ne le ferons pas. Chez
Lamborghini, le rétroviseur est petit mais le pare-brise est grand.
Nous avançons, nous ne revenons pas en arrière »,
explique-t-il.
Un concept… et puis plus rien
Une position ferme, d’autant plus notable que
Lamborghini avait déjà cédé à l’exercice du revival. La
Countach moderne avait fait parler d’elle, autant pour son succès
commercial immédiat que pour la polémique auprès des
puristes. La firme ne souhaite pas reproduire cette division avec
la Miura, jugée trop importante dans son héritage pour être
réinterprétée.
Ce n’est pas la première fois que la question de la Miura refait surface. En
2006, Lamborghini avait présenté un unique concept hommage pour les
40 ans du modèle. Une étude de style, très fidèle à
l’originale, qui n’avait jamais eu vocation à être
produite. À l’époque déjà, l’idée était plus de saluer
l’histoire que d’ouvrir une nouvelle page.
Depuis, la stratégie de la marque est claire : développer des
modèles inédits et continuer à multiplier les séries spéciales
ultra-limitées. La récente Fenomeno, présentée à
Pebble Beach et dérivée de la Revuelto, en est
l’exemple parfait. Quant à la nouvelle Temerario, elle incarne
cette volonté de proposer des Lamborghini tournées vers
l’avenir, électrifiées mais toujours radicales.
En refusant de donner une descendance moderne à la Miura, Lamborghini assume de préserver l’aura de ce modèle fondateur. La marque préfère renforcer son offre avec des créations « one-off » et des séries exclusives plutôt que de réinventer ses légendes. Un choix qui, paradoxalement, devrait encore renforcer le prestige de la Miura d’origine auprès des passionnés et collectionneurs.



