F1 - Renault hésitera à rester avec Red Bull

La situation est de plus en plus compliquée pour Red Bull. L'équipe a affiché sa volonté de quitter Renault à la fin de la saison, un an plus tôt que prévu, jugeant des progrès impossibles à court terme. Mercedes n'a pas voulu fournir son V6, considérant que la menace est trop forte. Ferrari semblait prête à motoriser Red Bull, malgré une crainte identique d'être battue, mais visiblement en fournissant le moteur de l'année précédente.
Red Bull a refusé un tel moteur, en menaçant de quitter le championnat, et il semble désormais que Ferrari refuse de fournir l'équipe, en n'acceptant qu'un accord avec Toro Rosso.
Pour Red Bull, la meilleure possibilité semble donc être de rester avec Renault. Mais face au manque d'élégance avec lequel l'équipe a traité son motoriste, ce dernier hésitera à rester partenaire.
« L'essentiel est que nous ferons ce qui est bon pour Renault, » a déclaré Cyril Abiteboul, le directeur général de Renault Sport F1, à AUTOSPORT. « Si nous faisons quelque chose de différent de ce qui est prévu, ça doit être bon pour Renault et servir l'intérêt de Renault comme acteur dans le sport. »
« Mais honnêtement quand vous voyez la façon dont nous avons été traités, ça sera très difficile de vendre à mon conseil d'administration et à mon management exécutif de faire quelque chose de différent de ce qui est prévu en ce moment. »
Abiteboul a précisé que Renault « veut que le sport soit en bonne santé » et que le constructeur n'a « aucun désir de voir Red Bull quitter le sport. »

Plusieurs aspects à prendre en compte

L'aspect financier pourrait également entrer en jeu. Renault ne veut plus d'équipe cliente, en étudiant le retour de sa propre équipe ou un départ, et en rompant le contrat plus tôt que prévu, Red Bull aurait des pénalités à payer à Renault, ce qui pourrait aider à financer le rachat de Lotus. Mais en restant lié à l'équipe, Renault toucherait aussi l'argent que Red Bull paie comme client.
« On peut toujours être payé pour un contrat, » souligne Abiteboul. « Nous devons nous assurer que ce que nous faisons stratégiquement en Formule 1 est bon pour la marque. »
« Si nous sommes payés, mais que nous avons toute la négativité et les dégâts que nous avons eu pour cette marque, je ne suis pas certain que ce soit un bon accord pour Renault. »
« Nous connaissons les commentaires faits par (Dietrich) Mateschitz (le propriétaire de Red Bull), Christian Horner (le patron de l'équipe) et Helmut Marko (le conseiller spécial de Red Bull) sur le fait que le contrat a été rompu en ce qui les concerne. Je n'ai pas de déclaration à faire pour Renault. »
Renault pourrait aussi être contrainte par le règlement à fournir Red Bull. Les motoristes doivent pouvoir fournir trois équipes, ce que Mercedes fera déjà avec son équipe, Williams, Force India et Manor pour 2016, et Ferrari avec également son équipe, Sauber et Haas. Renault ne souhaite motoriser que sa propre équipe en cas de rachat de Lotus mais la FIA pourrait contraindre le motoriste à en fournir deux de plus.

Red Bull a voulu aller trop vite

Pour Ferrari, Red Bull a été piégée par une très mauvaise gestion de la situation. L'équipe a contacté Mercedes et Ferrari très tard et, visiblement sûre d'elle, elle aurait également mis fin aux contrats avec les partenaires de Renault avant même d'avoir la certitude de trouver un nouveau motoriste.
« Red Bull n'a toujours pas de moteur pour 2016 et il semble que nous sommes ceux qu'il faut critiquer, mais ce n'est pas le cas, » a déclaré Maurizio Arrivabene selon Speedweek.com, le site d'un média dont Red Bull est propriétaire. « Nous devons tout bien programmer, et l'analyse de notre nouveau programme pour les groupes propulseurs et leur production a montré que nous devons revoir tous nos projets pour fournir un nouveau client. »
« Je suis certain que Red Bull s'attendait fermement à avoir des moteurs Mercedes en 2016. A tel point qu'ils n'ont pas seulement rompu le contrat avec Renault, mais aussi ceux avec Infiniti et Total. »