F1 - Whiting détaille les changements

Radios, doubles drapeaux jaunes, départs arrêtés sous la pluie, halo... Charlie Whiting explique toutes les nouveautés dans le règlement.
Le groupe stratégique a décidé de faire le ménage dans les
règlements. Deux changements majeurs ont été annoncés jeudi, la
fin des limitations sur l'utilisation des
radios et le report du halo à 2018.
La FIA se montrait de plus en plus sévère sur les radios, une
situation très critiquée par les pilotes et les équipes.
Tout a commencé en 2014, avec les premières interdictions de
message, surtout sur les conseils de pilotage. Ces messages se sont
renforcés en interdisant aussi des informations techniques cette
année, sauf s'il y avait un risque d'abandon. A Budapest, ces
messages ont encore été limités et les indications pouvant éviter
un abandon ne pouvaient être données que si le pilote était dans l'allée des
stands.
Toutes ces contraintes ont été supprimées avec deux conditions :
les messages adressés aux pilotes sont interdits dans le tour de
formation et les messages en course peuvent désormais être tous
diffusés à la télévision, sans filtre de l'équipe.
Charlie Whiting, le directeur de course, a expliqué les
modifications. D'après lui, elles sont surtout la conséquence d'une
volonté de Bernie Ecclestone, conscient que ces limites
déplaisaient au public.
« L'idée était de simplifier absolument les choses et dès que
Bernie a ce qu'il veut, le détenteur des droits commerciaux à ce
qu'il veut, pour le spectacle je pense que c'est la bonne
chose, » a précisé Whiting en conférence de presse ce vendredi
à Hockenheim.
Whiting a confirmé que tous les messages, y compris les conseils de
pilotage, sont désormais autorisés.
Des drapeaux rouges pour éviter les polémiques en qualifications
Charlie Whiting a également annoncé des changements suite à la
polémique des qualifications à Budapest. Nico Rosberg a signé la
pole malgré une zone sous double drapeau jaune, suite à un
tête-à-queue de Fernando Alonso. Il n'a pas été pénalisé, ce qui a déplu à plusieurs pilotes.
Pour éviter des polémiques, Whiting a désormais l'intention de
mettre directement un drapeau rouge dans ces situations, ce qui
mettra donc fin au roulage et gèlera le temps restant. Il préfère
cette solution à la voiture de sécurité virtuelle.
« Nous avons lancé la voiture de sécurité en 2015 et cette
année nous l'utilisons en essais libres, nous pourrions vraiment le
faire en qualifications mais maintenant, nous avons tendance à
stopper (la séance) s'il y a un drapeau jaune pour une durée
quelconque, » explique Whiting.
« La raison pour laquelle nous n'avons pas mis de drapeau
rouge (à Budapest), c'est simplement parce que cette séance était
terminée, mais certaines voitures étaient derrière la voiture
d'Alonso et d'autre devant. Je pense que la procédure sera de
mettre un drapeau rouge dès qu'il y a un double drapeau jaune.
Comme ça, il n'y aura aucun débat. »
La situation de Budapest ne devrait donc plus se produire :
« Ca enlève la discussion sur la mesure dans laquelle on
ralentit. Les commissaires ont accepté l'explication de Nico, ils
ont étudié les données et senti qu'il avait ralenti. Mais ensuite,
la question est "A-t-il suffisamment ralenti ? Qu'est-ce qui
est suffisant ?". Si on ne peut pas faire de chrono, c'est
fini. Ca enlève tous les débats subjectifs. »
Des départs arrêtés en cas de pluie
Charlie Whiting a également confirmé la volonté de changer la
procédure en cas de départ sous la pluie la saison prochaine. S'il
faut un départ derrière la voiture de sécurité, il ne devrait plus
y avoir un départ lancé mais un départ arrêté, afin d'améliorer le
spectacle.
« Il faudra le soutien unanime des équipes, je pense que ça se
fera, » précise Whiting. « Je pense que c'est la chose la
plus sensible à faire. »
Des ajustements seront nécessaires : « Il faudra penser à
la distance de la course, par exemple, au nombre de tours que ça
enlève, ce qui se passe si on suspend une course après le départ,
il y a de petites choses qui doivent être étudiées avec
attention, » prévient Whiting.
Par le passé, la FIA a déjà envisagé des départs arrêtés après
toutes les interventions de la voiture de sécurité, sous la pluie
ou pas, mais cette mesure, jugée trop artificielle, a finalement
été abandonnée.
Le travail doit se poursuivre sur le halo
L'essentiel de la conférence de presse a été consacré au halo,
la protection de la tête du pilote, repoussé au 2018. L'une des
principales raisons est le manque de développement. Seuls Kimi
Räikkönen, Sebastian Vettel et Pierre Gasly ont roulé avec.
Räikkönen a fait un tour à Barcelone, Vettel un à Barcelone et un à
Silverstone, et Gasly un à Silverstone.
« Seulement trois pilotes l'ont testé, et ils n'ont fait qu'un
total de quatre tours, c'est une question que tout le monde a
soulevée et, à court terme, il ne serait pas possible de faire le
nombre de tours nécessaires avec le halo, » explique
Whiting.
Le but est donc de corriger cette faiblesse le plus vite
possible :« Ce que nous tentons de faire, c'est que chaque
pilote puisse le tester pendant toute une séance cette année, »
annonce Whiting.
La FIA doit aussi analyser l'apport du halo face à de petits
débris, un domaine où l'Aeroscreen, le pare-brise de Red Bull,
semble plus performant. Le halo peut stopper 17% des petits objets
selon une étude, mais l'Aeoscreen peut aussi poser problème s'il se
salit.
« (Le halo) est très, très solide, mais évidemment si on
regarde les petits objets, nous avons fait une étude qui a envoyé
théoriquement (des objets) sur plus d'un millions d'angles et avec
divers scenarii, et nous avons conclu que dans 17% des cas, ça
empêche la chose d'atteindre le pilote, contre 0% sans le
halo, » détaille Whiting.
Pour étudier la visibilité, Gasly a utilisé des lunettes avec une
caméra : « Nous avons les images et si on compare ça à
une LMP1, il y a une visibilité extrêmement bonne, mais les
commentaires de Pierre étaient qu'il se sentait un peu
claustrophobe et que la vue n'était pas très bonne, » précise
Whiting.
« L'Aeroscreen offre évidemment le pare-brise, (...) ça
s'appelle du Perspex mais c'est épais de 10mm et ça offre une
protection plus ou moins complète à l'avant. Mais le point négatif
est que ça se salit et que ça doit être nettoyé, nous ne sommes pas
certains de ce que ça donnerait en cas de pluie, mais il y a des
revêtements et des traitements qui sont possibles, et c'est le
genre de choses qui doit être développé. »
Le halo a aussi des conséquences sur le fonctionnement des
monoplaces, ce qui devra être étudié : « Par exemple, Red
Bull a dit qu'ils ne peuvent pas utiliser le halo pendant plus de
deux tours avant que les prises d'air pour le refroidissement du
moteur et le refroidissement de la boîte de vitesses commencent à
être affectées, » souligne Whiting.


