F1 - Whiting détaille les changements

Publié le 29 juillet 2016 à 20:52
Mis à jour le 29 novembre 2020 à 01:44
Max Verstappen

Radios, doubles drapeaux jaunes, départs arrêtés sous la pluie, halo... Charlie Whiting explique toutes les nouveautés dans le règlement.

Le groupe stratégique a décidé de faire le ménage dans les règlements. Deux changements majeurs ont été annoncés jeudi, la fin des limitations sur l'utilisation des radios et le report du halo à 2018.
La FIA se montrait de plus en plus sévère sur les radios, une situation très critiquée par les pilotes et les équipes. Tout a commencé en 2014, avec les premières interdictions de message, surtout sur les conseils de pilotage. Ces messages se sont renforcés en interdisant aussi des informations techniques cette année, sauf s'il y avait un risque d'abandon. A Budapest, ces messages ont encore été limités et les indications pouvant éviter un abandon ne pouvaient être données que si le pilote était dans l'allée des stands.
Toutes ces contraintes ont été supprimées avec deux conditions : les messages adressés aux pilotes sont interdits dans le tour de formation et les messages en course peuvent désormais être tous diffusés à la télévision, sans filtre de l'équipe.
Charlie Whiting, le directeur de course, a expliqué les modifications. D'après lui, elles sont surtout la conséquence d'une volonté de Bernie Ecclestone, conscient que ces limites déplaisaient au public.
« L'idée était de simplifier absolument les choses et dès que Bernie a ce qu'il veut, le détenteur des droits commerciaux à ce qu'il veut, pour le spectacle je pense que c'est la bonne chose, » a précisé Whiting en conférence de presse ce vendredi à Hockenheim.
Whiting a confirmé que tous les messages, y compris les conseils de pilotage, sont désormais autorisés.

Des drapeaux rouges pour éviter les polémiques en qualifications

Charlie Whiting a également annoncé des changements suite à la polémique des qualifications à Budapest. Nico Rosberg a signé la pole malgré une zone sous double drapeau jaune, suite à un tête-à-queue de Fernando Alonso. Il n'a pas été pénalisé, ce qui a déplu à plusieurs pilotes.
Pour éviter des polémiques, Whiting a désormais l'intention de mettre directement un drapeau rouge dans ces situations, ce qui mettra donc fin au roulage et gèlera le temps restant. Il préfère cette solution à la voiture de sécurité virtuelle.
« Nous avons lancé la voiture de sécurité en 2015 et cette année nous l'utilisons en essais libres, nous pourrions vraiment le faire en qualifications mais maintenant, nous avons tendance à stopper (la séance) s'il y a un drapeau jaune pour une durée quelconque, » explique Whiting.
« La raison pour laquelle nous n'avons pas mis de drapeau rouge (à Budapest), c'est simplement parce que cette séance était terminée, mais certaines voitures étaient derrière la voiture d'Alonso et d'autre devant. Je pense que la procédure sera de mettre un drapeau rouge dès qu'il y a un double drapeau jaune. Comme ça, il n'y aura aucun débat. »
La situation de Budapest ne devrait donc plus se produire : « Ca enlève la discussion sur la mesure dans laquelle on ralentit. Les commissaires ont accepté l'explication de Nico, ils ont étudié les données et senti qu'il avait ralenti. Mais ensuite, la question est "A-t-il suffisamment ralenti ? Qu'est-ce qui est suffisant ?". Si on ne peut pas faire de chrono, c'est fini. Ca enlève tous les débats subjectifs. »

Des départs arrêtés en cas de pluie

Charlie Whiting a également confirmé la volonté de changer la procédure en cas de départ sous la pluie la saison prochaine. S'il faut un départ derrière la voiture de sécurité, il ne devrait plus y avoir un départ lancé mais un départ arrêté, afin d'améliorer le spectacle.
« Il faudra le soutien unanime des équipes, je pense que ça se fera, » précise Whiting. « Je pense que c'est la chose la plus sensible à faire. »
Des ajustements seront nécessaires : « Il faudra penser à la distance de la course, par exemple, au nombre de tours que ça enlève, ce qui se passe si on suspend une course après le départ, il y a de petites choses qui doivent être étudiées avec attention, » prévient Whiting.
Par le passé, la FIA a déjà envisagé des départs arrêtés après toutes les interventions de la voiture de sécurité, sous la pluie ou pas, mais cette mesure, jugée trop artificielle, a finalement été abandonnée.

Le travail doit se poursuivre sur le halo

L'essentiel de la conférence de presse a été consacré au halo, la protection de la tête du pilote, repoussé au 2018. L'une des principales raisons est le manque de développement. Seuls Kimi Räikkönen, Sebastian Vettel et Pierre Gasly ont roulé avec. Räikkönen a fait un tour à Barcelone, Vettel un à Barcelone et un à Silverstone, et Gasly un à Silverstone.
« Seulement trois pilotes l'ont testé, et ils n'ont fait qu'un total de quatre tours, c'est une question que tout le monde a soulevée et, à court terme, il ne serait pas possible de faire le nombre de tours nécessaires avec le halo, » explique Whiting.
Le but est donc de corriger cette faiblesse le plus vite possible :« Ce que nous tentons de faire, c'est que chaque pilote puisse le tester pendant toute une séance cette année, » annonce Whiting.
La FIA doit aussi analyser l'apport du halo face à de petits débris, un domaine où l'Aeroscreen, le pare-brise de Red Bull, semble plus performant. Le halo peut stopper 17% des petits objets selon une étude, mais l'Aeoscreen peut aussi poser problème s'il se salit.
« (Le halo) est très, très solide, mais évidemment si on regarde les petits objets, nous avons fait une étude qui a envoyé théoriquement (des objets) sur plus d'un millions d'angles et avec divers scenarii, et nous avons conclu que dans 17% des cas, ça empêche la chose d'atteindre le pilote, contre 0% sans le halo, » détaille Whiting.
Pour étudier la visibilité, Gasly a utilisé des lunettes avec une caméra : « Nous avons les images et si on compare ça à une LMP1, il y a une visibilité extrêmement bonne, mais les commentaires de Pierre étaient qu'il se sentait un peu claustrophobe et que la vue n'était pas très bonne, » précise Whiting.
« L'Aeroscreen offre évidemment le pare-brise, (...) ça s'appelle du Perspex mais c'est épais de 10mm et ça offre une protection plus ou moins complète à l'avant. Mais le point négatif est que ça se salit et que ça doit être nettoyé, nous ne sommes pas certains de ce que ça donnerait en cas de pluie, mais il y a des revêtements et des traitements qui sont possibles, et c'est le genre de choses qui doit être développé. »
Le halo a aussi des conséquences sur le fonctionnement des monoplaces, ce qui devra être étudié : « Par exemple, Red Bull a dit qu'ils ne peuvent pas utiliser le halo pendant plus de deux tours avant que les prises d'air pour le refroidissement du moteur et le refroidissement de la boîte de vitesses commencent à être affectées, » souligne Whiting. 

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