Ferrari veut que son V12 atmosphérique devienne infaillible
Le V12 atmosphérique de Ferrari est un mythe. Et la marque italienne veut le rendre plus prévisible et infaillible.
Ferrari semble vouloir apprivoiser l’une de ses plus grandes fiertés. Son moteur V12 atmosphérique. Le constructeur italien a récemment déposé un brevet qui détaille un système destiné à lisser le couple moteur. Cela, dans le but d’améliorer la conduite à haute performance sans compromettre les sensations mécaniques qui font la renommée de Maranello.
Un V12 au comportement plus prévisible
Comme le souligne Ferrari dans le brevet repéré
par nos confrères de
CarBuzz, les moteurs thermiques à haut rendement, en
particulier les blocs atmosphériques, peuvent présenter une «
courbe de couple relativement irrégulière ». En clair, à mesure que
le régime monte, le couple moteur varie légèrement. Même à charge
constante. Cette fluctuation peut provoquer un comportement
instable à l'accélération ou en virage. Avec des risques de
survirage soudain.
Sur ses moteurs turbo, Ferrari a déjà résolu ce problème en
jouant sur la gestion de la suralimentation. Mais avec un moteur
atmosphérique, la tâche est bien plus complexe. La marque
au Cheval Cabré souhaite désormais transposer cette maîtrise du
couple aux mécaniques les plus nobles de sa gamme.
Plutôt que d’ajouter des composants ou d’intervenir mécaniquement
sur le moteur, Ferrari veut s’appuyer sur l’électronique.
L’objectif : calculer en temps réel une « valeur de couple
instantanée » à atteindre. Et utiliser ainsi différents
leviers pour la moduler avec précision.
Pour les pilotes les plus exigeants
La première méthode consiste à ajuster l’avance à
l’allumage. Une technique classique. Mais très efficace
pour apporter de petites variations immédiates de couple sans
perturber le comportement général du moteur
V12.
Pour des ajustements plus durables, Ferrari utilise le papillon des
gaz, voire sur certains modèles, la levée variable des soupapes
d’admission. Le tout est piloté par une cartographie qui exploite
une multitude de signaux. À savoir, le régime moteur, les
capteurs dynamiques, les prédictions de charge. Le tout,
afin de garantir une courbe de couple aussi
linéaire que possible, même à pleine charge.
Ferrari précise que ce système ne remplace pas les dispositifs
classiques d'antipatinage ou de contrôle de stabilité. Il est
destiné à des situations où la voiture est exploitée à son plein
potentiel. Là où même les aides électroniques
classiques atteignent alors leurs limites. Autrement dit,
il s’adresse aux conducteurs capables – ou se croyant capables – de
piloter une Ferrari à la limite.
Vers un V12 éternel ?
L’un des avantages majeurs du système, selon Ferrari,
est sa simplicité de mise en œuvre. Il ne nécessite ni composants
physiques supplémentaires, ni puissance de calcul excessive.
Ce qui ouvre la voie à une intégration sur des modèles
existants, y compris d’anciennes Ferrari atmosphériques.
Alors que l’électrification progresse, Ferrari continue de
perfectionner l’un des derniers V12 atmosphériques du marché. Avec
cette technologie, la marque veut offrir un moteur plus fluide,
plus prévisible et plus sûr. Le tout, en conservant l’âme
de ses créations mécaniques.
Une manière, peut-être, d’assurer à ce moteur emblématique une
longévité technique et émotionnelle à la hauteur de son mythe.
Reste à savoir si la clientèle du Cavallino
sera réceptive à ce genre de mise à jour. Mais à priori,
si l’émotion et les sensations de conduite sont préservées, il n’y
a aucun doute que les clients fidèles diront une « grand
oui ». Affaire à suivre, lorsque cette technologie apparaîtra
sur les premières Ferrari de série.



