GP d'Autriche : le jour où Niki Lauda signa "sa plus importante victoire" en F1

En 37 éditions du Grand Prix d'Autriche entre 1964 et 2024, un seul pilote local est parvenu à remporter sa course à domicile. Son nom ? Niki Lauda.

En 1984, McLaren se balade en F1

En 1984, Niki Lauda est en lutte ouverte avec son équipier Alain Prost pour la conquête du titre mondial. Si l'Autrichien tient sa meilleure chance d'être à nouveau sacré depuis son retour en F1 en 1982, la tâche n'est guère aisée face à ce jeune Français aux dents qui rayent la piste.
Introduit dans le grande cirque avec une écurie McLaren en perte de vitesse en 1980, Prost s'est mué depuis lors en candidat au titre régulier, d'abord sous les couleurs de Renault, jusqu'à la désillusion des couronnes loupées fin 1983 face à Nelson Piquet, puis de nouveau avec l'écurie de Woking.
En cette saison 84, Lauda, conscient qu'il ne peut battre Prost à la régulière, emploie toute sa science de la course pour maintenir le contact au fil d'un championnat où les McLaren, désormais motorisées par des blocs TAG-Porsche plus compétitifs que les anciens Cosworth, taillent des croupières à la concurrence.
Au final, sur 16 Grands Prix disputés, seuls Michele Alboreto (Ferrari), à Zolder en Belgique, Keke  Rosberg (Williams-Honda), à Dallas, et Piquet (Brabham), au Canada et à Détroit, parviennent à grignoter des points aux invincibles machines au couleurs d'un célèbre cigarettier.

Grand Prix d'Autriche : Lauda brise le signe indien

Sur les 12 victoires signées par McLaren cette saison-là, Lauda en enfile tout de même cinq dont une sur son terrain, en Autriche, devant Piquet et Alboreto. Outre sa portée symbolique, ce succès revêt une importance cruciale dans l'optique de la lutte pour le titre puisqu'il prend les rênes du classement provisoire face à Prost, victime d'une sortie de piste sur le tracé de Zeltweg.
Si son avance en points reste maigre, la confiance de "l'Ordinateur" s'en trouve renforcée après "la plus importante victoire" de sa carrière.
Encore victorieux à Monza et auteur de deux autres podiums, il finit par remporter son troisième titre pour... un demi-point sur Prost, dont les espoirs furent minés par un autre abandon en Italie, et ce malgré trois victoires sur les quatre ultimes épreuves.
Ce qui reste comme l'écart le plus infime de l'histoire de la Formule 1 entre deux candidats au titre est le résultat du fameux Grand Prix de Monaco. Noyée par des trombes d'eau, la course avait dû être arrêtée avant la moitié de sa distance pour d'évidentes raisons de sécurité.
Conséquences : un jeune débutant du nom d'Ayrton Senna avait perdu sa première victoire au profit de Prost, doublé par le Brésilien juste avant le drapeau rouge mais déclaré vainqueur sur base du classement figé avant la neutralisation, comme le stipulait le règlement.