GP d'Autriche : le Red Bull Ring est-il encore adapté à la Formule 1 ?
Pointé du doigt ces dernières années pour son souci récurrent de limites de la piste, le Red Bull Ring est-il encore adapté pour accueillir convenablement des monoplaces de Formule 1 modernes ?
Depuis 2022, la Formule 1 a revu son règlement technique. Problème : certains circuits du calendrier sont trop étroits, voire carrément inadéquats, pour des monoplaces aux dimensions désormais plus imposantes. C'est le cas notamment du Red Bull Ring, hôte du Grand Prix d'Autriche, où la question du respect des limites de la piste donne des cheveux blancs à la FIA.
2022, l’arrivée de monoplaces plus imposantes
Courant 2021, la Formule 1 décide de bouleverser la physionomie de ses monoplaces, en place depuis 2017 avant l'introduction du halo sur le cockpit, dans l'espoir de doper le spectacle en piste.
La discipline en revient donc à des machines au profil aérodynamique simplifié, bâties autour de leur fond plat, pour diminuer l'influence des ailerons dont les vortex "d'air sale" rendent les manoeuvres de dépassement trop compliquées.
Et le changement porte ses fruits avec une augmentation des dépassements de l'ordre de 30% entre 2021 et 2022, selon le manufacturier de pneumatiques Pirelli.
En revanche, ce nouveau règlement implique de revoir le gabarit des voitures, allongées de 5 à 5.6 mètres et alourdies de 752 à 800 kilos sur la balance.
D'un côté, les monoplaces se suivent généralement plus facilement, libérées des turbulences "d’air sale" dans leur sillage. Mais de l’autre, elles sont désormais limitées dans leurs mouvements sur certains circuits, faute d'espace préalable.
Red Bull Ring : le cauchemar des "track limits"
Le Red Bull Ring n’a pas toujours été le théâtre du Grand Prix d’Autriche. Le tracé, autrefois connu sous le nom de Österreichring, fut actif de 1970 à 1987 avant d'être abandonné car devenu trop dangereux.
Après une rénovation, il a fait son retour en tant que A1 Ring de 1997 à 2003 pour une série d'épreuves, avant d'être de nouveau mis au ban jusqu'en 2014. et son deuxième come-back au calendrier sous l'égide de Red Bull, le nouveau propriétaire des lieux.
Apprécié des fans comme des pilotes, le circuit actuel, connu comme le Red Bull Ring, n'en reste pas moins un tourniquet étroit et parfois contraignant pour des monoplaces qui n'ont pas cessé de gagner en embonpoint ces dernières saisons.
Souvenez-vous du millésime 2023 : un fiasco total ! En cause, des limites de la piste largement dépassées par bon nombre des pilotes dès les essais du vendredi.
A l'issue du weekend, ce sont pas moins de 1 200 situations litigieuses qui furent balayées par la FIA et 30 secondes de pénalité infligées à Esteban Ocon. Un scénario clownesque qui poussa les autorités à prendre des mesures pour éviter pareille situation.
Quelles solutions possibles ?
Mais comment éviter de tels débordements ? Un premier scénario est que le circuit s’adapte. Il est en effet possible de rajouter des vibreurs ou/et bacs à graviers dans les virages délicats. Une décision qui a d'ailleurs été prise pour les courbes 9 et 10 du Red Bull Ring. On pourrait aussi penser à élargir le virage 6 après ce qui arrivé à Oscar Piastri l’année passée. Le hic : l’impression d’un problème sans fin, où chaque virage peut faire débat.
Une autre solution plausible serait que les pilotes et/ou la FIA s’accordent avec le circuit. Des repères visuels ont déjà été placés pour les guider dans les virages compliqués. Il est aussi possible, à la manière de ce qui se fait en MotoGP, de réaliser des qualifications en nombres plus réduits.
Enfin, une troisième option serait de reconnaître les limites du règlement technique instauré en 2022 et d'en proposer un nouveau. Une mesure finalement adoptée par la FIA avec des monoplaces plus petites et légères attendues pour 2026.