Hadjar, Antonelli, Bearman, Doohan, Bortoleto : quels parcours jusqu'en F1 ?
Andrea Kimi Antonelli, Oliver Bearman, Jack Doohan, Gabriel Bortoleto, Liam Lawson et Isack Hadjar : quels parcours en sport automobile pour les "petits nouveaux" sur la grille de départ de la saison F1 2025 ?
Sport Auto passe en revue les nouvelles têtes de la grille de départ de la saison de Formule 1 2025. Connaissez-vous leur parcours du Karting jusqu'à la discipline-reine ?
Andrea Kimi Antonelli (Mercedes-AMG F1)
Fils de Marco Antonelli, pilote en GT et
fondateur d'une écurie portant son nom, "Kimi" a la course dans le sang.
Ses premiers résultats probants remontent à 2015,
d'abord en Easykart, le premier échelon
du karting italien, puis en Mini 60. Sous
les couleurs du team familial puis de la réputée
formation Energy Corse, le natif de
Bologne rafle courses et championnats, nationaux comme en
WSK, au point de taper dans l'oeil de
Gwen Lagrue, le responsable du
programme junior de Mercedes-AMG qui
le signe en 2018.
La saison suivante, il monte en OK-Junior sous l'égide de
Dino Chiesa, le fondateur de l'usine
Kart Republic, l'une des références mondiales, et
véritable "gourou" formateur de pilotes depuis des
décennies, dont Nico Rosberg et
Lewis Hamilton au début des années 2000.
A partir de 2019, Chiesa aligne Kimi sous les couleurs d'un de ses
nouveaux teams satellites, la Rosberg Racing
Academy, justement fondée pas son ancien protégé. Au
volant du châssis KR, Antonelli prend une autre
dimension en tant que Junior Mercedes-AMG F1. En
piste, il rafle presque tout sur son passage et termine
vice-champion d'Europe.
En 2020, il fait main
basse sur le sacre européen en OK et se
distingue partout où il roule avant d'être victime, en fin d'année,
d'un effrayant crash au Mondial de
Portimao qui lui brise la
jambe.
Après un hiver de
convalescence, Antonelli revient plus déterminé
que jamais en 2021. Pour ce qui est, déjà, sa dernière
campagne en Karting, il double la mise en Championnat
d'Europe OK et goûte à la classe ultime, le KZ à boite de
vitesses.
Son aventure en monoplace débute par
la F4 italienne dont il dispute les trois derniers
week-end de 2021 avec... quatre victoires "rookie" en neuf
tentatives ! Durant l'hiver, il parfait sa préparation
dans les Emirats Arabes Unis où il signe
cinq podiums et deux victoires en huit
courses.
De quoi augurer d'une saison 2022
folle pour Antonelli qui remporte deux titres F4
en Italie et en Allemagne. Avec Prema, il
affole les statistiques à domicile avec 14 poles,
14 meilleurs tours et 15 podiums (dont 13 succès) en 20
courses.
Outre-Rhin ? 7 poles, 8 meilleurs tours, 12
podiums pour 9 succès en 15 manches ! Et comme
pour mieux marquer l'année de son empreinte, il conclut par une
victoire dans la deuxième édition des FIA Motorsport
Games au Paul Ricard, certes face à
plus faible opposition ... mais un poignet dans le
plâtre !
Pressenti en F3 pour 2023, Kimi et son entourage
chez Mercedes optent plutôt pour la très
relevée Formule Régionale. Un pari qui débute sur
les chapeaux de roue dès l'hiver au Moyen-Orient
où 7 podiums et 3 victoires en 15 courses lui offrent un
nouveau sacre.
La saison européenne, du même tonneau,
se conclut avec 11 podiums et 5 succès pour une quatrième
couronne en monoplace en à peine deux saisons sur
deux échelons différents. Et a-t-on omis les deux piges au
volant d'une Mercedes-AMG SLS dans le
championnat GT3 Sprint italien ? Avec, là aussi,
une victoire à la clé.
Fin 2023, il est
annoncé qu'Antonelli saute la F3 pour la F2,
toujours couvé par Prema. Au volant d'une
nouvelle génération de monoplaces, les débuts sont plus laborieux
que prévu, l'écurie italienne pêchant aussi sur le plan de
la compétitivité.
Ce qui n'empêche pas le "rookie" de
se distinguer en devançant son équipier Oliver Bearman en
qualifications avec un premier point à la clé dès l'entame
à Bahreïn.
Durant la suite de la première partie de
saison, Kimi monte en puissance, progresse contre
le chrono et cumule les arrivées dans les points
jusqu'à ouvrir son compteur de victoires en arrachant deux
succès, dont un sur le mouillé, à
Silverstone puis Budapest.
Sa
fin de campagne s'avère plus laborieuse avec seulement 26
points pris en huit manches, jusqu'à manquer le
dernier rendez-vous d'Abou Dhabi pour maladie. Au final,
Antonelli a bouclé son unique saison en F2 au sixième
rang, un contrat de titulaire chez
Mercedes-AMG en poche pour 2025.
Oliver Bearman (Haas F1 Team)
Né en Grande-Bretagne le 8 mai 2005 à
Chelmsford (Essex), Oliver Bearman enfile ses
premiers gants de pilote à l'échelon du Karting, soutenu par sa
famille et son père David Bearman.
Dès huit ans, Ollie fait ses débuts en
Honda Cadet, empilant quelques beaux résultats
dans le championnat Super 1 et aussi une
victoire dans les célèbres Kartmasters de
PF International.
La suite de sa
carrière en Karting aurait pu justement passer par le haut du
panier, les compétitions FIA
Karting. Au lieu de cela, l'Anglais et son
entourage optent pour une route plus inhabituelle
en courant dans les séries chère à la
IAME.
Un choix qui s'avère payant avec deux victoires dans la
Winter Cup, un titre dans les
Euro Series et un sacre prestigieux dans
la IAME International Final du Mans en
2019, l'équivalent du mondial pour les classes à
moteur X30.
Bearman tâte de la monoplace dès
2020 en s'alignant en F4 allemande en
parallèle de l'Italienne. Deux compétitions qu'il...
remporte de manière insolente la saison suivante, empilant
26 podiums et 17 victoires, tout en disputant une
partie de la saison GB3 (F3 anglaise),
avec un succès en poche.
Fin 2021, Ferrari lui met en effet le grappin
dessus en l'intégrant à son académie. Promu
en F3 avec Prema, Bearman monte sur huit
podiums, dont une victoire en sprint à Spa, et termine
3ème du championnat. Place à la F2 en 2023 avec
une série de 6 podiums et 4
victoires dont un doublé Sprint-Longue à
Bakou.
En parallèle d'une campagne qu'il termine au 6ème
rang, Ollie goûte pour la première fois à la
F1, d'abord au volant d'une ancienne Ferrari à
Fiorano puis dans le baquet de la Haas VF-23 à
Mexico, à Abou Dhabi puis lors des
tests post-saison réservés aux jeunes pilotes.
Si sa deuxième campagne de F2 s'est avérée beaucoup moins
fructueuse (12ème), Bearman a impressionné avec ses
prestations en F1 soldées par une 7ème, une 10ème et une 12ème
place. De quoi conforter la décision de Haas de le signer
pour un contrat pluri-annuel dès 2025.
Jack Doohan (Alpine Racing)
Jack, né le 20 janvier 2003 à Gold
Coast, dans le Queensland
australien, n'est autre que le rejeton du légendaire
Mick Doohan, quintuple champion du monde de moto
en 500 cc.
Dès ses neuf ans, le petit Jack
découvre le frisson de la vitesse par le Karting.
Au pays, le fils Doohan se distingue dès ses premières années,
remportant plusieurs titres nationaux en 2015 et 2016, en parallèle
de plusieurs participations dans les
prestigieux Superkarts!USA SupertNationals de
Las Vegas.
Comme d'autres pilotes australiens avant lui, il tente l'aventure
de la course dans la lointaine Europe.
Sous les couleurs de l'équipe d'usine Tony
Kart puis du team privé Ricky Flynn
Motorsport, il dispute les championnat FIA
Karting et WSK avec
quelques bons résultats à la clé.
Doohan
intègre ensuite le Red Bull Junior Team
et tente le saut de la monoplace en 2018, disputant 44
courses (!) dans les championnats britannique, italien et
allemand. Outre-manche, l'Australien décroche plusieurs victoires
et termine dans le top 5 au classement
général.
En 2019, il dispute deux compétitions asiatiques de
F3 avec un joli lot de podiums et quelques victoire à la
clé, tout en roulant en Euroformula Open.
Les portes de la F3 s'ouvrent à lui en 2020 mais
avec des résultats en dent de scie.
Sa deuxième campagne, en 2021, le voit monter en puissance avec
deux victoires et un titre de vice-champion. Il
goûte aussi à la F2 et gagne son ticket dans l'anti-chambre des
Grands Prix en 2022.
Six
succès en deux saisons et une troisième place au général en
2023 lui valent d'être intégré au programme de
développement d'Alpine comme
pilote de réserve.
Il teste pour la première fois une F1, une A521, à
Losail, à Monza et au Hungaroring avant d'effectuer ses
premiers EL1 dans le cadre d'un Grand Prix à Mexico puis à
Yas Marina.
Dans la foulée de l'annonce qu'Esteban
Ocon ne poursuivra pas sous les couleurs d'Enstone en 2025,
Alpine annonçait sa titularisation pour 2025 aux
côtés de Pierre Gasly.
Bombardé dans le baquet d'Ocon dès Abou Dhabi, avec une
15ème place le dimanche, Doohan sait qu'il lui
faudra maximiser la moindre opportunité de briller en piste la
saison prochaine.
Gabriel Bortoleto (Stake F1 / Sauber)
Originaire de São Paulo, la même ville dont est
originaire un certain Ayrton Senna, Gabriel
Bortoleto a débuté sa carrière en Karting à l'âge de six
ans. A douze ans, le jeune Brésilien a déménagé en Europe
avec sa famille pour poursuivre son rêve d'un jour accéder aux
échelons supérieurs du sport automobile.
Après une série de résultats probants en Karting,
son accession a la monoplace a pris un virage impressionnant
lorsqu'il a fait main basse sur le sacre de Formule 3 pour
sa toute première campagne dans la catégorie, en 2023.
Rebelote en 2024 avec un sacre dans le championnat de
Formule 2, au nez et à la barbe de pilotes pourtant plus
expérimentés !
Liam Lawson (Red Bull Racing)
Né le 11 février 2002 à Hastings, Liam Lawson
s’initie au Karting dès sept ans et se distingue avec deux titres
nationaux en 2014. En 2015, il passe à la monoplace en participant
à la Formula First Manfeild Winter
Series et termine vice-champion. Il confirme son
talent l’année suivante dans le New Zealand Formula
First Championship, où il est sacré meilleur débutant
grâce à une victoire et plusieurs podiums.
En 2017, il survole le NZ F1600 Championship
Series, remportant 14 des 15 courses et devenant le
plus jeune champion de Formule Ford de
Nouvelle-Zélande.
En 2017, Lawson s’engage dans le championnat australien de
F4, décroche cinq victoires et termine vice-champion. En
2018, il rejoint le championnat d’Allemagne de F4,
signe trois succès et se classe à nouveau vice-champion. 2019
marque un tournant, marqué par un sacre dans les Toyota
Racing Series, un nouveau titre de vice-champion en
Euroformula Open et sa découverte de la
F3, soldée par une 11ème place finale.
Promu au sein du Red Bull Junior Team, Liam monte en
puissance avec Hitech et parvient à décrocher trois victoires et
une cinquième position finale au terme d'une saison 2020
perturbée par la pandémie. En 2021, il explore de nouveaux
horizons en combinant F2, avec une première
victoire, et DTM, où il termine
vice-champion avec quatre succès.
La saison 2022 le voit terminer à une belle troisième place
de la F2. En 2023, en parallèle de ses occupations de
pilote de réserve pour Red Bull Racing et AlphaTauri débutées
l'année d'avant, il ronge son frein en Super
Formula et termine... vice-champion
avec trois victoires, dont une dès ses débuts !
Puis est venue l'opportunité en F1, d'abord pour pallier
l'absence de Ricciardo sur blessure chez RB entre les
Pays-Bas et le Qatar en 2023, puis pour remplacer
l'Australien à partir d'Austin cette saison.
Après
plusieurs semaines de rumeurs, Red Bull Racing a
finalement annoncé la promotion de Lawson dans le deuxième
baquet de 2025 aux côtés de Max Verstappen, à la place de Sergio Pérez.
Isack Hadjar (Visa Cash Racing Bulls)
Hadjar a grandi dans une famille
passionnée de sport auto. Son père, ancien pilote amateur,
lui transmet la passion de la course dès son plus jeune âge. En
2012, à huit ans, il fait ses débuts en
Karting.
Il dispute plusieurs saisons dans le
Championnat de France, en catégories Cadet puis
Junior, puis de grandes compétitions internationales comme les
IAME Finals et les championnats
d'Europe et du monde FIA Karting sous les couleurs du team
anglais Forza Racing.
En parallèle,
il goûte à la voiture en disputant la Ginetta
Junior Winter Championship. En 2019, il remporte le
Trophée Winfield et accède à la
F4 française. Il termine septième avec une
victoire, avant de progresser à la troisième place en 2020 grâce à
trois succès et onze podiums.
En 2021, le
Français rejoint l'équipe R-ace GP en
FRECA où il termine cinquième avec le
titre de meilleur rookie. Il brille aussi en F3 asiatique
avec cinq podiums, ce qui lui vaut d'être repéré par
Red Bull.
En 2022, il passe à la F3 avec Hitech, remporte trois courses et
termine quatrième du championnat. 2023 marque le grand saut
en F2 pour une campagne inaugurale soldée par une
14ème place finale.
Par contraste, 2024 le voit se transfigurer sous les couleurs de
Campos Racing. Ses quatre victoires le
propulsent leader du championnat avant qu'un
passage à vide ne lui coûte le titre face à Gabriel
Bortoleto au prix d'une lutte passionnante jusqu'à
l'ultime manche de la saison.
Bien que battu sur le fil, Hadjar va grimper en F1 en
2025 chez Visa Cash App RB à la place de
Lawson.
Franco Colapinto (Williams Racing)
Promu chez Williams à la place de Logan
Sargeant pour les neuf dernières courses de la saison de
F1 2024, Franco Colapinto a d'emblée impressionné tout le paddock
par sa rapidité et son coup de
volant, tout en devenant le nouveau chouchou d'une
nouvelle génération de fans qui ignoraient il y a peu jusqu'à son
nom.
L'Argentin de 21 ans n'a pourtant rien d'un
débutant en sport automobile. Né le 27 mai 2003 à Pilar, Franco a
débuté sa carrière derrière le volant par le Karting à
l'âge de neuf ans. Il remporte de nombreux titres
nationaux et internationaux, dont la compétition aux Jeux
olympiques de la jeunesse 2018.
En 2018, il débute en F4 espagnole, remportant sa
première course, avant de faire main basse sur le championnat en
2019, en parallèle d'apparitions en Euroformula Open et en
Formula Renault Eurocup.
En 2020, Franco rejoint les Toyota Racing
Series en Nouvelle-Zélande et termine troisième du
classement général, une performance qu'il réédite en
Formula Renault Eurocup avec deux
victoires et neuf podiums. En 2021, toujours avec MP Motorsport, il
grimpe en FRECA, décroche deux succès et
finit sixième du général. En 2022, Franco rejoint Van
Amersfoort Racing pour sa première saison en
F3. Il remporte deux courses sprint et
décroche trois autres podiums. De quoi lui valoir une neuvième
place finale, améliorée en 2023 (4ème) grâce à deux
nouvelles victoires.
En fin de saison, il remplace Jehan Daruvala chez MP
Motorsport pour l'ultime manche F2 à Abou Dabi. Titularisé
pour 2024, il s’illustre en remportant une victoire sprint
à Imola et en obtenant deux deuxièmes places, à Barcelone
et au Red Bull Ring.
Fin août, il est promu en Formule 1 chez Williams,
remplaçant Sargeant à partir de Monza. D'emblée dans le rythme et
proche en qualifications d'Alex Albon, il surprend tout le monde en
marquant cinq points sur ses quatre premières
courses et en terminant à deux reprises aux portes du top
10.
Plusieurs gros crashs au Brésil, à Las Vegas puis au Qatar ont
ensuite quelque peu refroidi la curiosité de la
concurrence autour de l'Argentin, un temps
courtisé par la galaxie Red Bull pour succéder à
Sergio Pérez voire même pour griller la politesse à Jack
Doohan chez Alpine.
Son potentiel a toutefois suffisamment tapé dans l'oeil pour qu'il
soit possiblement envisagé dans un baquet à moyen terme, après une
saison d'expérience dans la peau d'un troisième pilote ? Affaire à
suivre...



