Alpine F1 sans moteurs Renault en 2026 : la colère gronde à Viry-Châtillon !
Alors que se profile le spectre d'un arrêt du programme de fourniture de moteurs F1 pour Alpine, la colère et l'inquiétude grondent à l'usine Renault de Viry-Châtillon...
Le moins que l'on puisse écrire, c'est que la nouvelle concernant le potentiel arrêt du programme de conception et de développement des moteurs F1 par Renault n'a pas été accueillie avec le sourire du côté de l'usine de Viry-Châtillon.
Alpine sans Renault mais avec Mercedes en F1 ?
A la veille du Grand Prix de Belgique, on apprenait en effet que Alpine F1 songe à s'en remettre à des blocs Mercedes pour motoriser ses monoplaces à partir de 2026. Dans l'intervalle, Esteban Ocon annonçait son futur départ pour Haas, imité par Bruno Famin qui sera remplacé par Oliver Oakes au retour de la pause estivale.
Pour en revenir au cas de Viry-Châtillon, le site historique de l'implication de Renault en F1 depuis le mitan des années 1970, la nomination chez Alpine de Flavio Briatore par Luca de Meo aurait eu comme effet d'accélérer l'idée de mettre un terme aux investissements du groupe français dans son département moteur.
Ce projet, qui doit encore être officialisé par le losange, aurait plusieurs conséquences pour l'usine dont l'activité pourrait être réorientée vers d'autres domaines que la F1, histoire de préserver un maximum d'emplois.
Si les options ne manquent pas, comme le programme en Endurance du A fléché, le partenariat avec Mecachrome et Nissan pour la Formula E ou encore les concepts automobiles électriques ou à hydrogène, la perspective de tourner le dos à la F1 ne fait guère les affaires des nombreuses personnes impliquées depuis des années dans le développement des moteurs hybrides, sans parler du bloc de nouvelle génération attendu pour 2026.
Alpine privé de moteurs à la rentrée F1 ?
"Ça a été très brutal, a déclaré Karine Dubreucq, déléguée syndicale CGT, dans des propos repris par le journal l'Humanité. "On va passer à la trappe un moteur qui s’annonçait très prometteur et détruire un fleuron de l’industrie française. Tout ça pour faire 100 millions d’euros d’économies et mener une guerre d’ego."
"On a demandé une expertise pour voir si leur projet est viable et financé", poursuit Mme Dubreucq. "Contrairement à ce que la direction affirme, on leur a déjà prouvé par A + B que leur plan n’aurait pas la capacité de répondre au maintien de 100 % des emplois… On nous dit qu’on va travailler pour le Paris-Dakar, c’est super ! Mais ici les gens ne vivent et ne vibrent que pour la F1. Une cellule psychologique a été mise en place. Les salariés sont tellement surengagés dans le travail qu’ils sont dans un état pas possible."
Comme le rapportent nos confrères de l'Equipe, la gronde et l'inquiétude ont logiquement gagné les travées de l'usine de Viry. Au point que certains parmi le personnel envisageraient la manière forte pour protester contre les intentions de leur hiérarchie. "Potentiellement, on pourrait ne pas faire démarrer les voitures", a ainsi déclaré un employé au journal français.
Si ce genre de menace est à prendre avec des pincettes d'usage, une telle perspective ferait tout sauf les affaires d'Alpine F1 en fin de saison. Déjà fortement secouée en interne depuis des mois, l'équipe tricolore peine à se sortir du ventre mou du peloton et n'apparaît qu'au huitième rang du championnat du monde des Constructeurs avec 11 petits points...
Sources : L'Equipe, l'Humanité