Maserati bientôt à vendre : Stellantis face à un dilemme embarrassant
Si l’on en croit les rumeurs autour de Stellantis, la marque Maserati pourrait être vendue. Mais pas selon le groupe. Alors, qu’en est-il ?
L'avenir de Maserati fait de nouveau parler. Depuis plusieurs jours, les rumeurs s'enchaînent : le groupe Stellantis envisagerait sérieusement de se séparer de sa marque de luxe italienne. Officiellement, tout va bien et Maserati n’est « pas à vendre ». Mais en coulisses, le doute s’installe.
Maserati perd de sa superbe
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2024, Maserati a vu ses ventes s'effondrer de plus de 50%, avec seulement 11.300 voitures écoulées. Une chute vertigineuse pour un constructeur censé incarner le raffinement et la sportivité à l'italienne. Plus inquiétant encore, la marque affiche une perte nette de 260 millions d'euros. De quoi faire grincer des dents chez Stellantis.
En parallèle, le catalogue de Maserati se vide à vue d’œil. Le dernier plan de développement a été abandonné, et pour l'instant, aucun nouveau modèle concret ne pointe à l’horizon.
Pour tenter d'y voir plus clair, Stellantis a fait appel au cabinet McKinsey au printemps dernier. Officiellement, l'objectif est d'analyser les répercussions des droits de douane américains sur Maserati et Alfa Romeo. Officieusement, selon Reuters, McKinsey étudierait aussi l'option d'une revente de la marque au Trident pour Stellantis.
Du côté du groupe, la réponse est catégorique. « Maserati n'est pas à vendre, et nous restons confiants dans sa trajectoire », a assuré un porte-parole à nos confrères de Motor1. Mais en interne, les avis divergent.
Vendre ou tenter le tout pour le tout ?
D’après plusieurs sources, le conseil d'administration de Stellantis serait divisé. D’un côté, ceux qui estiment qu’il est temps de tourner la page. Maserati accumule les pertes et freine la rentabilité du groupe. De l’autre, ceux qui jugent impensable de se débarrasser du seul blason réellement luxueux du portefeuille Stellantis. Surtout à l’heure où l’image de marque pèse plus que jamais.
Il faut dire que dans l'industrie, les acheteurs potentiels ne manqueraient pas. Plusieurs constructeurs chinois, à l’image de BYD, Nio ou Geely, cherchent à mettre la main sur des labels européens prestigieux. Cela, pour booster leur crédibilité à l'international. Maserati coche toutes les cases : histoire, image et notoriété.
Mais tout miser sur une vente n’est pas la seule option. Certains imaginent plutôt un repositionnement radical de Maserati. Oublier les modèles tièdes et se recentrer sur des voitures ultra-premium capables de rivaliser avec Bentley, Aston Martin, voire Porsche, sur leur propre terrain. Une stratégie qui demanderait des investissements colossaux pour Stellantis. Mais qui pourrait redonner ses lettres de noblesse au Trident.
L’heure est donc à la réflexion au sein du groupe. Sacrifier Maserati pour assainir les comptes ? Ou croire encore à son potentiel et injecter les moyens nécessaires pour relancer la machine ? Une chose est sûre : laisser la marque végéter comme aujourd’hui n’est plus une option.