Bugatti : Mate Rimac critique les supercars hybrides turbo et dévoile sa vision radicale
Mate Rimac, PDG de Bugatti-Rimac a émis des critiques étonnantes à l’égard de certaines technologies. Quelles sont ses convictions ?
Le PDG de Bugatti, Mate Rimac, partage une vision sans concession des supercars modernes. Entre passion pour la mécanique pure et critiques ciblées, il bouscule les codes établis.
Une passion intacte pour la mécanique authentique chez Rimac
À seulement 37 ans, Mate Rimac s’impose déjà
comme l’un des dirigeants les plus influents de l’univers
automobile. Désormais à la tête de Bugatti, il conserve un
attachement fort à ses racines de passionné. Lors d’un entretien
accordé à nos confrères de Top
Gear, il a révélé un projet personnel insolite. Il a
évoquer de restaurer une BMW M3 E30 en y greffant un moteur V10
atmosphérique.
Un clin d’œil à ses débuts, puisqu’il a entamé sa carrière
en électrifiant une M3 E30 avant même que le nom
Rimac ne fasse le tour du monde. Mais pourquoi revenir à
un moteur thermique après avoir prôné l’électrification ? La
réponse réside dans sa philosophie. Pour Rimac, la
performance ne doit jamais sacrifier l’émotion. Raison
pour laquelle il a les supercars hybrides turbo dans le viseur.
Rimac ne mâche pas ses mots lorsqu’il évoque les supercars hybrides
turbocompressées actuelles.
Ferrari, Lamborghini ou McLaren ? Il les a toutes
essayées. Son verdict est sans appel. Le mariage entre
hybridation et turbo ne convainc pas. « Un moteur turbo est déjà un
compromis », explique-t-il. « Y ajouter une hybridation ne fait que
complexifier les choses, sans garantir une meilleure expérience de
conduite ».
La Tourbillon comme exemple ?
Il évoque le développement du système de propulsion
de la Bugatti Tourbillon pour illustrer ses propos. Bien
qu’elle ait perdu 600 chevaux en abandonnant la
turbo-compression, cette perte a été plus que compensée
par un groupe motopropulseur électrique performant. Résultat :
un V16 atmosphérique de
caractère, épaulé par une assistance électrique délivrant jusqu’à
800 chevaux. Et offrant 70 km d’autonomie en mode 100 % électrique
!
Avec la Bugatti Tourbillon, Rimac
impose une vision audacieuse. Celle qui allie brutalité
mécanique et raffinement technologique. Il laisse même
entendre que des variantes dépouillées pourraient voir le jour.
Sans hybridation, avec une transmission arrière uniquement, ou
encore un système électrique allégé. De quoi séduire les puristes
en quête de sensations brutes ? Peut-être !
Mais Rimac ne s’arrête pas aux performances. Il veut aussi
repenser l’expérience de propriété. Pour lui, une Bugatti doit être
aussi fiable que performante. Et surtout, ne pas ruiner
son propriétaire en entretien. Il cite les exemples de la LaFerrari, de la McLaren P1 ou encore de la
Porsche 918 Spyder, dont le
remplacement de la batterie peut coûter des centaines de milliers
d’euros.
Des Bugatti chères mais fiables ?
À l’inverse, Bugatti s’engage à concevoir des
composants durables et à couvrir les frais d’entretien pendant les
quatre premières années. Même les pneus et les jantes, souvent
onéreux, feront l’objet d’une attention particulière pour
rester accessibles. L’objectif : préserver la valeur à
long terme tout en simplifiant la vie des clients. En fait,
Mate Rimac pense comme une
marque généraliste. Mais pour des clients richissimes.
Si Rimac reste discret sur les
futurs modèles, son discours laisse entrevoir une nouvelle
ère pour Bugatti. Plus libre, plus mécanique, mais
toujours innovante. Entre performances extrêmes et expérience
utilisateur repensée, la marque pourrait bien redéfinir ce que
signifie être une supercar au XXIe siècle. Voire, une hypercar.
Mate Rimac trace un sillon unique dans l’univers des
hypercars. Entre nostalgie mécanique et innovation
électrique… Il pose les bases d’une nouvelle philosophie de la
performance. La Bugatti du futur sera-t-elle
plus sauvage et moins hybride ? Affaire à suivre.



