Toyota Supra : l'icône inattendue

Alors que Toyota se prépare à dévoiler une nouvelle Supra, revenons sur l'histoire du modèle.
Espérée, supposée, évoquée puis espionnée, la nouvelle Toyota Supra vient enfin d'être annoncée. Le
constructeur nippon promet "le retour d'une légende" au salon de Genève 2018 avec la présentation d'un
concept-car de course avant l'arrivée du modèle de route, développé
conjointement avec BMW sur une base technique partagée avec la
prochaine Z4. Pour l'occasion, revenons sur l'histoire de
la Supra et ce qui en fait une sportive tant attendue.
Les racines de la Supra sont à chercher en 1967 avec le lancement
de la 2000 GT. Popularisé en occident par James Bond
dans le film "On Ne Vit Que Deux Fois" à une époque où les
constructeurs japonais faisaient figure d'outsiders, le coupé à
moteur six-cylindres avant et roues arrière motrices avait de
sérieux arguments sportifs. Ses lignes élégantes en ont fait un
classique. En 1978, Toyota présente au Japon la Celica XX, une
version plus longue, plus large et plus puissante du petit coupé
Celica de seconde génération, qui en troque le
"quatre pattes" contre un six-cylindres en ligne. L'auto est
aussi vendue en Amérique du Nord, sous le nom Celica Supra.
Elle commence sa carrière avec 110ch et moins de 3L de cylindrée au
pays des muscle cars.
De la Celica à la Supra
Avec la Celica troisième du nom vient la seconde Celica Supra,
première de sa lignée à être commercialisée en Europe à partir de
1982. Ses lignes anguleuses et ses phares rétractables l'inscrivent
clairement dans son époque, et un moteur turbocompressé fait son
apparition au catalogue sur certains marchés. En 1986, la Celica
devient une traction et la nouvelle Supra prend son indépendance
avec ses roues arrière motrices, et toujours un six-cylindres sous
le capot.
Fait rare, la génération la plus iconique de Supra est probablement
la dernière en date, lancée en 1993. Ses lignes douces la
rapprochent de la 2000 GT. Son aileron arrière est devenu
emblématique. La version biturbo de son six-cylindres en ligne (le
fameux 2JZ), qui développe 330ch d'origine en Europe, a fait le
bonheur des conducteurs mais aussi des préparateurs. Sa robustesse
lui permet de sortir plus de 1.000ch dans certaines
configurations.
La Supra crève l'écran
Outre les qualités intrinsèques de l'auto, la popularité de la
Supra est aussi liée à celle des sportives japonaises en général.
Car les années 1980 et le début des années 1990 ont été marquées
par l'arrivée des Honda NSX, Nissan Skyline GT-R, Subaru Impreza WRX, Mitsubishi Lancer Evolution, Mazda RX-7 et consorts, devenues autant de
monuments pour leur marques respectives. Sans crier gare, ces
autos brillant par leur rapport prestations/fiabilité/coût sont
venues donner un coup de pied dans la fourmilière des standards
européens et américains.
A la fin des années 1990, leur attrait a été relancé auprès d'une
jeune génération avec les jeux vidéo de la saga "Gran Turismo", les faisant connaître aux futurs
automobilistes d'alors. Les films "Fast And Furious" ont enfoncé le clou au début
des années 2000 (et continuent encore aujourd'hui), l'un des deux
personnages principaux prenant le volant d'une Supra de quatrième
génération dans le premier opus pour une scène devenue un classique
de la franchise.
Retour au long cours
La production de la dernière Toyota Supra a cessé avec l'arrêt
de la distribution japonaise en 2003. En 2007, la présentation du
concept FT-HS a fait renaître l'espoir de voir arriver une
nouvelle génération. Mais il a fallu attendre fin 2013 pour que
cette possibilité gagne en crédit avec l'annonce d'un partenariat entre Toyota et BMW pour développer
une plateforme de voiture de sport.
Début 2014, Toyota a dévoilé le concept FT-1, un coupé musclé et futuriste dont
les rondeurs évoquent les 2000 GT et Supra. L'an dernier, le géant
nippon a confié à sa branche compétition Gazoo Racing la tâche de développer des
voitures de sport. C'est donc elle qui est a
priori derrière la prochaine Supra. Rendez-vous très bientôt pour
la découvrir.


