Pourquoi la 1ère Bugatti du 21e siècle s'appelait-elle "Veyron" ?

Marque obsolète dans les années 1990, Bugatti a ressuscité au début du 21ème siècle avec une voiture folle, la Veyron. Mais savez-vous d'où vient ce nom devenu aujourd'hui culte dans l'histoire de la marque ?
Dans le panthéon des icônes automobiles, il est des noms qui sont devenus aussi cultes que les voitures qui les portent. Quitte, parfois, à faire oublier l'histoire qui les anime.
Veyron : derrière le badge, une histoire
Remontons le cours de l'histoire, aux origines d'un patronyme devenu partie intégrante du mythe Bugatti au 21ème siècle : Veyron. Car derrière l'Hypercar, se cache un homme, Pierre Veyron, qui inspira la mise en chantier de la Veyron 16.4.
Né en 1903 en France, Pierre Veyron révèle, dès son plus jeune âge, un esprit à la fois analytique et audacieux. S’il entame des études d’ingénieur, c’est rapidement vers l’univers passionnant du sport automobile qu’il se tourne – une vocation qui s’est trouvée renforcée après sa rencontre avec Ettore Bugatti.
Au-delà de son talent indéniable au volant, c’est sa fine compréhension mécanique qui conquiert le maître italien. Bien plus qu’un simple pilote, il devient ingénieur de développement, pilote d’essai de confiance et, peu à peu, un véritable représentant de la famille Bugatti.
Sa carrière débute à la fin des années 1920, en participant à des courses de côte et d’endurance en France. Il se révèle véritablement en 1930 en remportant le Grand Prix de Genève. En 1932, Ettore Bugatti le recrute comme pilote d’essai et compétiteur à temps partiel.
Une victoire de prestige au Mans 1939
Fort de cette double expertise, Pierre Veyron devient un pont indispensable entre la piste et le bureau d’études. Il collabore avec les équipes de Molsheim, partageant des retours qui permettent d’optimiser les innovations techniques et guider l’évolution des voitures de compétition de Bugatti.
Durant les années 1930, il s’illustre dans les compétitions les plus exigeantes et prestigieuses d’Europe. Pilote régulier de la Type 51 puis de la Type 57, il dispute aussi bien des Grands Prix que des courses d’endurance. Parmi ses exploits figurent la victoire à l’Avusrennen de Berlin en 1933 et une remarquable prestation lors du Grand Prix de l’ACF à Montlhéry en 1936.
Il atteint son apogée à l’occasion des 24 Heures du Mans 1939, la dernière édition avant la Seconde Guerre mondiale. Associé à Jean-Pierre Wimille au volant de la Bugatti Type 57C Tank, le duo livre une démonstration exemplaire jusqu'à la victoire.
Après le conflit, Pierre Veyron s’éloigne peu à peu des circuits, tout en restant une figure respectée de l’univers Bugatti. Il consacre alors son temps à l’ingénierie et à sa vie familiale.
La Bugatti Veyron 16.4, dans les traces de l'EB110
Des décennies plus tard, alors que Bugatti s’apprête à renaître sur la scène mondiale avec une nouvelle hypercar, Ferdinand Piëch et ses équipes se posent une question décisive : quel nom saurait porter tout le poids et la grandeur d’une telle ambition ?
Lancée au début des années 2000 dans la lignée de la légendaire EB110, la Bugatti Veyron 16.4 frappe très fort avec son moteur W16 à quadriturbo de plus de 1 000 ch capable de dépasser les 400 km/h !
À l’image de Pierre Veyron, elle fait le pont entre deux époques, mariant le patrimoine de Bugatti à la performance extrême attendue par une nouvelle génération. Aujourd’hui, le nom de Veyron résonne dans le monde entier comme un symbole de performance sans compromis.
Mais derrière les chiffres, les records et la légende, se cache un homme dont le caractère a façonné l’âme même de Bugatti. Pierre Veyron fut bien plus qu’un pilote : un innovateur, un compagnon loyal et le gardien fidèle de la vision d’Ettore Bugatti.
Source : Bugatti