Robert Kubica et Le Mans : "Ce genre d'émotion est rare en sport auto"

Publié le 20 juin 2025 à 15:00
Robert Kubica et Le Mans : "Ce genre d'émotion est rare en sport auto"

A 40 ans bien sonnés, Robert Kubica se montre toujours aussi généreux et passionné avec ses interlocuteurs, comme Sport Auto a pu s'en rendre compte aux 24 Heures du Mans 2025.

Les célèbres 24 Heures, Robert Kubica les a remportées au bout d'un double tour d'horloge où l'armada AF Corse a semblé jouer avec ses adversaires de la classe Hypercar.
Mais après les succès des voitures d'usine lors du Centenaire puis en 2024, la 93ème édition de la grande boucle a fini par sourire à la n°83 "privée", dont la livrée jaune tranche avec le rosso corsa de ses voisines de box.
Quelques heures avant cette victoire mémorable, signée en compagnie de Yifei Ye et Phil Hanson, Sport Auto a pu "tailler un bout de gras" avec celui qui figure désormais en lettres majuscules dans le grand livre d'or du Mans. Morceaux choisis...

SA : votre carrière prolifique vous a amené à courir dans bon nombre de disciplines, du Karting à la F1 en passant par le rallye. Qu’est-ce qui vous a poussé vers l'Endurance ?

L’Endurance m'a toujours beaucoup attiré, et j’ai souvent entendu quantités de belles histoires sur Le Mans. Mais quand on évolue en F1, comme c’était mon cas à l’époque, on se dit que c'est parfois exagéré.
C'est quand je suis venu au Mans pour la première fois, en LMP2 en 2021, que j’ai vraiment compris ce que les gens voulaient dire. Le Mans, c'est très spécial. C’est non-seulement une grande course, mais aussi un immense privilège pour le WEC d’avoir un tel événement dans son calendrier.
J’ai couru dans beaucoup de championnats différents comme la F1, le rallye ou le DTM, mais l'Endurance restait à tester. C’est cette part d'inconnu qui m’a intéressé. Et je reste très heureux de ma décision.
Je me souviens encore de ma première fois au Mans : j'étais comme un enfant qui ne sait pas à quoi s’attendre, et qui doit tout découvrir. Et à mon âge, après tant d’années, ressentir ce genre d'émotion devient rare en sport automobile.

Comment évaluez-vous votre évolution, en tant que pilote mais aussi en tant qu’homme ?

On vieillit tous, on gagne en maturité, dans la vie et tant que pilote. L’expérience et l’âge que j’ai aujourd'hui m’ont beaucoup aidé à mieux appréhender les défis de l'Endurance. Pour réussir dans cette discipline, je pense qu'il faut avoir d’autres qualités qu'ailleurs.
Au final, l'objectif est toujours de rouler aussi vite que possible, mais la manière d’y parvenir est différente. Déjà, on partage la voiture avec ses équipiers, ça change tout. Pour moi, un bon pilote de monoplace n’est pas forcément un bon pilote d’Endurance. Cela va au-delà du simple pilotage : il faut parvenir à créer une bonne alchimie avec ses équipiers, travailler vers un objectif commun.
Et parfois, cela signifie devoir se sacrifier, accepter un réglage qui ne vous convient pas parfaitement. C’est aussi ça, l'Endurance. Il faut être flexible, avoir l’esprit ouvert...

Découvrez la suite de notre entretien avec Robert Kubica dans le dernier podcast de notre série Inside Racing : l’essence de la vitesse, disponible sur notre site mais aussi sur Spotify et Deezer.

Nos marques populaires Voir tout

À propos de l’auteur
Guillaume Alvarez
Guillaume Alvarez
Rédacteur-Editeur pour Sport Auto, l'Auto-Journal et F1i. Je partage mon temps entre l'écriture, le reportage et les circuits, la plume et le micro portés par la passion de l'automobile et de la compétition, du Karting à la Formule 1, en noir et blanc comme en couleurs.
Ses derniers articles
Sport Auto