Elles ne sont pas des Ferrari, mais leur cœur l’est : 7 voitures propulsées par Maranello
De Turin à Maranello, certaines berlines sages et coupés oubliés cachent un cœur bien plus noble qu’il n’y paraît. Quelles 7 voitures à moteur Ferrari jouent ce double jeu ?
Pour beaucoup d'amateurs, Ferrari reste l'affiche punaisée au mur : rouge, bruyante, inabordable. Les prix s’envolent, les listes d’attente s’allongent, et l’accès à un vrai V8 de Maranello semble réservé à une poignée de clients triés sur le volet. Pourtant, il existe une autre voie, plus discrète, pour profiter de cette mécanique italienne culte sans garer une Ferrari dans son garage.
Car plusieurs constructeurs ont, à différentes époques, glissé sous le capot des blocs sortis de Maranello. Du coup, certaines voitures avec moteur Ferrari ne portent ni cheval cabré ni badge rouge, mais une croix Alfa Romeo, un trident Maserati ou un simple logo Fiat. Tour d’horizon en sept modèles, de la berline sage à la petite GT oubliée, qui cachent toutes la même signature mécanique.
Quand Ferrari prête ses moteurs aux autres
Dans les années 1960 à 2000, les liens entre Ferrari et le reste de l’empire Fiat ont été plus serrés qu’on ne l’imagine. Pour homologuer un V6 en Formule 2, pour relancer l’image de Fiat ou Lancia, ou pour offrir à Maserati un V8 prestigieux, la marque italienne a fourni ses mécaniques à plusieurs partenaires. Résultat : ces moteurs se sont retrouvés dans des coupés, cabriolets et berlines qui n’avaient rien d’une supercar classique.
On retrouve trois grandes familles sous ces carrosseries. D’un côté, le V8 F136 partagé entre Maserati et Ferrari, décliné en 4,2 puis 4,7 litres, anime l’Alfa Romeo 8C, la Maserati Quattroporte et la Maserati GranTurismo. De l’autre, le V6 Dino né pour la compétition équipe la Fiat Dino et la Lancia Stratos HF. Enfin, un V8 dérivé de la Ferrari 308 se cache dans la Lancia Thema 8.32, tandis que l’ASA 1000 GT reçoit un quatre cylindres issu d’un V12 Ferrari raccourci.
Les 7 voitures à moteur Ferrari les plus surprenantes
Parmi les plus récentes, l’Alfa Romeo 8C Competizione joue le rôle de vitrine de la marque, avec ce V8 F136 chantant déjà entendu ensuite dans la Ferrari 458. Les essais soulignent un habitacle exigu et une ergonomie perfectible, mais le style et le moteur emportent tout. Même recette dans certaines Maserati Quattroporte, grandes berlines de luxe dont le V8 4,7 litres venu de Maranello transforme chaque accélération en démonstration sonore. La Maserati GranTurismo et sa version GranCabrio misent sur la même base mécanique, assouplie pour le grand tourisme : gros couple, longues distances avalées à vive allure, et des occasions aujourd’hui abordables à l’achat, alors que l’entretien reste celui d’une vraie sportive italienne.
Ce que ces modèles changent pour les passionnés
Les projets plus anciens racontent une autre facette de cette histoire. La Lancia Thema 8.32, grande berline discrète à traction avant, embarque un V8 dérivé de celui de la Ferrari 308, retravaillé pour accepter la disposition transversale ; elle passe de 0 à 60 mph, soit environ 96 km/h, en moins de sept secondes, performance très sérieuse pour le milieu des années 1980. La Fiat Dino, coupé ou spider, est née pour écouler les fameux V6 Dino nécessaires à l’homologation Formule 2 : avec 180 chevaux à 6 600 tr/min et une sonorité très caractéristique, elle offre une expérience bien plus exotique que son badge Fiat ne le laisse penser. Plus radicale encore, la Lancia Stratos HF, icône du rallye mondial, associe ce même V6 à une carrosserie compacte dessinée par Marcello Gandini, ce qui lui donne une présence digne d’une supercar, mais taillée pour les spéciales.
Sur le marché actuel, ces voitures à moteur Ferrari se répartissent entre collectors intouchables et bonnes affaires piégeuses. Une Lancia Stratos ou une ASA 1000 GT se négocie à des montants très élevés, alors que certaines Maserati V8 restent accessibles, mais demandent un budget d’entretien conséquent.


























