Les plaquettes de freins compétition : comment fonctionnent-elles ?
Dans l'arène de la compétition, les plaquettes de frein font partie des éléments-clés dans la performance d'une voiture. Mais qu’est-ce qui les différencient des plaquettes classiques utilisées sur des automobiles de tous les jours ?
Entre plaquettes de frein standards, celles qui équipent votre voiture de tous les jours, et celles utilisées sur des montures haute performance, quelles sont les différences et spécificités ?
Un fonctionnement basé sur la chaleur
Contrairement aux plaquettes de frein classiques conçues pour
être efficaces à basse température, les plaquettes
de compétition sont optimisées pour fonctionner dans un
environnement thermique extrême.
Elles ne donnent leur plein potentiel qu’à partir d’environ
200 °C, et certaines peuvent résister jusqu’à
1 000 °C sans dégradation notable de leurs
performances. Cela signifie qu’à froid, par exemple en sortant du
paddock ou lors d’un tour de formation, ces plaquettes
peuvent s’avérer presque inefficaces.
C’est pourquoi
les pilotes les chauffent activement en amont du
départ, souvent par des freinages répétés pour atteindre la
température optimale de fonctionnement. Les plaquettes de frein
compétition sont fabriquées à partir de matériaux
composites métalliques, bien plus résistants que les
mélanges organiques utilisés sur route.
On y retrouve souvent un alliage de cuivre, fer, carbone,
graphite ou céramique, en proportions variables selon la
marque et la discipline visée. Certains modèles sont dits
frittés, un procédé de compression à chaud qui
leur donne une solidité et une conductivité thermique
exceptionnelles.
Cette structure leur permet de supporter des pressions
énormes sans se déformer, tout en assurant une
friction constante, même lors de freinages
intensifs répétés.
Un équilibre délicat entre friction et endurance
L’efficacité d’une plaquette repose en grande partie sur son
coefficient de friction, c’est-à-dire sa
capacité à ralentir la rotation du disque. En
compétition, ce coefficient est plus élevé qu’en usage routier,
souvent supérieur à 0,45, contre 0,35 ou moins sur
des plaquettes standard.
Mais cette performance a un prix : plus le frottement est
élevé, plus l’usure est rapide, non-seulement des
plaquettes elles-mêmes, mais aussi des disques. De plus, ces
plaquettes génèrent beaucoup de poussières, de
bruit et peuvent créer des vibrations si elles
sont mal rodées ou utilisées en dehors de leur plage thermique
idéale.
Bien que leur efficacité sur circuit soit impressionnante, ces
plaquettes sont interdites sur route ouverte.
Pourquoi ? Parce qu’à basse température, leur capacité de
freinage est extrêmement réduite, ce qui peut représenter
un danger en conduite urbaine ou lors d’un freinage d’urgence à
froid.
Par ailleurs, elles ont tendance à grincer
fortement, à produire des résidus très
abrasifs et à user rapidement les disques non
adaptés à une telle friction. C’est pour cela qu’il existe des
plaquettes track day homologuées.
Bien choisir ses plaquettes compétition
Le choix d’une plaquette compétition dépend de plusieurs
critères : la discipline, le type de voiture, le poids, la
puissance de freinage souhaitée, la température moyenne de
fonctionnement, ou encore le type de circuit.
Les marques les plus connues comme CL Brakes, Ferodo
Racing, Pagid, PFC ou
Brembo proposent des gammes très
spécifiques. Certaines plaquettes privilégient la puissance
maximale dès les premiers appuis, d’autres
l'endurance.
Il est essentiel aussi d’associer ces plaquettes à des
disques adaptés, souvent rainurés ou perforés,
ainsi qu’à un liquide de frein haute température
et une purge régulière du système
Les plaquettes de frein compétition sont des outils redoutablement
efficaces… mais à condition d’être utilisées dans leur
environnement naturel : le circuit. Leur fonctionnement
repose sur une température élevée, une structure technique complexe
et une interaction fine avec l’ensemble du système de freinage.
Inadaptées à un usage routier, elles sont réservées aux pilotes avertis, capables de comprendre leur comportement et de gérer leur mise en température. Pour les amateurs de track day, des alternatives plus tolérantes existent, mais dès qu’on passe en mode "performance pure", seule la vraie plaquette typée "compétition" répondra présent.


