Changer ses jantes, rabaisser sa voiture : que dit la loi ?
Changer les jantes ou rabaisser une voiture semble anodin pour beaucoup d’automobilistes passionnés. Pourtant, ces modifications peuvent rendre un véhicule illégal sur la route. Voici les limites à ne pas dépasser…
Changer les jantes ou rabaisser sa voiture font partie des modifications les plus courantes chez les sportives. Que ce soit pour améliorer l'allure générale, l’aérodynamique ou le comportement routier, les modifications s'accompagnent d'un ensemble de règles à respecter...
Des modifications très encadrées
Si vous aviez en projet d’apporter des
modifications à votre voiture, sachez que la
législation encadre énormément ce processus. En
effet, la loi française encadre toute
transformation susceptible d’affecter la structure
ou les caractéristiques techniques d’un véhicule.
Dès que vous modifiez la taille des jantes, la
hauteur de caisse ou la géométrie de la
suspension par rapport à la
fiche d’homologation (le procès-verbal d’agrément
du constructeur), vous devez présenter votre
véhicule à la DREAL (Direction régionale de
l’environnement, de l’aménagement et du logement). En effet, dès
lors que vous transformez un véhicule de façon
significative, il n’est plus conforme à son
homologation d’origine. Cela signifie qu’il n’est plus
automatiquement considéré comme
sûr ou légal pour circuler sur la
voie publique. La DREAL se charge donc
de vérifier que le véhicule modifié respecte
toujours les normes de sécurité (freinage,
éclairage, stabilité, etc.).
Par la suite, cet organisme délivre une RTI
(Procès-verbal de réception à titre isolé), qui est une forme
d’homologation individuelle. Cela permet à un
véhicule modifié de retrouver une existence
légale sur la route. Enfin, dans le cas où la
modification entraîne un changement des
caractéristiques techniques, il devient
obligatoire de demander une nouvelle carte
grise auprès de l'ANTS.
Rabaisser sa voiture
Rabaisser un véhicule peut sembler simple, mais
en réalité, cela implique des démarches techniques
et réglementaires complexes. En exemple, si vous
installez des ressorts courts ou une
suspension filetée sans homologation spécifique,
cela peut rendre la voiture non conforme. En cas
de contrôle technique, cela peut également
entraîner une contre-visite. Cette
transformation peut même induire à une
interdiction de circuler. Cette
interdiction ne prend lieu uniquement dans le cas
où la modification compromet la sécurité
(frottement, mauvaise géométrie, éclairage mal orienté…).
Dans un second temps, vous avez l’obligation de
déclarer à votre assureur les
modifications de votre véhicule. Cette
déclaration doit être par écrit (lettre
recommandée avec accusé de réception, courrier électronique).
Sachez qu'en cas d'accident, l'assurance peut
refuser de couvrir les dommages. Elle le peut
seulement si elle estime que la modification
n’était pas déclarée ou a contribué au sinistre.
Dans le pire des cas, cela peut même engager la
responsabilité pénale du conducteur. En d'autres
termes, faites attention si vous souhaitez
rabaisser votre voiture...
Changement de jantes
Si vous souhaitez remplacer les jantes de votre
voiture, attention à respecter ces points. Changer
les jantes pour des modèles plus
grands ou plus larges
modifie les caractéristiques dynamiques du
véhicule. Cela modifie le freinage, la
tenue de route, la consommation
ou encore la lecture des capteurs ABS ou
ESP…
La loi impose de respecter le diamètre total
homologué (pneu + jante), les indices de charge et de vitesse,
ainsi que la compatibilité avec les voies de
roulement. Là encore, si la modification sort du
cadre prévu par le constructeur, une RTI
(Procès-verbal de réception à titre isolé) est obligatoire.
Dans les faits, de nombreuses voitures circulent
modifiées sans problème apparent.
Cela dit, cette "tolérance" disparaît au moindre
contrôle, accident, ou passage au contrôle
technique. Les sanctions peuvent être lourdes. On
compte les amendes, l'immobilisation du véhicule,
voire le retrait de la carte grise en cas de
non-conformité.
Si le véhicule est non conforme à son
homologation, une amende de 135 € peut
s'appliquer. Celle-ci peut même grimper jusqu'à
750 €, si majorée ou en cas de récidive. Dans le
cas où vous refusez de présenter votre véhicule au
contrôle technique ou à la DREAL, alors vous
pouvez recevoir une amende allant jusqu'à
1 500 €, voire 3 000 € en cas de
récidive...
Modifier sa voiture reste une passion partagée par de nombreux conducteurs. Cependant, face à une réglementation de plus en plus stricte, la frontière entre personnalisation et infraction devient floue. Attention à ne pas la franchir…


