Ferrari 456M GTA : une GT V12 à 50.000 euros, vraie affaire ou faux bon plan ?

Elle a le look, le blason et surtout un moteur V12 atmosphérique sous le capot. Et pourtant, cette Ferrari 456M GTA, vendue récemment pour l’équivalent de 50.000 euros, coûte à peine plus qu’une Toyota neuve bien équipée. Alors, rêve accessible ou piège à passionnés ?

Une Ferrari V12 à prix cassé

C’est sur la plateforme Bring a Trailer qu’un exemplaire de Ferrari 456M GTA millésime 2000 a changé de main pour 55.000 dollars. Une somme qui paraît presque modeste face à la noblesse du badge apposé sur le capot. Quand on sait que le tarif d’origine de la 456M GTA dépassait les 229.000 dollars, soit environ 426.000 dollars ajustés à l’inflation… Le calcul est vite fait : l’acheteur a payé moins de 13% du prix neuf.
Mais comme souvent avec les voitures de prestige, ce n’est qu’une partie de l’histoire. Cet exemplaire se distingue par une carrosserie peinte en Grigio Ingrid, une teinte discrète et raffinée, associée à un habitacle en cuir crème. Une configuration qui évoque plus les longues virées sur autoroute que les départs arrêtés sur circuit. Une vraie GT Ferrari, en somme.
On retrouve les phares escamotables, une signature visuelle chère aux années 90, et des jantes de 17 pouces qui trahissent l’époque sans nuire au charme d’ensemble. Avec seulement 48 000 km au compteur, un historique CarFax impeccable et seulement deux propriétaires précédents, cette Ferrari semblait cocher toutes les bonnes cases pour séduire un amateur éclairé.

Un V12 atmosphérique au caractère bien trempé

Sous le long capot sculpté, on retrouve le V12 5,5 litres maison. Il développe 436 chevaux. Une mécanique noble, atmosphérique, à l’ancienne, qui délivre sa puissance sur les roues arrière via une boîte automatique à quatre rapports. Certes, les versions manuelles sont plus recherchées (et bien plus chères).
Mais cette version GTA de la 456M s’adresse à ceux qui veulent savourer la douceur d’une GT, cheveux au vent. Et sans s’occuper de passer les rapports. Le compromis idéal pour une conduite fluide et détendue… tant qu’on n’est pas obsédé par les chronos. C’est ici que le rêve Ferrari redevient réalité. Car si l’achat initial semble abordable, le coût d’entretien reste digne d’un pur-sang de Maranello.
La fiche d’entretien de cet exemplaire mentionne une révision à 48.000 kilomètres chiffrée à 18.407 dollars. Cela inclu des interventions lourdes sur la suspension arrière et la mécanique. À cela s’ajoute un autre passage en atelier à 8.169 dollars, pour des opérations plus classiques. Mais toujours salées : vidange, liquide de frein, amortisseur arrière… Bref, l’entretien d’une Ferrari !

La Ferrari bonne affaire… ou pas ?

Ces montants sont un rappel brutal. Acheter une Ferrari à prix d’ami ne veut pas dire l’entretenir à tarif populaire. Entre les pièces d’origine, la main-d’œuvre spécialisée et la rareté de certains éléments, le budget peut vite s’envoler. Acquérir une Ferrari 456M GTA pour une somme inférieure à 60.000 euros peut paraître comme un billet d’entrée bon marché dans le monde de la GT à l’italienne.
Surtout avec un V12 atmosphérique qui chante comme seul Maranello sait le faire. Mais ce rêve n’est pas sans contrepartie. À qui s’adresse cette voiture ? Aux amateurs de GT classiques, capables de savourer le prestige d’un blason et les envolées d’un moteur noble. Mais encore faut-il savoir accepter la réalité d’un entretien exigeant et coûteux.
Une affaire ? Peut-être. Une passion ? Sans aucun doute. Mais il est évident qu’avant d’acheter une auto, il faut s’assurer de pouvoir l’entretenir. En tout cas, si vous ne voulez pas que votre Ferrari finisse sa vie dans une grange et qu’elle ne soit redécouverte des décennies plus tard.