Porsche Boxster S (Type 986) : que vaut-elle sur le marché de l’occasion ?
La première génération de Boxster s’est bien installée dans la gamme Porsche, et y a gagné ses lettres de noblesse avec la version S. Un roadster accessible et assez fiable que Sport Auto passe en revue.
Si Porsche affiche aujourd’hui une santé insolente, ce ne fut pas toujours le cas. Il y a quinze ans, la marque était en difficulté, victime de la culture « monoproduit », celle de l’inoxydable 911. Sa survie dépendait donc d’une diversification.
Porsche Boxster S (Type 986) : la naissance d’un classique
Au début des années 90, Porsche planche sur un
modèle plus simple et abordable,
qui pourrait partager de nombreux éléments avec la
911, afin de réduire les coûts de
production. Rapidement, le projet s’oriente vers
un roadster à moteur central arrière.
Commercialisé à partir de septembre 1996, la
Porsche Boxster (Type 986 pour les intimes)
rencontre un vif succès, malgré une
finition décevante et un moteur un peu
chiche en performances (2.5 de 204 ch). Au fil des
années, le Boxster muscle son jeu
et gagne en respectabilité, grâce à
l’adoption de motorisations plus
puissantes.
Ainsi, en septembre 1999, l’offre s’enrichit d’un
2.7 de 220 ch, et surtout d’un
3.2 de 252 ch. C’est précisément
cette dernière version, baptisée « S », qui nous
intéresse ici. Avec ce flat-6 au
son caractéristique, le plaisir est au
rendez-vous et les performances sont en rapport
avec le blason de la maison. En
juillet 2002, la Porsche Boxster S bénéficie d’une
salutaire remise à niveau, en troquant sa lunette
arrière en plastique, cheap et
fragile, au profit d’une lunette
en verre dégivrante. De même, le moteur gagne
8 ch, pour voir sa puissance
portée à 260 ch. Vu l’âge de la voiture, déjà
élevé pour une sportive, c’est précisément cette
dernière variante que nous vous recommandons, plus
agréable à vivre, et plus fiable. En outre, les
prix sont désormais stables et au
plus bas, ce qui laisse espérer
une reprise dans les années à venir…
Porsche Boxster S (Type 986) : : quelles pannes potentielles à surveiller ?
L’intérieur
La principale déception avec ce
Boxster est la finition, indigne d’une Porsche. Mis à part un revêtement
légèrement moussé sur la planche de bord, trop de
plastiques rigides s’invitent en masse.
Commodos et interrupteurs, moulés
dans un plastique chétif, peuvent
casser ou se rayer. Jusqu’en
2002, la peinture des commandes
s’écaille. Quant aux ajustages, approximatifs, ils
sont source de rossignols (amélioration
progressive au fil des millésimes). La capote
électrique, en toile solide, souffre d’une
commande d’ouverture défaillante
(jusqu’à la fin 2000). De même, avant le
restylage, les Boxster reçoivent une
lunette en plastique souple. À la
longue, elle jaunit, se raye et se
déchire si l’on n’en prend pas
soin. Un problème absent des
versions restylées (juillet 2002), équipées d’une
lunette dégivrante en verre. Enfin, des
problèmes électriques peuvent survenir à cause du
faisceau de la sonde lambda, relié à une prise
fragile (dans le caisson de portière), cassant
facilement.
Rien n’est prévu pour la changer (à moins de
remplacer tout le faisceau !), si bien qu’il faut
souvent « bidouiller ». Quant aux vitres
électriques, elles souffrent jusqu’en mars
2004 de divers problèmes, dûs à un défaut sur un relais de
commande. Mal équipé de série, le Boxster
S a souvent été enrichi par les acheteurs
initiaux. Les options les plus prisées sont
l’intérieur cuir, les phares au
xénon, le GPS, la clim et le
radar de recul. Enfin, une série
limitée à 1 953 exemplaires
baptisée « 550 Anniversaire » (mars 2004), rare et
plaisante (coloris spécifique et flat-6 de 266
ch), justifie un surcoût de 3 - 4 000 €.
La carrosserie et la structure
Le Boxster dispose d’une coque autoporteuse en acier. Seuls les boucliers peints couleur carrosserie (très vulnérables au moindre choc) sont en matériau composite. La carrosserie, parfaitement traitée contre la corrosion, ne souffre d’aucun défaut particulier. Les ajustages sont précis, y compris pour les pièces rapportées (poignées de portes, ouïes latérales…). Il en va de même des joints, d’excellente qualité, et des peintures, peu sensibles aux micro-rayures. Mais l’auto demeure très exposée au moindre petit choc, ce qui implique un examen minutieux. Seule fausse note : les phares ne présentent pas une bonne étanchéité (formation de buée possible sous le verre).
Le moteur
Autant le 2.5 a connu de sérieux
problèmes (carter défectueux pouvant entraîner la
casse du moteur), autant ce 3.2 est réputé
fiable (distribution par chaîne). Mais il faudra
viser un exemplaire suivi scrupuleusement (carnet
et factures). Ce flat-6 refroidi par eau a
néanmoins connu quelques faiblesses, comme des
fuites d’huile entre le bloc et la boîte de
vitesses (sur les modèles produits jusqu’en août
2000), ce qui exigeait le remplacement du joint
d’étanchéité de l’arbre d’équilibrage.
Sur les modèles produits jusqu’en mars
2004, des pertes d’huile du
carter au niveau du joint de
vilebrequin (du côté du volant moteur) ont pu
survenir, ce qui réclamait la
pose en atelier de nouvelles vis. Les bobines
d’allumage sont fragiles, ainsi que le vase
d’expansion, qui peut fuir. De même, il faut
changer souvent les bougies, en même temps que les
courroies (tous les 60 000 km environ). Ce n’est
pas anodin, car la Porsche
Boxster souffre d’une
accessibilité mécanique médiocre (seules les
goulottes de remplissage sont visibles), d’où des coûts de
main d’œuvre élevés. Ainsi, pour une
révision des 60 000 km, hors du
réseau, comptez 1 350 € (vidange de boîte et
remplacement des bougies).
La transmission
De série, cette petite propulsion bénéficie d’une excellente boîte mécanique à six rapports, au guidage et au verrouillage sans faille. C’est, sans conteste, la transmission à privilégier, tant elle se montre agréable à l’usage… et fiable, sous réserve de la vidanger tous les 60 000 km, surtout si l’auto tourne régulièrement sur circuit. Un traitement que l’embrayage apprécie modérément (770 € de pièces, hors main-d’œuvre). En option, Porsche proposait également la boîte Tiptronic S, semblable à l’usage à une boîte automatique (à 5 rapports seulement). À des années-lumière de l’agrément d’une PDK, celle-ci étonne par sa douceur. Mais son interface est peu intuitive (boutons sur le volant), et elle gomme une partie de la puissance disponible, ce qui pénalise la sportivité. De même, les premiers millésimes ont rencontré des soucis, pris en charge à l’époque par Porsche (remplacement sous garantie).
Les trains roulants
L’auto, composée essentiellement d’acier, n’est pas si légère que ça pour un roadster sportif limité à deux places. C’est encore davantage le cas pour le « S », qui dispose du plus gros moteur. Comptez 1320 kg en boîte mécanique. Ce n’est pas sans incidence sur certaines pièces d’usure, surtout si vous roulez sportivement. Rien à dire du côté du freinage (acier), puissant et endurant, parfaitement dimensionné. Les pneumatiques souffrent un peu plus, surtout ceux situés à l’arrière (255 mm de large). Comptez 830 € environ selon le manufacturier pour faire changer un train complet (tous les 35 000 km environ). Plus gênante est la fragilité des silentblocs du train avant. Ils travaillent beaucoup en conduite rapide, ce qui génère, à la longue, des bruits suspects (avec une géométrie à refaire). Une usure irrégulière des pneus avant doit vous alerter. Dernier point : avec le temps, la peinture des jantes peut cloquer.
Porsche Boxster S (Type 986) : quels coûts d’entretien ?

Porsche Boxster S (Type 986) : les coûts d’assurance
Porsche Boxster S (Type 986) : ses tarifs en occasion
N’achetez pas « un prix », mais une belle auto. S’il est possible de dénicher des Boxster S dès 8 000 € (2000 - 2001, 140 000 km), le gros de l’offre tourne plutôt vers les 12 000 €, pour un exemplaire avoisinant les 150 000 km. Pour 20 000 €, vous êtes en droit d’exiger un modèle irréprochable, moins kilométré… et plus récent (modèle 2004).
Porsche Boxster S (Type 986) : le choix de Sport Auto
Bien sûr, notre préférence va à la version restylée, plus agréable à vivre et à conduire. Mais le gain en puissance étant limité, l’essentiel sera d’abord de trouver un exemplaire nickel, avec un carnet à jour (et les factures correspondantes). Seul point où nous serons intraitables : ce sera avec la boîte mécanique… ou rien !



