BMW Z4 35 iS (2009-2016) : que vaut-elle sur le marché de l’occasion ?
Pour contrer les Mercedes SLK et les Audi TT Roadster, BMW propose le Z4 à partir de 2003. Une deuxième génération prend le relais en 2009 avec ce modèle 35 iS, aujourd’hui devenu plus abordable…
S’il y a un genre automobile qui va à l’essentiel, c’est bien le roadster. Une catégorie riche dans les années 60-70, qui a ensuite presque disparu. Mais il y a 30 ans, le roadster est revenu en force grâce à la Mazda Miata (MX-5 en France). La suite, vous la connaissez…
BMW Z4 35 iS (2009-2016) : née grâce à la MX-5
Le succès a été tel que la
MX-5 en est, aujourd’hui, à quatre
générations avec plus d’un million
d’exemplaires vendus dans le monde. De nombreux
constructeurs ont rapidement suivi le
mouvement. En clair, s’il existe aujourd’hui des
roadsters Audi TT ou Fiat 124, c’est grâce
à la Mazda MX-5 ! Et si BMW est entré
dans la ronde, en 1997, avec le Z3, c’est pour les
mêmes raisons.
Bien sûr, pour tenir son rang et justifier des
prix élevés, le Z3, qui est devenu le
Z4, monte le curseur au niveau des
prestations. Cela ne se limite pas à une
sellerie cuir et à un design plus
moderne. BMW en a profité pour faire étalage
de son talent, en greffant sous l’interminable
capot ce qu’il sait faire de mieux : le
6 cylindres en ligne. Un moteur plus noble
que les 4 cylindres d’entrée de gamme,
baptisé 35 iS.
S’il est vivant, musical et
volontaire, sa puissance n’a rien de trop pour
déplacer énergiquement ses 1 602 kg.
La carrosserie & la structure
Ce Z4 adopte une coque autoporteuse en acier permettant, en cas d’accrochage, de s’affranchir du réseau, très cher, pour effectuer la remise en état auprès d’un carrossier indépendant. Ceci n’est possible qu’en cas de choc léger, car la structure de ce roadster ne supporte pas l’à-peu-près. Faites aussi attention à l’état du long capot en aluminium. D’origine, sur le Z4, les ajustages entre les éléments sont impeccables. Si ce n’est pas le cas, méfiance. Vérifiez le fonctionnement et l’étanchéité du toit escamotable (sur chaussée plate). Enfin, les boucliers en composite sont vulnérables aux chocs, celui situé à l’avant notamment. Comptez 800 € pour le remplacer, pose et peinture comprises.
L’intérieur
Comparé au Z3 ou au premier
Z4, cette génération a gagné en
présentation, en soignant les ajustages et en
recevant quelques matériaux valorisants, à
commencer par une belle sellerie cuir. Mais trop
de plastiques rigides s’invitent à bord. Ils sont
source de rossignols et
vieillissent mal, comme la molette de
l’i-Drive par exemple. Plus
inquiétants sont les bugs électriques, dont les
conséquences sont plus ou moins graves. La
dotation de série du modèle 35 iS étant
riche, ils sont nombreux.
En général, une simple reprogrammation permet de
résoudre ces soucis. Il y a également un risque de
coupure des deux faisceaux électriques, mais aussi
des flexibles hydrauliques gérant l’ouverture du
toit. S’ils se sectionnent, il faut tout remplacer
et il y a beaucoup de main d’œuvre : comptez près
de 3 500 €, sans aucune prise en
charge de BMW.
Le moteur
Chez BMW, le 6 cylindres est une
institution aussi établie que le flat-6 chez
Porsche. Autant dire un monument chargé
d’histoire qui a connu de nombreuses
évolutions à travers les âges. Sur ce
6 cylindres 3 litres, doté d’une
distribution par chaîne, BMW n’est pas parti d’une
feuille blanche puisqu’il a déjà été
éprouvé sur d’autres modèles, comme la 1 M. Pourtant, ce 35
iS n’est pas exempt de défauts qui
affectent parfois des périphériques essentiels,
comme les bobines, les bougies
et, plus grave, la pompe à eau ou même la
pompe à haute pression, ce qui coûte 650 €
environ en remplacement pour chacun de ces
éléments. Les wastegates des turbos sont également
réputées fragiles.
En clair, il faut procéder à un essai attentif et
s’assurer que tout fonctionne, sans bruits
suspects. Et que l’entretien courant a toujours
été fait à intervalles réguliers, c’est-à-dire une
révision oil service tous les ans dans la limite
de 25 000 km, ce qui coûte 300 € avec la
vidange et le changement des
filtres. Il va sans dire qu’il est
impératif d’utiliser une huile de
qualité (5W30).
La transmission
Ce Z4 reste, comme son
prédécesseur, une propulsion. Avec ce moteur
délivrant un couple généreux de 51
mkg dès 1 500 tr/mn, il fait le choix d’opter pour
une boîte robotisée à 7 rapports et double
embrayage, assez douce et réactive.
En entretien courant, il faut changer
l’embrayage vers les 150 000 km. Cette
transmission baptisée DKG est
lubrifiée par une huile long life
qui devrait, en principe, durer à vie, mais ce n’est évidemment pas
le cas pour les exemplaires habitués à rouler en
ville ou sur circuit. Mais aussi
pour une autre raison : le joint du carter de
la boîte ayant souvent tendance à fuir, d’où
l’impérieuse nécessité de vérifier ce
point-là de temps à autre. En cas d’à-coups,
n’hésitez pas à vidanger la boîte, et à faire
reprogrammer le boîtier de gestion. Mais si elle
siffle ou émet des grondements,
c’est qu’elle est hors d’usage.
Les trains roulants
Au fil des générations, le roadster de
BMW s’est fait de plus en plus
cossu, en gagnant en confort,
quitte à consentir quelques compromis au niveau de
la sportivité.
Ce Z4 de seconde
génération ne déroge pas à ce
constat, en se dotant d’un toit rigide
électrique escamotable, ce qui en fait un
coupé-cabriolet. Et un engin assez rapide mais
lourd, avec plus de 1 600 kg sur la balance, ce
qui n’est pas sans conséquences sur certains
périssables. Si les bras de
suspensions et les rotules seront à changer autour
de 150 000 km, sachez que les freins
souffrent aussi en usage intensif, au point de
constater des cas répétés de disques voilés. Seule
parade : monter des freins renforcés Ap
Racing, avec des durits aviation, ce qui coûte près de
2 500 €. Les pneus s’usent rapidement,
notamment ceux du train arrière. De série, il
s’agit de 255/35 R 18, et il faut compter
450 € pour les remplacer en optant pour des
gommes classiques. Les pneus RSC autorisant un
roulage à plat étant bien plus chers et surtout,
bien moins confortables.
Enfin, vérifiez le flanc des jantes, très exposées
au moindre coup de trottoir.
BMW Z4 35 iS (2009-2016) : les coûts d’entretien et d’assurance
Rouler en Z4 35 iS est un plaisir abordable à condition de ne pas en abuser sur circuit, pour éviter les dépenses imprévues. Comptez 1 000 € environ pour parcourir 10 000 km.

BMW Z4 35 iS (2009-2016) : les tarifs en occasion
Cette version n’est pas la plus courante mais, à force de recherches, on la trouve dans le réseau et chez les particuliers. Les prix varient du simple au double, entre un exemplaire ancien et fortement kilométré, et un modèle en excellent état. Dans ce cas, comptez 43 000 € environ.
BMW Z4 35 iS (2009-2016) : le choix du spécialiste
« Ce Z4 abrite un bloc déjà éprouvé sur la Série 1 M, le
fameux 6 cylindres 3.0 biturbo de 340 ch. C’est un moteur à la
fois souple à bas régime et rageur dans les tours, tout en étant
fiable à l’usage, avec sa distribution par chaîne. En revanche, on
retrouve des avaries bien identifiées sur quelques périphériques,
notamment au niveau de la pompe à eau ou de la pompe à haute
pression. Des éléments à surveiller, tout comme le joint du carter
de la boîte qui a tendance à fuir, à remplacer vers les
100 000 km à titre préventif. »
Eric Lami Trésorier du BMW M Club France ([email protected])
BMW Z4 35 iS (2009-2016) : le verdict de Sport Auto
Les changements opérés à mi-carrière n’ont pas concerné ce 35 iS qui, faute de variante M, a toujours fait figure de haut de gamme dans cette série. Nous choisirons donc l’exemplaire avec le plus faible kilométrage mais aussi et surtout, dont l’historique est connu et traçable. Ce Z4 n’a plus la légèreté ni le gabarit de son ancêtre le Z3. Mais il a gagné en confort et en polyvalence, sans renier le plaisir de conduite grâce au 6 cylindres.


