BMW Z4 M Coupé (2006-2009) : que vaut-elle sur le marché de l’occasion ?
Avec les Z3 Roadster puis Coupé, BMW a réinterprété la voiture plaisir. Pour tirer profit de ce succès, la marque remet le couvert en 2003 avec le Z4, très exclusif en version M, surtout en coupé.
Cette génération identifiée sous le nom de code
« E85 » entame sa carrière avec un 6 cylindres en
ligne décliné en 3 versions : 2,2 l de 170 ch, 2,5
l de 192 ch et 3 l de 231 ch.
Les amateurs de voitures plaisir doivent beaucoup
à la Mazda MX-5, apparue à la fin des années 80.
C’est sans aucun doute l’engouement suscité par ce
petit roadster qui a motivé bon nombre de
constructeurs généralistes à suivre cette voie, à
l'image du BMW Z4 M.
Ainsi, face à la déferlante de Fiat Barchetta, MG
F, Mercedes SLK et Audi TT Roadster, BMW répond à
partir de 1995 avec le Z3, qui commencera sa
carrière avec de simples 4 cylindres, pour ensuite
monter en gamme. Tout le contraire de son
successeur, baptisé « Z4 », présenté fin 2002 et
lancé en mars 2003.
BMW Z4 M Coupé : forte d'un six cylindres en ligne
Malgré un style controversé signé Chris Bangle,
le Z4 est un incontestable succès, passant la
barre des 100 000 exemplaires produits fin 2004.
Pour confirmer l’essai, BMW
renforce son offre en lançant en 2005 une version
d’appel motorisée par un 4 cylindres 2 l de 150 ch
et, dès l’année suivante, en commercialisant la
variante « M » qui nous intéresse. Concocté par le département
sportif Motorsport, cette BMW Z4 M bénéficie du
léger restylage apporté par BMW, comportant des
antibrouillards avant et arrière carrés et
améliorant sensiblement la finition à l’intérieur,
l’un des points faibles du Z4… comme ce fut le cas
pour le Z3.
Mais l’intérêt principal de cette version M réside
dans son 6 cylindres en ligne 3,2 l
développant 343 ch. Hérité de la M3, ce bloc
prend place sous le long capot du roadster,
mais aussi dans la version coupé, au style
séduisant. Plutôt que l’aspect break de
chasse du Z3 Coupé, BMW préfère revenir à une
ligne fastback non dénuée de caractère.
Cette version coupé présente l’avantage de se
montrer bien plus légère et rigide que le
roadster dont elle dérive, ce qui permet
d’exploiter au mieux la cavalerie disponible, sans
sentir le châssis se désunir. Avec sa direction
hydraulique bien calibrée et son freinage
puissant et endurant emprunté à la M3 E46
CSL, ce Z4 Coupé se pose bien comme étant le plus
sportif de la gamme. Sa carrière
sera pourtant éphémère. Vendu 62 100 € à
l’époque, il sera produit à
1 705 exemplaires, dont seulement
123 pour la France.
Une rareté qui explique des cotes
soutenues : n’espérez rien sous
30 000 €.
Intérieur
S’il y a eu d’incontestables progrès réalisés dans le domaine de la qualité perçue par rapport au Z3, la BMW Z4 M reste perfectible, y compris en configuration M. Les plastiques utilisés, rigides pour la plupart, sont sensibles aux rayures. Quant aux cuirs habillant de série les selleries, trop fins, ils vieillissent mal, notamment au niveau des bourrelets latéraux. Des phénomènes qui sont accentués en fonction du soin apporté à la voiture. Ces faiblesses seront ainsi plus flagrantes sur un exemplaire dormant dehors, habitué de surcroît à rouler souvent de façon sportive, les secousses engendrées finissant par produire des rossignols au niveau du mobilier. Au contraire, sur un exemplaire choyé, ces défauts restent minimes. Aucun souci électrique n’est en revanche à signaler.
Carrosserie et structure
Le Z4 M Coupé reçoit une classique structure en acier, tout comme les ouvrants. Ce matériau est certes plus lourd que l’aluminium, mais il a le mérite d’être réparable chez n’importe quel bon carrossier en dehors du réseau. Ce coupé séduit par la rigueur apportée au niveau des assemblages et des peintures. Vérifiez bien en revanche les flancs, très exposés, mais aussi l’état des boucliers. Dernier point à contrôler : la glace des phares, qui est en polycarbonate et a tendance à s’opacifier avec le temps. Un simple polissage chez un pro permet généralement de leur redonner toute leur transparence.
Moteur
Ce moteur de légende qui anime notre Z4 M, placé longitudinalement, provient de la M3 E46. Si ce bloc à distribution par chaîne se montre globalement fiable, il n’est pas exempt de faiblesses, notamment une fragilité des coussinets de bielle, à remplacer vers les 100 000 km (comptez 1 640 € TTC dans le réseau). Il convient aussi de réaliser les vidanges dans les temps, avec l’huile Castrol 10W60 qui est préconisée par BMW, dans la limite de 25 000 km ou tous les 2 ans, la voiture ne possédant pas de témoin de la qualité de l’huile. Avec des régimes maxi pouvant aisément flirter avec les 8 000 tr/mn, ce kilométrage peut varier en fonction de l’utilisation de la voiture. Pour la révision simple, comptez 1 023 € TTC., et prévoyez 460 € de plus lorsqu’il faut en alternance changer les bougies et l’huile de pont.
Transmission
Le Z4 M demeure une authentique propulsion, au caractère joueur. Véritable voiture plaisir, le Z4 M reçoit par ailleurs une classique boîte mécanique à 6 rapports aux verrouillages fermes et précis. Sur ce plan, il n’y a pas de faiblesse particulière à signaler. Pensez en revanche à vidanger le pont arrière tous les 60 000 km environ, ce qui coûte dans les 255 €. Quant à l’embrayage, son usure dépend du style de conduite adopté. Il peut montrer des signes de faiblesse à 80 000 km… ou tenir plus de 150 000 km sans problème. Son remplacement reste relativement bon marché : comptez 695 € TTC dans le réseau… sans la main-d’œuvre.
Trains roulants
Avec un poids à vide fixé à 1 420 kg,
le Z4 M Coupé n’est pas un poids plume,
mais il limite la casse. Cela permet
de préserver les consommables,
à condition de rouler sagement, leur
longévité allant du simple au double
en fonction de votre conduite. À titre
informatif, sachez que les disques et
plaquettes avant coûtent respectivement
727 et 195 € TTC dans le réseau,
hors main-d’œuvre.
Quant aux amortisseurs, leur coût est de
748 € pour la paire avant et de
461 € pour le train arrière. Le budget
pneumatiques n’est pas à négliger, leur
longévité étant, là encore, liée à votre style de
conduite. Comptez plus de
410 € par train pour des
enveloppes de qualité. Enfin, comme sur toutes les
sportives dotées d’une taille basse, les jantes
sont très exposées au moindre coup contre
un trottoir, ce qui impose d’examiner
le bon état de ces éléments.
BMW Z4 M Coupé : quels sont les coûts d’entretien ?

Les coûts d'assurance

Les tarifs en occasion
Peu diffusé, surtout en Coupé, le Z4 M voit sa cote se maintenir et même remonter gentiment… mais sûrement ! Si les premiers prix tournent autour de 40 000 € pour les exemplaires kilométrés, les modèles les plus frais s’affichent aisément à 10 000 € de plus.
Le choix de Sport Auto
Roadster ou Coupé, c’est une question de goût. Mais en demeurant objectif, on peut tout de même dire que le coupé, plus rare, a plus de caractère au niveau de la ligne, tout en présentant une meilleure rigidité et un poids plus limité. L’auto étant restée inchangée durant sa brève carrière, nous viserons le plus bel exemplaire possible, avec un entretien régulier.


