Audi TT RS (2016-2023) : que vaut-elle sur le marché de l’occasion ?

Grâce au TT, Audi est parvenu à rajeunir son image, et même à séduire les amateurs de sportivité à travers sa variante RS, dotée d’un formidable 5 cylindres turbo. Zoom sur l’ultime génération, qui a déjà tout d’un collector…
Le TT RS est un rival sérieux des Porsche Boxster et Cayman, les références du segment. Son fantastique 5 cylindres 2,5 litres turbo reprend une tradition Audi qui date des années 80.
Audi TT RS : un futur collector ?
Au comportement dynamique des propulsions, il oppose efficacité diabolique et comportement rassurant grâce à sa transmission intégrale Quattro. Ces qualités sont sublimées sur la 3e et ultime mouture qui nous intéresse, lancée en 2014. Si le design reste fidèle aux grandes lignes de ses prédécesseurs, l’ensemble gagne en agressivité. Un style affûté, encore plus marqué sur la version RS apparue fin 2016, déclinée en coupé 2 + 2 ou en roadster 2 places. Le fameux 5 cylindres Audi est revu pour les circonstances et voit sa puissance faire un bond significatif à 400 ch, tout en conservant sa sonorité caractéristique rauque et caverneuse.
Ce TT RS signé Audi Sport, qui délivre des performances proches d’une R8 V10 de 540 ch, a toujours droit à la transmission intégrale Quattro et à une boîte S-tronic double embrayage à 7 rapports livrée d’office. En 2019, Audi le peaufine timidement en lui offrant un léger facelift. Malheureusement, le durcissement des normes antipollution, imposant l’intégration d’un filtre à particules dans les échappements, étouffe le son du 5 cylindres, et ce, malgré la présence de clapets actifs. En 2023, Audi se fend d’une série limitée Iconic Edition réservée au coupé TT RS. Limitée à 100 exemplaires, cette version collector dotée d’un look exclusif s’affiche alors à 119 225 € en neuf (hors malus…) et parfois plus encore aujourd’hui en occasion.
Fort heureusement, un TT RS classique, datant d’avant le restylage de 2019, avec environ 80 000 km au compteur, se déniche en moyenne à 50 000 €.
La carrosserie et la structure
Le poids est contenu à 1 480 kg (en coupé) grâce à l’alliance d’acier et d’aluminium. Pour ce dernier matériau réputé aussi léger que rigide, il faudra consulter un spécialiste. D’origine, ce TT offre des ajustages millimétrés entre les éléments, et des peintures parfaitement appliquées. Un aspect imparfait indique que vous avez affaire à un exemplaire mal réparé. Faites attention aux parties basses, assez vulnérables. La face et les flancs sont très exposés. Le TT RS dispose souvent d’un gros aileron fixe que les lavages au rouleau peuvent endommager. Enfin, les optiques de dernière génération sont des éléments chers à remplacer en cas de casse. Un simple phare Matrix LED coûte 4 700 €… sans la pose !
La transmission
Ce TT RS reçoit une boîte S-tronic à 7 rapports et à double embrayage qui, sans égaler la rapidité et la fluidité d’une PDK Porsche, se révèle très convaincante. Et fiable, bien que certaines divergences de calculateur aient pu affecter quelques exemplaires. En cas d’usage intensif régulier – en ville ou sur circuit –, mieux vaut effectuer une vidange tous les 30 000 km. À cette même fréquence, faites pareillement avec le système Haldex qui gère la transmission intégrale Quattro. Ce dernier est équipé d’un capteur intégré à l’essieu arrière. Il peut tomber en panne en cas d’utilisation sportive, du moins si l’on oublie d’assurer son entretien, la voiture se transformant alors en traction. Pour la boîte comme pour l’Haldex, comptez 300 € environ par poste.
L’entretien
Rapporté à son niveau de puissance et à ses performances, ce TT RS n’est pas si cher en entretien… à condition d’éviter les concessions situées aux abords des grandes villes, où le taux horaire atteint des prix indécents. Pour parcourir 10 000 km, comptez 1 000 € environ.
L’intérieur
Si certaines Audi récentes marquent un recul sur le plan de la finition, ce n’est pas le cas de cette génération de TT. Plastiques généreusement moussés, pièces en aluminium véritable et assemblages impeccables sont de rigueur. Même si cette génération fut la première à recevoir de série le cockpit virtuel (affichage numérique paramétrable), l’électronique embarquée ne pose, à ce jour, aucun problème. Les soucis rencontrés sont liés à un manque de soin, avec un marquage possible des plastiques situés au niveau des boucles des ceintures de sécurité. De même, le cuir assez fin peut être altéré sur les bourrelets latéraux. Outre les personnalisations suggérées par Audi Exclusive qui peuvent apporter une plus-value, quelques options sont recherchées, comme les baquets avec une coque en carbone, ou le pack RS, proposant de superbes sièges avec des surpiqûres en losange.
Le moteur
On pourrait n’acheter ce TT que pour son moteur, vraiment à part. Outre sa remarquable fiabilité, ce 2.5 TFSI compact à distribution par chaîne placé transversalement – largement éprouvé sur la RS 3 – émet une sonorité très caractéristique et enthousiasmante. Attention à une possible fuite du liquide de refroidissement à cause d’un joint défectueux sur son régulateur. Ce problème épars, qui n’a affecté que les premiers modèles, a été corrigé en atelier. Ce moteur exige de bien respecter les temps de chauffe, mais aussi de refroidissement après un usage intensif, pour laisser le temps au turbo de se lubrifier. Pour l’entretien courant, mieux vaut le réaliser chez Audi qui dispose de techniciens RS. Il faut faire une révision une fois par an dans la limite de 30 000 km, ce qui coûte environ 600 € en concession, à condition de rester en dehors des grandes villes.
Les trains roulants
Comparé aux autres TT, le TT RS bénéficie de trains roulants renforcés, très robustes dans le temps. Mais l’essentiel des soucis potentiels concerne ce poste, si l’auto est utilisée de façon intensive et que son entretien est peu suivi. Les disques ventilés percés de 370 mm à étriers flottants réclament d’être inspectés à chaque révision. Pour bien les nettoyer, il faut dégager soigneusement les trous en retirant les dépôts. Il conviendra néanmoins de les changer tous les 60 000 km environ, ce qui coûte 1 212 € en pièces pour le train avant, et 785 € pour un jeu de plaquettes.
L’autre problème possible peut venir de l’amortissement piloté Magnetic Ride, à cause de fuites en cas, là encore, d’usage intensif. Ces éléments, spécifiques au TT RS sont chers. Les amortisseurs avant étant facturés hors main-d’œuvre 1 818 € et 1 520 € pour l’arrière. Par ailleurs, en cas de choc contre un trottoir ou un nid-de-poule, les roulements peuvent s’abîmer. Enfin, ce TT chaussé en 19 voire en 20 pouces s'expose au moindre contact contre un trottoir. Des éléments à inspecter de près avant d’acheter.
Audi TT RS : les coûts d’entretien et d’assurance
Les tarifs en occasion
Sans surprise, les modèles les plus anciens et les plus kilométrés sont les moins chers. Ils s’affichent dès 39 000 € en coupé, le roadster étant environ 5 000 € plus cher. En moyenne, il faudra consacrer 60 000 € pour repartir avec une première main de 70 000 km. Les derniers exemplaires à peine rodés dépassent encore les 100 000 €.
Le choix de Sport Auto
Idéalement, choisissez une « phase 1 » (avant restylage), plus abordable, mais aussi pour bénéficier du 5 cylindres sans filtre à particules. Avec une préférence pour le coupé, plus léger, plus pratique et un peu moins cher que le roadster. L’important est de sélectionner un exemplaire resté dans un bel état d’origine, comportant quelques options exclusives, pourquoi pas.
