Mercedes-AMG C 63 (2012-2015) : que vaut-elle sur le marché de l’occasion ?

Avec la C 36 AMG de 280 ch, première du genre, Mercedes avait déjà su marquer les esprits et donner la réplique aux BMW M3 et Ford Sierra Cosworth. La formule, qui consiste à implanter un gros moteur dans une caisse relativement petite, a été reconduite sur les générations suivantes. Avec, en prime, une inflation conjointe dans la salle des machines, désormais nécessaire pour se mettre au niveau d’une concurrence toujours plus affûtée.

Mercedes-AMG C 63 (2012-2015) : déjà une légende ?

Le seuil des 400 ch est vite devenu un minimum dans la catégorie à partir des années 2010, et Mercedes a fait en sorte de dominer ses rivaux grâce à un sacré moteur : un V8 atmosphérique prenant le nom de « 63 », pour rendre hommage à la pionnière 300 SEL 6,3 litres de 1968, la première Mercedes revue et corrigée par AMG.
Au-delà du clin d’œil, ce V8 atmosphérique, revisité par les sorciers d’Affalterbach, compte 6,2 litres de cylindrée. C’est sous cette forme qu’il a trouvé pour écrin la Classe C de troisième génération, la W204, lancée en 2008 en berline, puis en break. Mais il a fallu patienter jusqu’en juin 2011 pour voir la version coupé compléter la gamme.
Si l’éventail de moteurs proposés est vaste dès le départ, les dérivés AMG ne sont devenus disponibles qu’à partir de 2012, avec une version 63 de 457 ch déjà très convaincante. C’est une bonne entrée en matière, mais Mercedes ajoute encore une louche fin 2013, à travers la série spéciale 507 Edition de 507 ch, voire 517 ch dans les rares déclinaisons Black Series. Ces dernières versions, les plus désirables, voient leur V8 profondément remanié, en recevant des bielles et des pistons forgés et un vilebrequin allégé de SLS. Ce sera une sorte de bouquet final, car en 2015, cette flamboyante génération de Mercedes-AMG C 63 a été arrêtée.

La carrosserie et la structure

La coque et les ouvrants sont en acier. Cela présente l’avantage de pouvoir procéder à une remise en état chez n’importe quel bon carrossier indépendant, moins cher que le réseau. Sur ces versions AMG, de nombreux éléments sont spécifiques, avec des ailes élargies, mais aussi des boucliers retravaillés. Les versions Edition 507 et Black Series (800 exemplaires) gagnent des pièces en carbone, comme l’aileron de coffre ou les flaps fixés sur le bouclier avant. D’origine, ces coupés présentent une qualité de peinture et des ajustages irréprochables.

L’intérieur

Les selleries en cuir résistent bien à l’épreuve du temps, même si les bourrelets latéraux du siège conducteur ont tendance à s’user du fait des frottements répétés. Cette usure doit être cohérente avec le kilométrage indiqué, car il n’est pas rare de voir des exemplaires en provenance d’Allemagne « rajeunis » en ce qui concerne les compteurs.
À noter que les versions Edition 507 et Black Series se montrent plus exclusives, avec un volant gainé d’Alcantara et une plaque fixée face au passager, ainsi que l’emblème d’Affalterbach incrusté dans le pommeau du levier de vitesses. Si l’électronique embarquée est fiable, des mises à jour sont à faire ponctuellement, ne serait-ce que pour garder un GPS à jour.

Le moteur

Ce V8 6,2 litres atmosphérique, très sophistiqué malgré sa distribution par chaîne, doit beaucoup à la compétition. Les premiers millésimes, livrés avant le restylage – et donc avant la sortie du coupé –, souffraient de têtes de vis pouvant se corroder et se casser, avec le risque d’endommager le joint de culasse. Un souci écarté ici, mais il y en a d’autres, tout aussi inquiétants. Il peut y avoir des bruits de poussoirs si l’auto roule peu. Cela se traduit par une montée en température excessive, nécessitant le remplacement des pièces incriminées, ce qui coûte 2 000 € chez un spécialiste indépendant, et bien plus dans le réseau.
Par ailleurs, à froid, un bruit métallique anormal peut se faire entendre durant quelques secondes. Il manifeste l’usure d’un ou plusieurs déphaseurs de l’arbre à cames.
Comptez 1 500 € pour en remplacer un, et près de 4 000 € pour les quatre. Les couvre-culasses, en plastique sur les 507, peuvent se déformer ou se fissurer. Comptez 400 € de pièces, et ajoutez 450 € pour vérifier la bonne étanchéité. Des suintements d’huile peuvent apparaître au niveau du carter inférieur du moteur. Tant que cela reste limité, ne faites rien, car remplacer les joints défaillants réclame d’ouvrir le moteur, ce qui coûte dans les 5 000 €. Un défaut qui devient plus prononcé vers 150 000 km…
Quant aux révisions, à faire une fois par an dans la limite de 15 000 km. Cela demeure raisonnable, de l’ordre de 300 € environ pour la petite. Comptez près de 600 € tous les 50 000 km, lorsqu’il faut changer les bougies.

La transmission

La boîte auto à convertisseur 7G-Tronic n’a été implantée que sur les modèles avant restylage, si bien que cela ne concerne pas le coupé, qui reçoit la transmission MCT 7 (Multi Clutch Technology) offrant également 7 rapports. Très fiable à l’usage, cette boîte bénéficie d’un launch control. Contrairement à la 7G-Tronic, il n’y a pas d’entretien particulier, excepté une vidange tous les 50 000 - 60 000 km, ce qui coûte 400 €. Profitez-en pour faire le pont arrière une révision sur deux, pour 120 €. Les seuls soucis, très rares, peuvent concerner le bloc hydraulique. C'est une pièce onéreuse qui coûte dans les 3 000 € lorsqu’il faut la remplacer.

Les trains roulants

Cette propulsion est assez lourde, 1 824 kg mesurés par nos soins. Ce n’est pas sans conséquence sur les pneumatiques et les freins, dont l’usure dépend évidemment de votre conduite. Comptez 460 € pour un train de pneus avant et 630 € pour l’arrière. Le budget explose pour les freins. Les disques avant étant facturés 1 600 €, et 550 € pour l’arrière.
De plus, vous pouvez ajouter 500 € de plaquettes. Il se peut que le bloc ABS connaisse des défaillances et allume les témoins. Il faut alors le remplacer, ce qui coûte 2 500 €, mais une réparation est généralement possible, facturée 850 €. Enfin, vérifiez l’état des soubassements et des jantes, ces éléments étant exposés au moindre choc

Mercedes-AMG C 63 (2012-2015) : les coûts d’entretien et d’assurance

Rouler avec un tel coupé n’est pas à la portée de toutes les bourses. Encore plus si vous adoptez régulièrement une conduite rapide, étant donné le coût des pneumatiques et des freins. Pour parcourir 10 000 km, prévoyez 1 300 € environ.

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Mercedes-AMG C 63 (2012-2015) : l es tarifs en occasion

Il y a des écarts sensibles entre un coupé Mercedes-AMG C 63 classique et une série limitée Edition 507 ou Black Series. Mais plus que l’année, c’est le kilométrage qui joue un rôle déterminant dans la valeur de l’auto. Un exemplaire de 2012 dépassant les 120 000 km ne peut prétendre à plus de 44 000 €. Tandis que le même, avec seulement 45 000 km, peut réclamer 58 000 €. Quant aux séries limitées 507 Edition et Black Series, le minimum oscille autour des 60 000 €, même avec beaucoup de kilomètres.

Mercedes-AMG C 63 (2012-2015) : l e choix du spécialiste

David Dos Santos, gérant de GAM91 à Morangis, spécialiste des Mercedes-AMG (01.69.28.79.01) : « Très répandue, notamment en berline, cette C 63 est un futur classique qui a toutes les chances d’être collectionné, car c’est la dernière avec ce V8 atmosphérique. Ce bloc créé par AMG a néanmoins connu de gros soucis de conception, qui ont été pour l’essentiel résolus au restylage. Cela veut dire que ces défauts n’affectent pas le coupé, qui a été commercialisé plus tard. Mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de problèmes. Il faut donc sélectionner un exemplaire qui ne perd pas d’huile, qui n’en consomme pas, et qui tourne parfaitement. Visez un modèle bien suivi, non modifié, et de préférence d’origine française. »

Mercedes-AMG C 63 (2012-2015) : le verdict de Sport Auto

Cette 63 AMG au V8 atmosphérique est un grand cru de Mercedes. Cela commence à se savoir, et les prix montent gentiment pour les plus beaux exemplaires. C’est justifié, car ce coupé assez polyvalent a tout pour vous prendre par les sentiments.