Porsche Cayenne Turbo (2010-2017) : que vaut-il sur le marché de l’occasion ?
Quand la famille s’agrandit, la 911 devient étriquée et le Cayenne peut alors représenter une alternative pour continuer à rouler aux couleurs de Porsche. Cette deuxième génération est désormais abordable en occasion, mais attention aux coûts d’entretien.
Deux modèles sont parvenus à sauver Porsche : le Boxster et le premier Cayenne (type 955), lancé en 2002. Si le Boxster reste proche de l’esprit Porsche, préserver ces valeurs sportives n’était pas gagné avec un gros SUV. Pragmatique, Porsche a osé s’affranchir de ces tabous.
Porsche Cayenne Turbo (2010-2017) : le succès commercial
D’un point de vue philosophique, cela peut
choquer, mais d’un point de vue commercial, c’est
un carton. Le Cayenne a non seulement permis au
constructeur de s’affranchir de la
dépendance de la 911, tout en remboursant ses
dettes, mais aussi de se constituer un trésor de
guerre de plus de 2 milliards d’euros.
Fort de cet incroyable succès,
Porsche a remis le couvert en mai
2010, avec cette deuxième génération. Moins massif, ce
Cayenne type 958, légèrement restylé en
octobre 2014, demeure fidèle aux
fondamentaux posés par la première mouture.
S’il partage encore son châssis avec le Volkswagen
Touareg, Porsche a mis un point d’honneur à le
développer en interne. Trains roulants, moteurs et
faisceaux électriques sont spécifiques, et chaque
exemplaire est assemblé dans l’usine de
Leipzig.
Côté mécanique, il ratisse large,
avec des 6 cylindres essence et
diesel, ainsi qu’une motorisation
hybride. La version Turbo coiffe la gamme avec son
V8 4.8 biturbo de 500 ch (et même 550 ch, dès
2015, sur la Turbo S).
Malgré une masse mesurée à 2 273 kg, le Cayenne
Turbo expédie le 0 à 100 km/h en 5,1
secondes. Pour profiter de ces
performances, prévoyez 60 000 €
environ. Il faudra également ajouter une enveloppe
fiscale conséquente...
La carrosserie et la structure
Plus élancé, ce Cayenne, de deuxième
génération, séduit par la qualité de ses
assemblages, ainsi que la profondeur et le
brillant des peintures. Le moindre défaut
apparent doit vous alerter : cela cache une
réparation mal effectuée.
Ici, toute la carrosserie est en acier classique.
Les ouvrants en aluminium se limitent au capot
moteur et au hayon du coffre, des
éléments qui réclament donc des
compétences particulières pour les
remettre en état en cas de choc.
Les boucliers, réalisés en composite, s'exposent
aux chocs et sont coûteux. Comptez, hors taxes et
sans peinture, 504 € pour le bouclier
avant et 423 € pour l’arrière.
En octobre 2014, un léger
restylage a apporté des feux
arrière à effet tridimensionnel, des phares
redessinés et des volets actifs
derrière les entrées d’air, un procédé déjà vu sur
le Macan.
Seul défaut récurrent : la
formation de condensation dans
les phares avant à LED. La solution : percer un
petit trou derrière pour faire
circuler l’air.
L’intérieur
Ce Cayenne deuxième du nom a opéré un vrai
bond en avant, en qualité perçue
et en ergonomie, malgré une planche
de bord surchargée. En dépit d’une
électronique embarquée conséquente, tout semble
bien fonctionner, sous réserve que les mises à
jour soient faites dans le réseau.
Certaines défaillances sont à noter, comme
l’allumage de témoins sans raison valable, des
fuites au niveau du condenseur de clim et des
serrures électriques inopérantes.
Elles sont souvent prises en charge, si la voiture
est restée dans le réseau. La plupart des
matériaux, de qualité, vieillissent bien.
Au vu de la vocation familiale de l’auto, vérifiez
la sellerie et la moquette du
coffre. Enfin, une série limitée Platinum,
richement dotée et équipée de
jantes spécifiques, a été vendue en fin de carrière.
Le moteur
Le Cayenne Turbo reçoit un gros V8 4.8
de 500 ch, boosté par deux
turbocompresseurs. Son dérivé Turbo
S est encore un peu plus puissant, avec 550
ch, et même 570 ch à partir du léger
restylage de 2015. Doté d’une
distribution par chaîne, ce bloc a très bonne
réputation, même s’il consomme un petit
litre d’huile aux 1 000 km, ce qui exige de
contrôler régulièrement les niveaux.
Il faut également respecter le temps de chauffe –
et, a contrario, le délai de refroidissement après
usage intensif – des turbos, mais aussi la fréquence des
révisions.
Celles-ci obligent à passer à l’atelier tous les 2
ans ou 30 000 km, ce qui se chiffre à 1 000 €
environ dans le réseau Porsche, avec l’inévitable
vidange, effectuée bien sûr avec une huile de
qualité optimale. En outre, tous les quatre ans, une
grosse maintenance s’impose avec des mises
à jour, le remplacement des bougies, mais aussi de tous
les filtres et des fluides.
Là, la facture s’envole à près de 4 000 € !
La transmission
Abandonnant la boîte manuelle, cette deuxième
génération ne propose qu’une boîte
automatique Tiptronic S à 8 rapports, la
PDK ne pouvant encaisser autant de
couple.
Sur ce 4 x 4 permanent, le convertisseur de
couple est assisté par une pompe
électrique autorisant l’installation d’un système
stop & start. La boîte, douce
et réactive, est très fiable, et
nécessite une simple vidange vers 100 000
km. Attention au flector situé entre le
moteur et la boîte, parfois à
l’origine de fuites autour des 100 000 km.
Prévoyez 800 € environ pour le changer.
Enfin, la boîte de transfert, conçue pourtant par
le spécialiste ZF, est très fragile. Elle peut,
dès 10 000 km, émettre d’inquiétants
grondements, ce qui se solde par une casse
pure et simple. La remplacer vous coûtera 3 000
€ dans le réseau.
Les trains roulants
Ce Cayenne préfère mettre l’accent sur
l’efficacité et le confort, en
proposant des équipements convaincants, comme la
suspension pneumatique ou des
amortisseurs adaptatifs, des systèmes
optionnels présents sur la majorité des
versions Turbo. Contrairement aux cousins
Volkswagen Touareg et Audi Q7,
qui peuvent rencontrer à la longue des problèmes
avec ces dispositifs, le Cayenne
brille, lui, par sa robustesse. Chez lui, le souci
récurrent vient de son poids important : supérieur
à 2,2 tonnes à vide ! Cela a de fâcheuses
conséquences sur les consommables, notamment les
pneus et les freins qui, parfois,
ne dépassent pas les 15 000 km !
Sans surprise, les pneumatiques
coûtent cher : comptez 500 € par train. Pour les
freins, c’est encore pire, les
disques acier coûtant 600 € le
jeu, sans la pose, et les
plaquettes seules, 380 €.
L’option carbone-céramique existe, mais elle reste
rare sur ce modèle… et ne sert pas à grand-chose ! Enfin, 4
x 4 ou pas, les jantes sont vulnérables au moindre coup et
hors de prix : plus de 2 000 € pièce ! Un critère
à ne pas négliger.
Porsche Cayenne Turbo (2010-2017) : les coûts d’entretien et d’assurance
On s’en doutait, entretenir ce gros SUV réclame un budget à la hauteur de sa démesure. Ainsi, pour parcourir 10 000 km, prévoyez 1 900 €… hors carburant et assurance.

Porsche Cayenne Turbo (2010-2017) : les tarifs en occasion
Un exemplaire âgé avec un gros kilométrage peut flirter avec les 34 000 €. A contrario, les exemplaires restylés affichant moins de 50 000 km peuvent approcher les 80 000 €, surtout s’ils se vendent sous garantie par le réseau.
Porsche Cayenne Turbo (2010-2017) : le choix du spécialiste
« Ce Cayenne est vraiment bien né, avec des
technologies fiables et maîtrisées. Si l’auto est bien conduite et
correctement suivie, il n’y a aucun problème, excepté la boîte de
transfert d’origine ZF, qui reste son talon d’Achille, parfois même
à de faibles kilométrages. Bien sûr, en achetant une occasion «
Porsche Approved » dans le réseau, vous avez l’assurance d’acquérir
un modèle révisé, à l’historique limpide et à l’entretien à jour.
Et si d’aventure, il devait y avoir un problème, notre garantie
totale prend tout en charge. »
Pierre Gay, Responsable véhicules d’occasion au Centre Porsche
Vélizy, dans les Yvelines (01.30.67.62.48)
Porsche Cayenne Turbo (2010-2017) : le verdict de Sport Auto
Victime de sa masse, le Cayenne Turbo doit composer avec une inertie importante. Néanmoins, il se révèle efficace et polyvalent. Mais la prestation manque de sensations de conduite… pour une Porsche.


