F1 - Brawn veut favoriser les dépassements

Ross Brawn veut que la prochaine génération de monoplaces adopte une aérodynamique qui rendra les dépassements moins difficiles.
Le nombre de dépassements a chuté en 2017. Il y en a eu 435, moins que
chacune des trois saisons précédentes. Cette statistique s'explique
probablement par deux facteurs principaux : le nouveau règlement
technique, avec plus d'appuis aérodynamiques, une caractéristique
connue pour compliquer les dépassements, et des pneus plus durs,
qui provoquaient des courses moins animées, à un seul arrêt.
La F1 agit sur ces questions. Les pneus seront un cran plus tendres cette saison et pour la prochaine
génération de monoplaces, qui devrait être lancée en 2021, Ross
Brawn veut travailler sur l'aérodynamique, afin de permettre à deux
voitures de se suivre facilement.
« C’est une priorité pour la FIA et nous, » a expliqué le
responsable de la compétition du championnat à Sky Sports F1.
« Nous avons créé un groupe conjoint, qui travaille sur
l’aérodynamique. »
« Les équipes de F1 ne prennent pas cet aspect en compte. Les
équipes de F1 se concentrent uniquement sur la conception de la
voiture la plus rapide possible. Elles ne se concentrent pas sur le
comportement d'une voiture derrière une autre. »
« Nous avons créé les modèles pour suivre deux voitures. Les
équipes vont nous fournir toutes les données des voitures, pour
analyser leur comportement. Nous allons voir les concepts les plus
efficaces. »
« On ne pourra jamais effacer l’efficacité l’aérodynamique. On
ne peut pas dire que la voiture de derrière ne sera pas affectée
par celle de devant. Mais là c’est assez catastrophique. Quand on
est à 1,0sec ou à 1,5sec d’une voiture, la performance
aérodynamique s’effondre. Il faut au moins réduire ça pour que les
voitures puissent se battre. »
Pourquoi l'aérodynamique compte-t-elle autant ? Sur une monoplace,
les appuis sont surtout générés par l'aileron avant, responsable de
l'écoulement de l'air sur toute la voiture. Une monoplace génère
des perturbations aérodynamiques très fortes derrière elle. Une
voiture qui en suit une autre est privée d'un
air « propre », et donc d'appuis. Elle perd en
performances et elle a du mal à rester au contact. Le phénomène a
été exacerbé en 2017 : puisque les monoplaces généraient plus
d'appuis, la perte était encore plus grande derrière une autre
voiture, ce qui rendait plus difficile de rester proche.
Pour compenser cet aspect, la F1 a lancé le DRS, un système qui
réduit la traînée aérodynamique et que le pilote peut activer
uniquement quand il est derrière un rival. Brawn n'aime ce système,
qu'il juge « artificiel ».
- Comment l'aérodynamique joue sur le
spectacle
Les dépassements ne font pas tout
Ross Brawn ne veut pas améliorer les courses qu'en facilitant
les dépassements. Il veut aussi maintenir un intérêt jusqu'aux
derniers tours, ce qui passera surtout par un resserrement des
performances.
« Il faut distinguer une bonne course et les
dépassements, » souligne Brawn. « Il peut y avoir une
bonne course sans dépassements. Mais il faut que (les voitures) se
battent. Beaucoup d’éléments entrent en compte, comme les pneus ou
la nature de la voiture. L’aérodynamique a un rôle
crucial. »
« Nous avons une équipe en place, ce qui n’a jamais été le
cas, nous avons de grandes ressources, ce qui n’a jamais été le
cas, et en 2021 nous aurons de belles voitures de courses qui
pourront s’affronter, c’est une certitude. »


