Cette Toyota MR2 embarque... une turbine d'hélicoptère

Cette Toyota MR2 SW20 cache un V6 de minivan alimenté par une véritable turbine d'hélicotpère. Entre flammes, kérosène et cockpit façon avion de chasse, cette MR2 étonne aussi bien qu'elle fascine.

Une Toyota MR2 qui crache des flammes, ce n'est déjà pas banal. Mais cette Toyota MR2 SW20 là joue dans une autre catégorie : derrière son petit gabarit de coupé des années 90, elle cache un V6 de minivan suralimenté par une vraie turbine d'hélicoptère, issue d'un Chinook militaire. Loin des swaps turbo plus classiques, cette MR2 s'inspire directement de l'aviation et transforme la moindre accélération en démonstration de jet sur quatre roues.

Une MR2 de passionné née d'un délire de turbines

Derrière ce projet hors norme, on trouve Dustin Brice, machiniste dans une entreprise de recherche qui travaille sur les moteurs à réaction. Sa MR2 reçoit un V6 3,5 litres 2GR-FE de Toyota Sienna 2008, resté internement d'origine, couplé à une unité auxiliaire de puissance, ou APU, de Boeing CH-47 Chinook transformée en compresseur externe. La turbine brûle du jet fuel stocké dans un réservoir de 26,5 litres, logé dans le coffre avant : de quoi déjà nourrir quelques questions.
Pour Dustin Brice, tout part d'une obsession très simple. "Mon hobby, ce sont les moteurs à réaction", a-t-il expliqué à nos confrères de The Drive. Il se souvient : "Un jour, j'étais assis dans le garage et il y avait un film Fast and Furious avec une voiture qui faisait un peu la même chose. Elle a un petit moteur à réaction à l'arrière qui fournit de l'électricité à un dispositif qu'ils ont sur la voiture. Et je me suis dit : 'Waouh, c'est vraiment trop cool', alors j'ai commencé à réfléchir et je me suis dit : 'Bon, j'ai toujours voulu mettre une turbine dans une voiture. Donc je vais utiliser la puissance d'air de la turbine pour suralimenter un moteur à pistons.' C'est comme ça que cette idée est née", raconte Dustin Brice, avant de résumer : "Il existe beaucoup de types de moteurs à turbine qui fournissent de l'air. Ils fonctionnent tous à peu près de la même façon, avec des dispositions différentes entre le compresseur et la section puissance, mais c'est un type de moteur courant."

Une turbine d'hélicoptère qui sert de compresseur

Concrètement, l'APU de Chinook ne fournit plus de puissance électrique ou hydraulique comme sur l'hélicoptère, mais de l'air comprimé envoyé vers l'admission du V6, sans courroie à entraîner ni gaz d'échappement à détourner. "Je continue à utiliser un intercooler parce que l'air de sortie de la turbine est vraiment, vraiment chaud", explique Dustin Brice. "On dépasse les 400 degrés Fahrenheit", soit plus de 200 °C, ce qui impose ce refroidissement avant d'entrer dans le moteur. Dans l'usage, Dustin Brice compare volontiers son système à une injection de protoxyde : la turbine fonctionne de manière totalement indépendante et ne sert qu'à la demande pour ajouter un supplément de souffle. "Je ne fais pas beaucoup tourner la turbine", précise-t-il. "Je l'utilise vraiment seulement quand je règle la voiture, en général sur l'autoroute quand je roule tranquillement, parce que je peux l'activer ou la couper là où le bruit ne posera pas problème. En dehors de ça, le feu que vous voyez est juste pour le spectacle, et ce n'est pas tout le temps. À part le bruit, on ne saurait même pas qu'elle tourne."

Pour Dustin Brice, cette MR2 reste avant tout un concept né de séances de mécanique à 2 heures du matin dans son garage. Le V6 2GR-FE encaisse la poussée de l'APU sans pièces internes renforcées, tandis que l'habitacle adopte volant façon manche à balai, affichage tête haute et joystick de chasseur. Quand on lui parle de ceux qui feraient différemment, il répond simplement : "J'aime les Toyota et j'aime le bruit des jets".