Audi surprend avec le retour d'un V6 TDI de 300 ch sur l’A6

Que reste-t-il du diesel en 2025 pour les grandes routières haut de gamme ? Alors que la plupart des constructeurs ont quasiment tourné la page, ne laissant survivre que quelques modèles, Audi trace une autre voie...

Audi A6 V6 TDI 300 ch : le grand retour du six cylindres diesel

Initialement, Audi avait limité l’A6 à des quatre cylindres 2,0 litres essence, diesel ou hybrides rechargeables au lancement. Le constructeur d’Ingolstadt revient désormais à ses fondamentaux longue distance avec un tout nouveau moteur V6 diesel pour l’A6. Ce bloc 3,0 litres TDI de 300 ch, et 580 Nm de couple arrive accompagné d’une hybridation légère 48 volts baptisée MHEV plus, d’un compresseur électrique inédit sur cette motorisation et de la possibilité de rouler au carburant renouvelable HVO 100. Un drôle de cocktail entre tradition et haute technologie pour une grande berline que certains voyaient déjà condamnée à l’électrification totale.
Sur l’Audi A6 V6 TDI 300 ch, Audi annonce une consommation mixte comprise entre 5,4 et 6,1 l/100 km et des émissions de CO₂ situées entre 141 et 160 g/km selon les versions. De quoi replacer la grande berline dans son rôle de dévoreuse d’autoroute, avec un couple de 580 Nm largement supérieur à celui des quatre cylindres 2,0 litres proposés jusqu’ici. Le V6 TDI quattro sera disponible à la commande dès le 4 décembre 2025 sur l’Audi A6, en complément des motorisations déjà au catalogue.
Dans sa communication internationale, la marque aux anneaux promet un véritable saut technologique par rapport aux anciens V6 TDI. Ce nouveau bloc établirait "des nouveaux standards en comparaison avec ses prédécesseurs". La sensation de conduite "ressemble au ressenti d'une conduite électrique avec une puissance similaire", ajoute le constructeur, soit une réponse annoncée proche de celle d’une motorisation électrique de puissance comparable, en particulier lors des démarrages et des reprises à mi régime qui concernent directement les gros rouleurs.

Audi A6 V6 TDI 300 ch : le cocktail technologique du V6 TDI

Pour parvenir à ce mélange de puissance et d’efficience, Audi s’appuie sur une chaîne de traction hybride qui repose sur trois éléments électrifiés : un générateur de chaîne cinématique, un alterno démarreur entraîné par courroie et une batterie au lithium fer phosphate. L’alterno démarreur a pour rôle de démarrer le V6 et d’alimenter la batterie en énergie électrique. Le générateur de chaîne cinématique permet, lui, une conduite partiellement électrique à très basse vitesse, en circulation urbaine lente, lors des manœuvres de stationnement ou dans un trafic fluide, et fournit un couple supplémentaire de 230 Nm et jusqu’à 24 ch, lors des démarrages et dépassements, tout en pouvant restituer jusqu’à 25 kW d’énergie à la batterie en décélération. Audi résume le fonctionnement de l’ensemble ainsi : "combiné à cette hybridation légère MHEV plus, le V6 TDI, au nom de code EA897evo4, doit offrir des performances élevées dans toutes les situations, du démarrage en ville au dépassement sur autoroute".
La grande nouveauté tient aussi au compresseur électrique, intégré pour la première fois à la technologie MHEV plus de ce V6 TDI 3.0 litres. Alimenté par le réseau 48 volts, il est placé dans le circuit d’admission, derrière le turbocompresseur classique et l’échangeur, et vient surcomprimer l’air déjà comprimé par le turbo lorsque la demande de charge est élevée alors que l’énergie des gaz d’échappement est encore faible. Ce dispositif fonctionne désormais sur toute la plage de régime et vise à éliminer le temps de réponse du turbo. En parallèle, le nouveau V6 TDI est homologué pour l’utilisation du carburant durable HVO 100, une huile végétale hydrotraitée produite à partir de résidus comme les huiles de cuisson usagées ou les sous produits agricoles et conforme à la norme européenne EN 15940, qui permettrait, selon Audi, de réduire les émissions de CO₂ de 70 à 95 % par rapport au diesel d’origine pétrolière.

Malgré ces avancées environnementales, l’Audi A6 V6 TDI resterait en France assujettie à un malus compris entre 2 205 et 14 325 € à partir du 1er janvier 2026, rappelant que performance et fiscalité restent un équilibre délicat...