Abarth envisagerait le retour d’une compacte sportive à essence

Publié le 26 novembre 2025 à 14:00
Nouvelle Abarth 595 : de retour avec un moteur thermique ?

Bousculée par l’échec de ses 500e et 600e, Abarth étudie en 2025 en Europe une compacte sportive à essence dérivée de la nouvelle 500 Hybrid.

Un an après avoir fait ses adieux officiels au moteur essence, Abarth prépare discrètement un possible retour de la compacte sportive à essence. La marque au scorpion, qui ne propose plus que les électriques Abarth 500e et Abarth 600e depuis l’arrêt des 595 et 695 en août 2024, réfléchit désormais à une citadine vitaminée basée sur la nouvelle Fiat 500 Hybrid...

Abarth : entre effondrement des ventes et colère des clubs

Derrière ce revirement se cache une réalité moins glamour... une chute brutale des ventes et une colère grandissante chez les passionnés, qui ne se reconnaissent plus dans l’offre actuelle 100 % électrique. Avec la 500 Hybrid, Abarth tient peut‑être une base technique pour un futur modèle thermique, mais la route s’annonce semée de contraintes mécaniques et financières. Et c’est justement là que l’histoire devient intéressante.
Depuis deux ans, le passage au tout électrique a mis la marque sous pression. Abarth vendait encore près de 10 000 voitures en 2024 et qu’elle "peine à franchir les 2 000 unités en 2025", soit une chute d’environ 80 %.
En Europe, seules 1 030 Abarth ont été immatriculées entre janvier et juin 2025, contre 4 867 un an plus tôt. Au Royaume-Uni, les chiffres publiés montrent la même tendance : 5 631 voitures écoulées en 2018, 954 à la même période en 2024, seulement 273 sur la même période en 2025.
La disparition des Abarth 595 et 695 thermiques en août 2024 a laissé la marque avec deux modèles électriques aux tarifs élevés, autour de 36 900 € pour la 500e et 44 900 € pour la 600e, bien loin de l’image de petite sportive "accessible" qui a forgé sa réputation.
Surtout, les clients historiques ne s’y retrouvent pas : "Le client Abarth veut un moteur thermique, non seulement pour la puissance, mais parce qu’il achète la voiture pour ensuite la modifier de ses propres mains" [...]
"Sur l’électrique, on ne peut pas. Ils ne peuvent plus mettre les mains dans le moteur ou jouer avec le carburant. C’est une limitation, et les clubs Abarth ne sont pas contents", reconnaît Gaetano Thorel, directeur des marques Fiat & Abarth.
Pour un constructeur, dont l’essence même repose depuis des décennies sur la préparation et le bricolage maison, cet argument pèse très lourd...

Fiat 500 Hybrid : une base tentante mais une vraie impasse technique pour une compacte sportive à essence

Le lancement de la nouvelle Fiat 500 Hybrid, produite à Turin et dérivée d’une plateforme de Fiat 500e modifiée, change pourtant la donne. Ce châssis peut "en théorie" encaisser davantage de puissance, ce qui ouvre la porte à une éventuelle Abarth 500 hybride.
Sous le capot, on trouve aujourd’hui un petit moteur essence atmosphérique 1,0 litre trois cylindres de 64 ch, annoncé à 16,2 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. De quoi en faire l’une des voitures les plus lentes du marché à son arrivée.
Gaetano Thorel reste très clair sur ce point : ce bloc "ne peut pas le faire", tant par sa faible puissance que par son comportement jugé trop linéaire, loin du caractère rageur attendu sur une Abarth.
Sur le plan technique, le défi dépasse largement la simple question de puissance. La plateforme de la 500e a été conçue dès l’origine pour un petit moteur électrique compact, avec un espace limité dans le compartiment avant et des besoins de refroidissement très différents de ceux d’un moteur thermique plus gros et plus puissant.
Il y a "peu de place pour installer quelque chose de beaucoup plus imposant ou nécessitant un refroidissement nettement supérieur" que l’actuel 1,0 litre, ce qui complique sérieusement l’idée d’une vraie compacte sportive à essence sur cette base. À cela s’ajoute une autre inconnue : le retour sur investissement d’un nouveau modèle Abarth thermique, alors que les volumes actuels restent faibles.

Qu’un futur modèle voie le jour ou non, cette ouverture marque déjà une rupture symbolique avec le tout électrique affiché jusque là et laisse entrevoir des conséquences possibles sur la 600 et les prochains projets badgés Abarth...

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À propos de l’auteur
Lucas Brenot
Lucas Brenot
J’aime l’automobile pour ce qu’elle apporte concrètement : la sensation de conduite, le plaisir d’un moteur bien réglé, le soin apporté à un intérieur. J’ai grandi avec des voitures autour de moi, et c’est resté une vraie curiosité au quotidien.
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