Abarth envisagerait le retour d’une compacte sportive à essence
Bousculée par l’échec de ses 500e et 600e, Abarth étudie en 2025 en Europe une compacte sportive à essence dérivée de la nouvelle 500 Hybrid.
Un an après avoir fait ses adieux officiels au moteur essence, Abarth prépare discrètement un possible retour de la compacte sportive à essence. La marque au scorpion, qui ne propose plus que les électriques Abarth 500e et Abarth 600e depuis l’arrêt des 595 et 695 en août 2024, réfléchit désormais à une citadine vitaminée basée sur la nouvelle Fiat 500 Hybrid...
Abarth : entre effondrement des ventes et colère des clubs
Derrière ce revirement se cache une réalité
moins glamour... une chute brutale des
ventes et une colère grandissante
chez les passionnés, qui ne se reconnaissent plus dans l’offre
actuelle 100 % électrique. Avec la 500
Hybrid, Abarth tient peut‑être une base
technique pour un futur modèle
thermique, mais la route s’annonce semée de
contraintes mécaniques et financières. Et c’est
justement là que l’histoire devient
intéressante.
Depuis deux ans, le passage au tout électrique a
mis la marque sous pression.
Abarth vendait encore près de 10 000
voitures en 2024 et qu’elle "peine à franchir les 2
000 unités en 2025", soit une chute d’environ 80
%.
En Europe, seules 1 030 Abarth ont été
immatriculées entre janvier et
juin 2025, contre 4 867 un an
plus tôt. Au Royaume-Uni, les chiffres publiés
montrent la même tendance : 5 631 voitures
écoulées en 2018, 954 à la même période en
2024, seulement 273 sur la même période en
2025.
La disparition des Abarth 595 et
695 thermiques en août 2024 a laissé la marque
avec deux modèles électriques aux tarifs élevés,
autour de 36 900 € pour la 500e et 44 900
€ pour la 600e, bien loin de l’image de petite
sportive "accessible" qui a forgé sa
réputation.
Surtout, les clients historiques ne s’y retrouvent
pas : "Le client Abarth veut un moteur thermique, non seulement
pour la puissance, mais parce qu’il achète la voiture pour ensuite
la modifier de ses propres mains" [...]
"Sur l’électrique, on ne peut pas. Ils ne peuvent plus mettre
les mains dans le moteur ou jouer avec le carburant. C’est une
limitation, et les clubs Abarth ne sont pas contents",
reconnaît Gaetano Thorel, directeur des marques
Fiat & Abarth.
Pour un constructeur, dont l’essence même repose
depuis des décennies sur la préparation et le
bricolage maison, cet argument
pèse très lourd...
Fiat 500 Hybrid : une base tentante mais une vraie impasse technique pour une compacte sportive à essence
Le lancement de la nouvelle Fiat 500
Hybrid, produite à Turin et dérivée d’une
plateforme de Fiat 500e modifiée,
change pourtant la donne. Ce châssis peut "en
théorie" encaisser davantage de puissance, ce qui
ouvre la porte à une éventuelle Abarth 500
hybride.
Sous le capot, on trouve aujourd’hui un petit
moteur essence atmosphérique 1,0 litre trois
cylindres de 64 ch, annoncé à 16,2 secondes pour
passer de 0 à 100 km/h. De quoi en faire l’une des
voitures les plus lentes du marché à son
arrivée.
Gaetano Thorel reste très clair sur ce point : ce
bloc "ne peut pas le faire", tant par sa faible
puissance que par son
comportement jugé trop linéaire, loin du
caractère rageur attendu sur une
Abarth.
Sur le plan technique, le défi dépasse largement
la simple question de puissance. La
plateforme de la 500e a été conçue dès l’origine
pour un petit moteur électrique compact, avec un
espace limité dans le compartiment avant et des
besoins de refroidissement très différents de ceux
d’un moteur thermique plus gros et plus
puissant.
Il y a "peu de place pour installer quelque chose de beaucoup
plus imposant ou nécessitant un refroidissement nettement
supérieur" que l’actuel 1,0 litre, ce qui
complique sérieusement l’idée d’une vraie
compacte sportive à essence sur cette base. À cela
s’ajoute une autre inconnue : le retour sur
investissement d’un nouveau modèle
Abarth thermique, alors que les
volumes actuels restent faibles.
Qu’un futur modèle voie le jour ou non, cette ouverture marque déjà une rupture symbolique avec le tout électrique affiché jusque là et laisse entrevoir des conséquences possibles sur la 600 et les prochains projets badgés Abarth...


