« Personne n'a manifesté d’intérêt » : les client Pagani ne veulent pas d’électriques
Chez Pagani, les clients boudent l’électrique. À tel point que l’Utopia électrique a été enterrée avant même d’exister.
La marque italienne avait un projet ambitieux de supercar 100% électrique. Mais face à l’indifférence de sa clientèle, Pagani a tout simplement renoncé. En fait, la clientèle de la firme transalpine ne semble pas être sensible à l’électrification.
Une électrique Pagani, personne n’en veut
Chez Pagani, l’attente pour une supercar se compte en
années. Et les carnets de commandes ne désemplissent jamais.
Pourtant, une chose semble rebuter les amateurs de la marque :
l’électrique. Alors que l’Utopia, dernier bijou du
constructeur italien, devait initialement se décliner en version
zéro émission, ce projet a été
abandonné. Cela, avant même sa présentation officielle. En
cause : l’absence totale d’intérêt des clients.
C’est ce qu’a confirmé Sebastian Berridi, porte-parole de la
marque, dans un entretien avec nos confrères de CarBuzz.
« Lorsque nous avons commencé le développement de l'Utopia il y
a huit ans, une équipe entière travaillait sur une version
électrique. Mais après l’avoir proposée à nos clients, personne n’a
montré le moindre intérêt ».
Pagani avait pourtant mis les moyens. Des partenariats
avancés avec Mercedes-AMG, un travail de
fond sur la technologie, une plateforme pensée dès le
départ pour accueillir une version thermique et
électrique… Mais malgré l'engagement, la réalité économique a fini
par l’emporter.
Le V12 AMG prolongé jusqu’en 2032
« Nous avons investi dans la R&D, nous étions
proches de nos fournisseurs. Mais nous sommes une entreprise
familiale. Et nous ne pouvions pas nous permettre un projet aussi
peu rentable », précise Berridi.
Pagani n’a donc jamais sérieusement envisagé l’hybride,
jugé trop complexe et inabouti au moment du lancement du
développement. Résultat : l’Utopia reste exclusivement thermique,
fidèle à son ADN mécanique.
Pagani continue donc de miser sur son fabuleux V12 bi-turbo d’origine
AMG, qui reste au cœur de sa philosophie. Et bonne
nouvelle : ce moteur iconique bénéficie désormais d’une
homologation jusqu’à 2030 en Europe et 2032 en Californie.
Voilà qui offre ainsi une belle fenêtre d’avenir pour les
modèles thermiques.
« Le V12 est une célébration mécanique. L’associer à une boîte
manuelle, c’est offrir une expérience unique, cérébrale, que nos
clients recherchent. Nous n’avons aucune raison de nous en éloigner
», affirme Berridi.
Le désamour pour les hypercars électriques ne touche
pas que Pagani. Koenigsegg, Rimac, Maserati, Lamborghini
ou encore Ferrari rencontrent tous des obstacles similaires.
Pagani n’est pas la seule à faire face à ce problème
Christian von Koenigsegg parle d’un intérêt «
extrêmement faible » pour ce type de modèles. Chez Rimac, les 150
exemplaires de la Nevera peinent à trouver preneur, malgré des
performances record. Maserati a mis fin à son projet de
MC20 électrique.
Lamborghini et Ferrari ont repoussé leurs
lancements, faute de demande. Bref, on comprend Pagani et
sa décision.
Pourquoi ? Parce qu’en matière de performances, des modèles grand
public comme la Tesla Model S Plaid ou la Lucid Air Sapphire
rivalisent désormais avec les hypercars... Pour un dixième du prix.
L’exclusivité et le design ne suffisent plus à justifier
l’investissement pour certains clients.
Face à cette réalité, Pagani choisit de ne pas forcer le virage
électrique. Tant que ses clients continueront de plébisciter les
moteurs à combustion, le constructeur n’aura aucune
raison de changer de cap. Dans un monde automobile en
pleine mutation, la marque italienne défend une vision artisanale,
mécanique et passionnée. Bien loin des contraintes de
l’électrification à tout prix.



