« Personne n'a manifesté d’intérêt » : les client Pagani ne veulent pas d’électriques

Publié le 19 juillet 2025 à 09:00
Il paye des millions pour faire "comme si" sa Pagani était abimée

Chez Pagani, les clients boudent l’électrique. À tel point que l’Utopia électrique a été enterrée avant même d’exister.

La marque italienne avait un projet ambitieux de supercar 100% électrique. Mais face à l’indifférence de sa clientèle, Pagani a tout simplement renoncé. En fait, la clientèle de la firme transalpine ne semble pas être sensible à l’électrification.

Une électrique Pagani, personne n’en veut

Chez Pagani, l’attente pour une supercar se compte en années. Et les carnets de commandes ne désemplissent jamais. Pourtant, une chose semble rebuter les amateurs de la marque : l’électrique. Alors que l’Utopia, dernier bijou du constructeur italien, devait initialement se décliner en version zéro émission, ce projet a été abandonné. Cela, avant même sa présentation officielle. En cause : l’absence totale d’intérêt des clients.
C’est ce qu’a confirmé Sebastian Berridi, porte-parole de la marque, dans un entretien avec nos confrères de CarBuzz. « Lorsque nous avons commencé le développement de l'Utopia il y a huit ans, une équipe entière travaillait sur une version électrique. Mais après l’avoir proposée à nos clients, personne n’a montré le moindre intérêt ».
Pagani avait pourtant mis les moyens. Des partenariats avancés avec Mercedes-AMG, un travail de fond sur la technologie, une plateforme pensée dès le départ pour accueillir une version thermique et électrique… Mais malgré l'engagement, la réalité économique a fini par l’emporter.

Le V12 AMG prolongé jusqu’en 2032

« Nous avons investi dans la R&D, nous étions proches de nos fournisseurs. Mais nous sommes une entreprise familiale. Et nous ne pouvions pas nous permettre un projet aussi peu rentable », précise Berridi.
Pagani n’a donc jamais sérieusement envisagé l’hybride, jugé trop complexe et inabouti au moment du lancement du développement. Résultat : l’Utopia reste exclusivement thermique, fidèle à son ADN mécanique.
Pagani continue donc de miser sur son fabuleux V12 bi-turbo d’origine AMG, qui reste au cœur de sa philosophie. Et bonne nouvelle : ce moteur iconique bénéficie désormais d’une homologation jusqu’à 2030 en Europe et 2032 en Californie. Voilà qui offre ainsi une belle fenêtre d’avenir pour les modèles thermiques.
« Le V12 est une célébration mécanique. L’associer à une boîte manuelle, c’est offrir une expérience unique, cérébrale, que nos clients recherchent. Nous n’avons aucune raison de nous en éloigner », affirme Berridi.
Le désamour pour les hypercars électriques ne touche pas que Pagani. Koenigsegg, Rimac, Maserati, Lamborghini ou encore Ferrari rencontrent tous des obstacles similaires.

Pagani n’est pas la seule à faire face à ce problème

Christian von Koenigsegg parle d’un intérêt « extrêmement faible » pour ce type de modèles. Chez Rimac, les 150 exemplaires de la Nevera peinent à trouver preneur, malgré des performances record. Maserati a mis fin à son projet de MC20 électrique. Lamborghini et Ferrari ont repoussé leurs lancements, faute de demande. Bref, on comprend Pagani et sa décision.
Pourquoi ? Parce qu’en matière de performances, des modèles grand public comme la Tesla Model S Plaid ou la Lucid Air Sapphire rivalisent désormais avec les hypercars... Pour un dixième du prix. L’exclusivité et le design ne suffisent plus à justifier l’investissement pour certains clients.
Face à cette réalité, Pagani choisit de ne pas forcer le virage électrique. Tant que ses clients continueront de plébisciter les moteurs à combustion, le constructeur n’aura aucune raison de changer de cap. Dans un monde automobile en pleine mutation, la marque italienne défend une vision artisanale, mécanique et passionnée. Bien loin des contraintes de l’électrification à tout prix.

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À propos de l’auteur
Hugo Quintal
Hugo Quintal
Passionné d'automobile depuis le plus jeune âge, je me suis spécialisé dans le journalisme auto lors de mes études. Mon truc à moi ? Les nouveautés, les technologies, la performance... Des passions dans la passion que j'ai découvertes en essayant tout ce qui roule sur cette planète. Quand je n'écris pas et que je ne suis pas derrière un volant... Je suis sur l'eau, en Kite ou en Wakeboard.
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