La future Jaguar électrique développe 1.000 chevaux, mais est-ce bien utile ?
Jaguar est dans la tourmente. Mais son futur modèle 100% électrique développe 1.000 chevaux. Mais après tout, à quoi ça sert ?
La transformation de Jaguar en constructeur de véhicules électriques de luxe n’a jamais été aussi radicale. Et si l’on en croit les premières spécifications de sa future GT Type 00, elle pourrait également devenir l’une des plus puissantes voitures de grand tourisme du marché. Mais cette puissance à quatre chiffres est-elle vraiment nécessaire ? C’est la question que soulève ce pari audacieux.
Trois moteurs pour dépasser les 1.000 chevaux
Désignée en interne sous le nom de X900, cette
nouvelle Jaguar GT 100% électrique
développera plus de 1.000 chevaux, grâce à trois moteurs
électriques. Un sur l’essieu avant et deux à l’arrière. La
répartition du couple sera orientée vers l’arrière (30/70), même si
elle pourra être modulée électroniquement selon les besoins.
Avec plus de 5 mètres de long, un empattement imposant et des
jantes de 23 pouces de série, cette Jaguar ne passera pas
inaperçue. L’ensemble sera alimenté par une batterie de 120 kWh, offrant
jusqu’à 644 km d’autonomie WLTP. Le véhicule reposera sur
une plateforme dédiée, conçue exclusivement pour les véhicules
électriques.
Jaguar espère contenir le poids en dessous des 2.750 kg, un
chiffre qui reste élevé malgré les efforts déployés sur la
répartition et la structure. Pour compenser cette masse, la marque
a opté pour une suspension pneumatique intégrale, un amortissement
adaptatif à double soupape et
des roues arrière directrices. Celles-ci seront d’ailleurs
capables de pivoter jusqu’à 6° en opposition pour réduire le rayon
de braquage.
Luxe moderne, silhouette étrange : mais que fait Jaguar ?
Sur la route, la vitesse de pointe dépasse
les 257 km/h, selon PistonHeads, avec un silence de
fonctionnement bluffant grâce à une insonorisation renforcée.
Le style de cette nouvelle Jaguar marquera une rupture complète
avec le passé. Long capot, hayon arrière, ligne de toit
basse… La silhouette interpelle, à mi-chemin entre coupé
et shooting brake. L’ouverture du
coffre semble néanmoins peu pratique, avec une découpe étroite
repérée sur les prototypes camouflés.
À bord de cette Jaguar, les détails restent rares. Le
constructeur mise sur des matériaux nobles et une présentation
minimaliste. À l’image des dernières productions haut de
gamme du groupe Jaguar Land Rover.
Ce modèle haut de gamme devrait être vendu à partir de
120.000 dollars, avec des livraisons prévues fin 2027.
Jaguar affirme avoir déjà assemblé 150 prototypes à des fins
d’essai dans des conditions extrêmes.
Mais ce virage stratégique est périlleux. Jaguar ne cache
pas que 85% des acheteurs de cette nouvelle GT ne seront
pas des clients historiques de la marque.
Une renaissance à haut risque pour Jaguar
Le constructeur table donc sur une nouvelle
clientèle, plus aisée, plus internationale, mais
probablement moins attachée à l’héritage de la
marque britannique.
La transition tombe à un moment critique. En 2024, Jaguar
n’a livré qu’environ 33.000 véhicules, contre 181.500 en
2018. En Europe, les immatriculations ont chuté de plus de
86% en 2025, selon les derniers chiffres de l’ACEA. Le seul modèle
encore en production est le F-Pace.
En misant sur une marge élevée plutôt que sur les volumes,
Jaguar fait un pari comparable à celui de certains
constructeurs de niche. Mais la complexité de fabrication
d’un véhicule électrique, surtout dans une configuration
tri-moteur, soulève des doutes quant à sa rentabilité réelle.
Design atypique, puissance excessive, prix élevé, clientèle à
reconstruire et image de marque en reconquête. Bref,
cette GT électrique de 1.000
chevaux incarne autant l’ambition que l’incertitude. Reste
à savoir si cela suffira à ramener Jaguar dans la course… Ou à
précipiter sa sortie de route.



























