Dakar 2026 - Sébastien Loeb : "Je n'ai pas de porteurs d'eau chez Dacia"
Sport Auto a rencontré Sébastien Loeb pour prendre le pouls de ses ambitions à la veille du Dakar 2026 au volant du Dacia Sandrider.
Sébastien Loeb vaincra-t-il enfin le signe indien sur le Dakar ? Cette dixième participation au plus célèbre des rallye-raids sera-t-elle la bonne pour celui qui court après la victoire au général depuis près d'une décennie ?
Dakar 2026 : Sébastien Loeb vaincra-t-il le signe indien ?
On se souvient qu'en janvier 2025, l'Alsacien et son désormais
ex-copilote Fabian Lurqin étaient
partis à la faute au 12ème km de l'Etape 3. Si le duo était
sorti indemne d'une belle série de cabrioles, le
Sandrider n'avait pu en
dire autant.
A l'arrivée du parcours (avec un
retard considérable), Loeb et
Lurquin avaient toutefois dû renoncer après une inspection
de la FIA. Pour Loeb, il s'agissait du troisième abandon
sur le Dakar après les éditions 2018 et 2021.
En dehors d’une 9ème place à ses débuts en 2016, le nonuple
champion WRC (rejoint au palmarès par Ogier)
avait toujours figuré sur le podium avec une
2ème position en 2017 puis en 2022 et 2023, sans
oublier une 3ème place en 2019 et 2024.
Un an
plus tard, le légendaire pilote français affiche comme toujours une
ambition teintée de prudence pour sa
deuxième apparition dans les steppes
d'Arabie saoudite au sein de l'armada de
Dacia. Avec une nouveauté : une quatrième
voiture aux mains de Lucas Moraes et
Dennis Zenz. De quoi faire renforcer les
possibilités de stratégie ?
Sébastien Loeb : "Je n'ai pas trois porteurs d'eau chez Dacia"
"Les autres voitures ne roulent pas forcément pour moi,
tempère Loeb dans le cadre d'une conférence à
laquelle Sport Auto a participé en ce
mardi 9 décembre. Personne dans l'équipe n'est porteur d'eau de
personne. En début de rallye, chaque équipage a les mêmes chances.
Après, ce qui se dessine, se dessine : si une seule voiture reste
dans la bagarre, et que les trois autres ont perdu cinq heures,
elles se mettront un peu au service de celle qui peut jouer la
victoire.
Mais ça peut aller aussi dans l'autre sens, et que je me mette au
service d'un équipier. Rien n'est défini à l'avance, et avoir une
quatrième voiture ne change rien à l'équation. Ce qui compte, c'est
être devant, mais aussi arriver au bout sans gros problèmes.
Les écarts ont beau être serrés, gagner des spéciales
n'est pas toujours une garantie de victoire au général. Tout
simplement parce qu'aujourd'hui, on perd parfois plus le lendemain
par rapport à ce qu'on a gagné la veille, rien qu'en ouvrant la
piste. La clé est surtout d'être dans le bon rythme, et de faire
une course propre. Mais je n'ai pas trois porteurs d'eau chez
Dacia."
Sébastien Loeb : "Plus de sérénité" avec son nouvel équipier
Mi-octobre, Loeb et son nouveau navigateur Edouard
Boulanger, échangé avec son équipier de chez Dacia
Nasser Al-Attiyah, frappaient fort en remportant
le Rallye du Maroc en conclusion du Championnat du
monde des Rallyes-Raids.
"On ne pouvait pas mieux se préparer qu'en gagnant au
Maroc, déclare Loeb. C'est le rallye de la saison qui
rassemble le plus au Dakar, ça met en confiance et tout s'est bien
passé avec le nouveau copilote.
Cela nous ouvre aussi les yeux sur l'intensité de la lutte à venir
: en spéciales, les écarts étaient presque inexistants, on se
bagarrait à la seconde, on ne pouvait pas se permettre de perdre
cinq minutes. Cela démontre à quel point les autres sont
là. Au Dakar, il faudra être sage, sans perdre de temps,
et être dans le bon wagon en permanence.
Bien que la
collaboration avec Boulanger soit encore fraîche,
la prestation marocaine a déjà permis de dégager des premiers
constats. "Il y a plus de sérénité dans la voiture, moins de
stress, confesse Loeb. Cela reste plus posé, avec moins de
communication. Ce qui me laisse plus de temps pour moi, pour me
concentrer sur le pilotage. La base reste la même, mais c'est une
façon de faire un petit peu différente, c'est positif."
Dakar 2026 : quel parcours et défis ?
Mi-novembre dernier,
l'ASO dévoilait le parcours du Dakar
2026 que les équipages devront affronter du 3 au 17
janvier en Arabie saoudite. Cette
48ème édition, qui comptera pour le
Championnat du monde des Rallye-Raids (W2RC),
comprend un total de 13 étapes étalées sur environ 8.000
km, dont près de 5.000 chronométrés, sans
oublier un prologue d’ouverture et une
journée de repos, programmée le 10 janvier à
Riyadh.
L’innovation majeure de l'édition 2026 sera le "marathon
refuge". Deux fois durant l’épreuve, les
concurrents seront privés d’assistance extérieure
et devront compter uniquement sur leurs propres moyens.
Le tracé forme une vaste boucle le long de la mer
Rouge, avec Yanbu comme ville de départ et
d’arrivée. La première semaine se déroulera dans un décor
minéral au nord-ouest, avant de laisser place à d’importants
massifs de dunes en milieu puis en fin de rallye, notamment vers
Bisha et dans la région d’Al
Qassim.
À noter également : le parcours évite volontairement
l’Empty Quarter, afin d’offrir une variété plus
large de terrains et de rythmes. La plus longue journée est prévue
juste avant la pause de Riyadh, avec une
étape approchant les 920 à 925 km, demandant une
gestion très précise du carburant et des pneumatiques.
Certaines spéciales seront d’ailleurs distinctes entre concurrents FIA et FIM, pour équilibrer les difficultés entre autos et motos. Au final, l’édition 2026 rassemblera près de 812 participants et 325 véhicules, dont 118 motos, répartis dans les catégories Ultimate, Challenger, SSV, Stock et Camions.


