Mitsubishi fait rouler à nouveau son 4x4 vainqueur du Dakar 1985

Publié le 21 décembre 2025 à 07:00
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Quarante ans après avoir dompté le Paris‑Dakar, le Mitsubishi Pajero de Patrick Zaniroli sort de l’oubli à Okazaki. Pourquoi Mitsubishi réveille-t‑il aujourd’hui ce 4x4 légendaire, bosses et rayures comprises ?

Quarante ans après sa victoire fondatrice sur le Paris-Dakar, le 4x4 qui a tout déclenché chez Mitsubishi reprend vie. Le constructeur japonais a remis en route le prototype Mitsubishi Pajero vainqueur du Dakar en 1985, resté immobile pendant des décennies dans son centre de R&D d'Okazaki. Pas pour l'enfermer dans un musée flambant neuf, mais pour le faire rouler à nouveau, tel qu'il avait franchi la ligne d'arrivée...

Paris-Dakar 1985 : la victoire fondatrice du Mitsubishi Pajero

L'exploit d'origine s'était joué sur un Rallye Dakar d'une rare brutalité : en 1985, l'épreuve comptait 10 280 km, étalés sur 22 jours, dont 7 485 km de spéciales chronométrées, avec 362 véhicules au départ et deux traversées du désert du Ténéré. Cette première victoire générale a lancé une série de 12 succès pour Mitsubishi, dont sept d'affilée, et alimente aujourd'hui un retour très surveillé.
En 1985, le Paris-Dakar reliait encore la région parisienne à Dakar, au Sénégal, en traversant déserts, montagnes, pistes rocheuses et zones de jungle. Sur cette édition, le Mitsubishi Pajero de Patrick Zaniroli et Jean Da Silva a dominé des adversaires aussi variés que les Toyota Land Cruiser, Range Rover, Porsche 959 ou Opel Manta, avant de s'imposer au classement général.
Un second Pajero, mené par Andrew Cowan et Syer Johnstone, a terminé juste derrière, offrant au constructeur un doublé historique. Cette victoire a marqué la première couronne au classement auto pour un constructeur japonais sur le Rallye Dakar et a ouvert un âge d'or : au total, Mitsubishi a remporté 12 fois l'épreuve, dont une incroyable série de sept succès consécutifs entre 2001 et 2007.

Sous la carrosserie : un Pajero de 1985 taillé pour le désert

Pour relever un tel défi, Mitsubishi était parti d'un châssis échelle de série, type body-on-frame, mais avait profondément retravaillé l'architecture. L'essieu avant avait été avancé pour mieux répartir les masses, les panneaux de carrosserie adoptaient la fibre de carbone et un plastique renforcé de Kevlar afin de réduire le poids, et l'arrière troquait ses lames de ressort contre une suspension à trois bras avec ressorts hélicoïdaux, offrant plus de motricité sur les pistes cassantes.
Sous le capot, un quatre-cylindres 2,6 litres turbo développait environ 222 ch, transmis aux quatre roues par une boîte manuelle à cinq rapports. Après le rallye, ce prototype a pourtant été remisé tel quel dans les locaux d'Okazaki, sans réparation ni entretien pendant près de 40 ans ; pour l'anniversaire de la victoire, des ingénieurs Mitsubishi Motorsport, dont des anciens du WRC et du Dakar, ont décidé de le démonter jusqu'au dernier boulon et de tout inspecter. Le moteur a été entièrement révisé mais sans changement de pièces majeures, les systèmes de suspension, de refroidissement et électriques ont été remis en état, tandis que le châssis, la coque, les sièges et le tableau de bord sont restés d'origine. Les ingénieurs ont choisi de conserver bosses, rayures et impacts gagnés sur le Dakar, de sorte que ce Mitsubishi Pajero vainqueur du Dakar restauré 40 ans après ressemble toujours à la voiture qui a bouclé la spéciale finale.

Cette renaissance s'inscrit dans un mouvement plus large chez Mitsubishi, qui remet en avant son héritage tout-terrain à travers le label Ralliart et des modèles plus orientés aventure. Le constructeur a déjà annoncé une version plus robuste de son SUV Outlander, avec une carrosserie au look tout-terrain et des modes de conduite dédiés au hors-piste, attendue aux Etats-Unis d'ici la fin de l'année prochaine. En coulisses, un nouveau SUV haut de gamme pourrait même ressusciter le nom Pajero...

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À propos de l’auteur
Lucas Brenot
Lucas Brenot
J’aime l’automobile pour ce qu’elle apporte concrètement : la sensation de conduite, le plaisir d’un moteur bien réglé, le soin apporté à un intérieur. J’ai grandi avec des voitures autour de moi, et c’est resté une vraie curiosité au quotidien.
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