F1 - La FIA pour le retour des moteur V8 en 2029... vraiment ?
Un retour des moteurs V8 serait envisagé dès 2029 en F1. La FIA y croit, mais à quelles conditions et pourquoi ?
Le rugissement des moteurs V8 pourrait-il bientôt résonner à nouveau sur les circuits de Formule 1 ? C’est en tout cas le souhait clairement affiché par Mohammed Ben Sulayem. Le président de la FIA a récemment ouvert la porte à un changement de cap moteur, en rupture partielle avec l’ère hybride entamée en 2014.
Le V8 de retour : nostalgie ou stratégie ?
Lors du Grand Prix de Grande-Bretagne, Ben Sulayem
n’a pas mâché ses mots. « Le retour du V8 est en marche
». Pour lui, une nouvelle ère pourrait débuter dès
2029. Soutenu par la FOM et certaines équipes, il estime
que le moment est venu de réfléchir à une solution moteur plus
simple, plus sonore… Et moins coûteuse.
L’argument principal ? Les coûts exponentiels des groupes
motopropulseurs actuels. Le président de la FIA évoque un prix unitaire de près
de 2 millions de dollars par moteur en Formule 1.
Auxquels s’ajoutent des investissements R&D dépassant les 200
millions de dollars. Un gouffre financier, même pour les plus
grandes équipes.
Le retour d’un moteur V8 atmosphérique ne signifierait pas un
simple retour en arrière. La FIA envisage des V8
modernisés, compatibles avec des carburants
synthétiques… Et intégrant probablement une forme
d’hybridation légère. L’objectif : concilier spectacle, coût
maîtrisé et engagement écologique.
Ce virage, s’il se concrétise, marquerait un tournant dans
la philosophie technologique de la F1.
À l’heure où de nombreux constructeurs prennent leurs distances
avec le 100% électrique pour revenir à des solutions plus hybrides
ou thermiques optimisées, la Formule 1 semble vouloir réaffirmer sa
pertinence face à l’industrie automobile.
Le paddock partagé, les fans séduits
Côté équipes, l’idée des Formule 1 à moteur V8 séduit
autant qu’elle interroge. Revenir à un moteur atmosphérique, même
partiellement électrifié, impose un changement radical dans la
conception des monoplaces. Un défi technique… Mais aussi un
levier d’adhésion auprès du public, encore nostalgique du son des
V8, V10 voire V12
d’antan.
Reste à voir si ce projet survivra à la réalité politique,
économique et environnementale du sport. Avec des
motoristes comme Audi récemment engagés dans la voie hybride en
Formule 1 et des règles déjà fixées pour 2026, la fenêtre
de 2029 paraît à la fois proche et lointaine.
Le retour d’un V8 ne signifierait pas l’abandon pur et
simple de la transition énergétique. Ben Sulayem a insisté sur ce
point. « Le carburant reste un enjeu majeur ». Les futures
motorisations pourraient ainsi combiner architecture simple,
carburants durables, et performance accrue. Sans pour autant
sacrifier l’essence du sport.
La Formule 1 pourrait-elle ainsi devenir un laboratoire de technologie émotionnelle, plutôt qu’un étendard de la haute complexité ? C’est peut-être tout le pari de la FIA. Rendre la F1 plus accessible et plus spectaculaire, sans perdre sa crédibilité technologique. Réponse d’ici quelques années… Et quelques centaines de millions d’euros plus tard.



