Koenigsegg veut une supercar accessible, vraiment ?
Chez Koenigsegg, on songe sérieusement à une sportive plus « accessible ». Alors, promesse réaliste ou simple mirage ?
Depuis plus de trente ans, Koenigsegg s’est imposé comme l’un des constructeurs les plus extrêmes de la planète automobile. Chaque modèle produit en Suède est un mélange d’innovation technologique, de performance démesurée et d’exclusivité totale. Le tout, vendu à plusieurs millions d’euros et limité à quelques dizaines d’exemplaires. Mais cela pourrait changer.
L’idée d’une gamme élargie est née chez Koenigsegg
Cette rareté constitue l’ADN même de la marque fondée par Christian von Koenigsegg. Mais le patron laisse désormais entendre que l’entreprise pourrait explorer un territoire totalement inédit pour elle. Celui d’une voiture de sport plus « accessible », sans atteindre le délire tarifaire des Jesko ou Gemera.
Dans un entretien accordé à nos confrères de CarBuzz, Christian von Koenigsegg a reconnu réfléchir à un projet plus démocratisé, du moins à l’échelle de son univers.
« Nous avons envisagé d’augmenter notre volume de production, avec des modèles plus simples et plus accessibles », explique-t-il. Pas question pour autant de parler de « voiture populaire ». Chez Koenigsegg, une sportive plus abordable signifierait plutôt un prix dans la sphère Ferrari ou Lamborghini, et non au niveau d’une Porsche 911 ou d’une Mercedes-AMG.
Produire quelques dizaines d’hypercars par an est une chose. Lancer une véritable sportive de série en est une autre. Mais Koenigsegg en est conscient. Il lui faudrait accroître considérablement ses capacités industrielles, recruter davantage de main-d’œuvre et mettre en place un processus capable de suivre une demande beaucoup plus large.
Entre Ferrari et Lamborghini, pas entre Porsche et Toyota
Von Koenigsegg le reconnaît : passer d’une production ultra-limitée à un modèle de grande diffusion représenterait « un tout autre animal » pour son entreprise. La prudence reste donc de mise. Procéder par étapes, sans risquer de compromettre l’exclusivité ni la qualité qui font la réputation de la marque.
Même en imaginant une sportive « entrée de gamme », il est peu probable que Koenigsegg descende sous la barre des 200.000 à 300.000 euros. Un tarif qui viserait directement les clients hésitant entre une Lamborghini Huracán et une Ferrari F8 Tributo, plutôt qu’entre une Porsche et une Corvette.
Avec son expertise en matière de moteurs surpuissants et de technologies maison (comme sa transmission Koenigsegg Direct Drive ou ses moteurs hybrides innovants), la marque a toutes les armes pour développer une sportive différente. Mais encore faut-il qu’elle soit rentable. Et pour cause, la firme suédoise reste avant tout une entreprise. Il faut donc vendre des modèles pour subsister.
Une stratégie entre rêve et réalisme pour Koenigsegg
Pour l’instant, aucune annonce concrète n’a été faite. Koenigsegg reste focalisé sur la production de ses modèles phares, Jesko et Gemera… Tout en augmentant doucement sa capacité industrielle. L’idée d’une supercar « plus accessible » semble surtout destinée à tester la réaction du marché et des fans.
Car si une telle voiture voit le jour, elle ne sera jamais « populaire ». Elle restera une machine d’exception, réservée à une clientèle fortunée mais légèrement élargie par rapport aux collectionneurs d’hypercars à plusieurs millions.
Imaginer une Koenigsegg accessible au plus grand nombre relève de l’illusion. Mais une sportive à prix Ferrari issue d’Ängelholm ? Là, le scénario devient plausible. Reste à savoir si la marque acceptera de diluer son image ultra-exclusive pour conquérir un marché plus vaste.
Pour les passionnés, cette annonce soulève une question simple. Préféreriez-vous voir plus de Koenigsegg sur les routes, quitte à perdre un peu de leur rareté, ou conserver le mythe intact, réservé à une poignée de privilégiés ?