Rétromobile 2025 : au cœur de l'expo "la F1 tricolore des Années 60 à nos jours"
La 49ème édition du salon Rétromobile propose un stand qui met en lumière la France dans l’histoire de la Formule 1. Sport Auto est allé découvrir cette exposition de 16 monoplaces emblématiques depuis 1960 jusqu'à nos jours.
C'est un véritable bond dans le temps à travers l’histoire de la France au sein de la Formule 1. On retrouve 16 monoplaces emblématiques qui ont un lien "de près ou de loin" avec le drapeau tricolore France. On fait le tour !
Au cœur du stand
Dès lors que vous arrivez sur le stand, vous
êtes accueillis par 16 monoplaces positionnées en
arc de cercle. Celles-ci sont disposées à la façon
d'une frise chronologique. Plus vous tournez la
tête vers la droite, plus vous avancez dans le
temps.
Ce qui frappe tout de suite, c'est bien-sûr l’évolution des
techniques d’ingénierie au fil des décennies. Les
prises d’air, les éléments aérodynamiques, les
ailerons, tout impressionne. Chaque
monoplace comprend, avec elle, une
affiche créée spécialement pour l'exposition où
l'on retrouve l'année du modèle, le
constructeur ainsi que le pilote
qui était au volant, avec une image pour illustrer
la monoplace en pleine course.
Parmi celles exposées, on retrouve la Benetton
B195 pilotée par Michael Schumacher en
1995 ou la Williams FW19 avec le pilote Jacques
Villeneuve en
1997. On peut également admirer la Prost AP03 et
la Ferrari F92A, deux monoplaces pilotées par Jean
Alesi.
Beaucoup d'autres sont à découvrir. Ce n’est pas
tous les jours qu’on peut se trouver au plus près
de véhicules qui ont fait le renom de plusieurs
grands pilotes. Remontons le temps pour comprendre un peu mieux les
fondements de cette exposition…
Des années 1960 jusqu’à…
Eh oui, déjà plus de soixante ans de carrière pour la Formule 1. Six décennies marquées par des moteurs, des voitures mais surtout par des pilotes et la France compte plusieurs grands noms. Historiquement, les débuts de la France au sein de la Formule 1 datent d’après la seconde guerre mondiale. Plusieurs constructeurs, dont Gordini ou Bugatti s’y intéressent mais les débuts ne rencontrent pas le succès escompté. De nombreux échecs poussent les équipes françaises à se retirer. Cependant, ce n’est qu’en 1968 que les choses s’intensifient avec Matra Sports qui entre en lice avec des monoplaces au drapeau tricolore.
La France et la F1, toute une histoire
À ses débuts, Matra s’engage avec un véhicule
basé sur un châssis MS 11 propulsée par un
moteur V12 maison. Les deux véhicules sont
présents sur la grille de départ du Grand Prix de
Monaco avec à leur bord Johnny
Servoz-Gavin et Jean-Pierre Beltoise.
Ces derniers sont, cependant, rapidement contraints d’abandonner.
En 1969, la firme française remporte deux
victoires. Elle gagne à la fois la coupe des
constructeurs et son pilote du moment, Jackie
Stewart se voit décerner le titre de champion du
monde. La monoplace Matra MS80, avec laquelle il a
remporté son titre, fait partie de
l'exposition.
Cependant, malgré ces victoires, Matra se retire
définitivement de la Formule 1. À l’époque, la
culture de la Formule 1, en France, s’accroit de
manière exponentielle. Il faudra attendre
1975 pour que les constructeurs
français se représentent à nouveau en
Formule 1.
L’ascension des pilotes français
Si les écuries françaises ne sont plus
présentes dans les paddocks, en revanche, les
classements ne manquent pas de pilotes issus de
l’hexagone, à l’instar de Jean-Pierre Beltoise,
parti chez la British Racing Motors (BRM). Les
pilotes, tels que Patrick Depailler, Jean-Pierre Jarier ou encore
Jacques Laffite se rajoutent et investissent les
paddocks.
À ces talents, s’additionnent dix ans plus tard : René
Arnoux, Jean-Pierre Jabouille, Didier
Pironi ou encore Patrick Tambay.
Ils font grimper le nombre de sept pilotes
français dans la F1.
En 1975 donc, c'est le retour d’une écurie
française. L’ancien pilote Guy
Ligier parvient à trouver les fonds
nécessaires et voit arriver l’ingénieur Gérard
Ducarouge qui met en place la
monoplace Ligier JS5. Jacques
Laffite devient le pilote de
Ligier. Il enchaîne les performances
prometteuses avant de décrocher, le 19 juin 1977 à
Anderstorp, en Suède, la première
victoire 100 % française en championnat du
monde.
Pendant ce temps, le sport automobile évolue, et
les grands constructeurs généralistes font leur
entrée en Formule 1. Parmi eux, une marque bien
connue du grand public prend les devants :
Renault.
Renault au sein de la F1
À la fin de l’année 1980, alors que Ferrari annonce le recrutement de Didier
Pironi, Jean-Pierre Jabouille se
blesse lors du Grand Prix de Montréal. Renault
saisit alors l’opportunité de recruter un jeune
talent qui fait déjà parler de lui : Alain Prost. En 1983, la
monoplace Renault figure parmi les plus
compétitives du plateau, et jusqu’au dernier
Grand Prix à Kyalami, le duo Prost-Cheever reste
en lice pour le titre.
Mais le destin en décide autrement : le turbo de la
Renault lâche, offrant la victoire finale à
Nelson Piquet et BMW. Cet échec
marque la fin de l’association entre Prost et
Renault. Le pilote français rejoint alors
McLaren, où il remportera trois
titres mondiaux (1985, 1986, 1989).
Après un passage éclair chez Ferrari, Prost
intègre l’écurie Williams, renouant ainsi avec
Renault. Retiré de la F1 en 1985, le constructeur
français fait son retour en tant que
motoriste en 1989, profitant du changement de
réglementation pour introduire un
V10. Renault s’impose rapidement comme une
référence et, en 1993, permet à
Prost de décrocher son quatrième titre. Deux ans
plus tard, Michael Schumacher est
sacré champion du monde au volant de sa
Benetton-Renault, une monoplace que l'on peut
d'ailleurs admirer dans l'exposition. L’ascension
de Renault se poursuit avec Damon Hill, qui offre
à Williams-Renault une nouvelle couronne en
1996.
En 1997, Renault décide de se retirer de la
discipline, avant de revenir en 2000 en rachetant
l’écurie Benetton. Sous la direction de Flavio
Briatore, l’équipe française brille à nouveau avec
Fernando Alonso. Il remporte quatre titres entre
2005 et 2006. Bien que
Renault cesse ensuite ses
activités en tant qu’écurie, son département
moteur basé à Viry-Châtillon continue de jouer un
rôle clé en F1. Son partenariat avec Red
Bull et Sebastian Vettel est couronné de
succès, décrochant quatre titres consécutifs entre
2010 et 2013.
L’arrêt de Renault aura été de courte durée
puisqu'en 2016, Carlos Ghosn décide de réintégrer
la Formule 1. Renault F1 Team est désormais en
mesure de viser les podiums.
En 2020, Luca de Meo rebaptise l’écurie en "Alpine
F1 Team". Elle s’illustre aujourd'hui avec Pierre Gasly et Esteban Ocon au volant. Ce
dernier a d’ailleurs marqué l’histoire en
remportant le Grand Prix de Hongrie en 2021.
La performance des monoplaces est essentielle,
mais le talent du pilote reste déterminant pour
accomplir l'exploit. Grâce à cette nouvelle
édition de Rétromobile, vous aurez également
l'occasion de rencontrer certains grands
pilotes qui ont marqué
l'histoire...
Rencontre avec les pilotes
Au programme de cette exposition, il n'y aura pas seulement des monoplaces à observer. Vous pourrez aussi compter sur la présence de pilotes tels que Jean Alesi et Olivier Panis. À noter que Sébastien Ogier, pilote de renom de rallye sera également présent. Tant d’histoires et de rencontres qui rendent cette exposition à la fois enivrante mais surtout très attractive…
Envie de découvrir tout cela par vos propres yeux ? Le salon Rétromobile accueille cette exposition jusqu'au 9 février. Elle se situe au cœur du pavillon 2, au Paris expo Porte de Versailles. Ne manquez pas cette occasion unique d’admirer ces bolides de légende de près.


