Renault Mégane RS (2009-2016) : que vaut-elle sur le marché de l’occasion ?
Cette 2ème génération de la Renault Mégane RS capitalise les points forts de sa devancière et séduit enfin par sa finition, par sa ligne plus sportive deux fois remaniée, un peu moins par sa fiabilité. Sport Auto fait le point.
En une génération, la Mégane RS est devenue LA référence au pays des tractions sportives. Au sommet de cette lignée : la très dépouillée R 26-R (450 ex., déjà un collector !) Dès novembre 2009, la Mégane « 3 » bénéficie des bons soins de Renault Sport.
Renault Mégane RS (2009-2016) : la montée en puissance
Baptisé logiquement « RS », ce coupé reçoit un 2.0 turbo 16 S délivrant 20 ch de plus que la défunte R26- R. Performances respectables (0 à 100 km/h : 6’’1), vu l’équipement qui se paye sur la balance (1 394 kg mesurés). En même temps, Renault Sport a su conserver un équilibre remarquable au châssis, et préserver le train avant de remontées de couple parasites. Un modèle d’homogénéité, efficace sur petite route sinueuse, encore plus affûté avec l’option Cup (suspensions, autobloquant, pneus). Cependant, elle dégrade sérieusement le confort.
Côté sensations mécaniques, on reste pourtant un peu sur sa faim… d’où la sortie en février 2011 d’une série spéciale « Monaco GP ». Ainsi qu'en août de la même année, où la version « Trophy » (500 ex., 265 ch) voit le jour. La puissance de 265 ch devient la norme dès février 2012. Les séries limitées « Red Bull Racing RB7 » (septembre 2012) et « RB8 » (février 2013), en bénéficient naturellement.
En décembre 2013, la RS adopte une face avant plus expressive, avec un gros losange enchâssé dans la calandre, et des phares affinés. En avril 2014, la Trophy fait son retour, et développe jusqu’à 275 ch en activant le mode « RS ». Puis en juin, Renault Sport propose la radicale « Trophy R » (250 ex.). Allégée d’un bon quintal, cette descendante directe de la R26-R aura détenu un temps le record de sa catégorie sur la Nordschleife ! En 2015, la version de 265 ch laisse définitivement sa place à celle de 275 ch.
Renault Mégane RS (2009-2016) : l’intérieur
Cette génération de Mégane RS marque un net progrès en matière de qualité perçue mais on est encore loin de la finition d’une Audi (plastiques vieillissant mal , rossignols). Les soucis électriques restent rares, mais pas absents. Ils concernent surtout la fermeture des vitres, le Stop&start (installé dès février 2012) qui réclame une mise à jour du software, mais aussi le boîtier de gestion de l’injection (reprogrammation des calculateurs et/ou changement du faisceau sous garantie). D’une manière générale, d’indispensables mises à jour sont à faire à chaque révision.
Renault Mégane RS (2009-2016) : carrosserie et structure
Bien sûr, un kit carrosserie spécifique lui est dédié (bas de caisse, bouclier avant, aileron, diffuseur arrière, double sortie d’échappement centrale), mais le reste de la coque et des ouvrants (en acier), sont identiques à une simple Mégane coupé. Avantage : en cas d’accrochage, ces pièces se trouvent facilement. La peinture présente bien (mention spéciale pour le « jaune Sirius » spécifique !) et les ajustages sont précis, mis à part les optiques, notamment les phares, qui souffrent d’un manque d’étanchéité sur les phases 1 (formation de buée possible).
Renault Mégane RS (2009-2016) : le moteur
Renault est resté évasif sur les éventuels problèmes affectant sa Mégane RS. À la lecture de certains témoignages, on comprend pourquoi, même si la Mégane RS n’a fait l’objet d’aucun rappel ! Pour la théorie, sachez que son 2.0 turbo (à distribution par courroie) réclame une petite révision tous les 20 000 km ou 2 ans (vidange), et une plus « grosse » tous les 60 000 km (bougies et filtre à essence). Tous les 6 ans (ou 120 000 km), c’est la totale, avec le changement des courroies de distribution (kit complet à 198 €) et d’accessoires, et de tous les fluides (liquide frein compris) : 1 090 € environ.
Jusqu’en 2010, sachez que le galet enrouleur de la distribution peut se montrer bruyant. Après, certains font état de gros soucis, rencontrés parfois à de faibles kilométrages (moins de 80 000 km), comme une inquiétante surconsommation d’huile et un « ratatouillage » à haute vitesse. Verdict : usure prématurée du moteur !
Des culasses fendues peuvent également survenir, ce qui se traduit par des cafouillages en accélération cette fois, et une surconsommation de liquide de refroidissement. On note aussi des cas d’ailettes de turbo cassées. De nombreux périphériques peuvent aussi connaître de graves faiblesses (pompe à essence donnant un mauvais débit, catalyseur H.S., ailette de turbo qui casse, supports-moteur fragiles…).
Tous ces graves défauts (isolés mais pas rares) donnent lieu à une prise en charge intégrale par Renault (et à de discrètes vérifications en atelier lors des révisions), du moins si l’auto est restée d’origine et a été suivie régulièrement par le réseau ! Là, ces avaries deviennent plus marginales, dans la mesure où la majorité des casses connues concernent des modèles « optimisés » par leur propriétaire ! Dernier point : après un long trajet (ou une petite arsouille !), respectez toujours un « temps d’arrêt » avant de couper le contact, afin que le turbo refroidisse !
Renault Mégane RS (2009-2016) : la transmission
Seule une transmission mécanique à 6 rapports est disponible, plutôt bien guidée et étagée. Les verrouillages sont fermes et précis… lorsque les commandes d’embrayage fonctionnent bien (défauts épars du flexible connectant l’émetteur au récepteur, ce qui peut endommager la butée et le disque d’embrayage). La boîte peut également connaître des problèmes, et ce, à moins de 30 000 km (impossibilité de passer une vitesse). Un souci de conception qui a affecté quelques autos, bien connu de Renault Sport. Là encore, Renault assume et prend en charge le problème sous garantie. Avant 2012, les supports moteur sont fragiles, y compris ceux de la boîte. La pose d’une biellette anti-cabrage issue de la « N4 » (compétition) supprime ce défaut. Enfin, une boîte accrocheuse ne doit pas vous effrayer : un simple réglage solutionne le problème.
Renault Mégane RS (2009-2016) l les trains roulants
La Mégane RS est un modèle de rigueur et d’agilité dans le sinueux. Mais rouler vite avec cette « pistarde » n’est pas sans conséquences sur les trains roulants, en particulier pour le train avant. La direction, dotée d’une assistance électrique bien calibrée, peut connaître des dysfonctionnements de l’assistance (pompe H.S.). De même, les rotules de suspension peuvent souffrir. Mettez une rotule renforcée de N4, plus solide. Enfin, sachez qu’il y a eu d’inexplicables casses d’amortisseurs avant, et ce, à de faibles kilométrages (- de 10 000 km !). Côté freinage, c’est du sérieux, avec des étriers à 4 pistons signés Brembo, efficaces et endurants. Dernier point : si l’option « châssis Cup » transfigure la voiture en gros kart, ce qu’elle apporte en efficacité se fait au détriment du confort.
Renault Mégane RS (2009-2016) : les coûts d’entretien
Les coûts d’assurance
Renault Mégane RS (2009-2016) : les tarifs en occasion
Affichée près de 32 000 € en neuf, la Mégane RS « phase 1 » décote plus sensiblement depuis que la « phase 2 » est sortie. Ainsi, une RS de 250 ch s’échange à partir de 12 000 € environ (2010, 150 000 km). Une plus désirable « Trophy » de fin 2011 (265 ch) se trouve pour des sommes autour de 15 000 €. Quant à une récente phase 2 (275 ch), elle approche les 18 000 €.
Renault Mégane RS (2009-2016) : le choix de Sport Auto ?
Si pour vous le confort et la polyvalence priment, une version équipée du « pack luxe » s’impose. Pour notre part, nous optons pour une plus radicale Trophy de 265 ch avec le pack Cup. Nous oserons même l’exclusif « jaune Sirius » qui lui va si bien (option à 1 600 € !).