F1 - Ecclestone veut aider Red Bull

Bernie Ecclestone souhaite trouver une solution pour que Red Bull reste. Les négociations avec Ferrari pourrait devenir très politiques.
La situation reste très floue pour Red Bull. L'équipe veut quitter Renault à la fin de la saison, un an avant la fin du contrat, mais ce n'est pas encore officiel. Mercedes ne fournira pas son moteur pour éviter de renforcer un rival. Ferrari peut motoriser l'équipe mais la même crainte existe.
La Scuderia souhaite donc fournir son moteur de la saison précédente, ce que le règlement interdit pour le moment. Red Bull ne veut que la dernière version et l'équipe menace de partir.
Le championnat ne peut pas se permettre de permettre de perdre une marque aussi puissante que Red Bull, qui a deux équipes. Pirelli a fait pression sur Ferrari en menaçant également de partir, et les inquiétudes de Dietrich Mateschitz, le propriétaire de Red Bull, sont prises au sérieux.
« Il en a probablement eu assez de tout ce qui se passe, » a déclaré Bernie Ecclestone, le gestionnaire commercial de la F1, au Times. « Je fais tout ce que je peux pour m'assurer que Red Bull restera avec nous, mais les choses doivent s'assembler rapidement. Il est sérieux quand il dit qu'il partira si les choses ne s'améliorent pas. »
Deux volontés opposées
La position de Mercedes et Ferrari est compréhensible, puisque les deux motoristes ne veulent pas qu'un client batte leur propre équipe, mais celle de Red Bull aussi, qui veut un bon moteur pour avoir des chances de se battre.
« Red Bull veut évidemment les meilleures moteurs pour pouvoir se battre, mais Mercedes et Ferrari ne veulent pas faire ça parce qu'ils ont peur de ce qui se passera, » explique Ecclestone. « Ce n'est pas idéal mais M. Mateschitz devra être patient. »
Ce confit met en avant la difficulté actuelle des équipes indépendantes d'avoir une chance de jouer le titre. Depuis l'arrivée des groupes propulseurs, les motoristes ont pris un immense pouvoir et leurs clients sont condamnés à être des équipes de deuxième zone. Ron Dennis l'a souvent souligné pour justifier le partenariat avec Honda. Le grand patron de l'équipe y voit le seul moyen de jouer le titre, même si Honda est en difficulté actuellement.
Red Bull pourrait bloquer ces décisions
Les négociations entre Red Bull et Ferrari pourraient devenir très politiques, sur deux aspects pour modifier les règlements, en profitant de la possibilité de bloquer des décisions.
La première concerne la volonté de Ferrari de fournir un moteur de l'année précédente. Le règlement ne le permet pas pour le moment et Manor ne le fait que grâce à une dispense. Pour que ce soit autorisé dès l'an prochain, il faut un accord unanime des équipes, ce que Red Bull peut évidemment refuser.
La seconde tourne autour du développement durant la saison. Lorsque les règlements sur les groupes propulseurs a été introduit, il ne devait pas être permis mais une faille dans le règlement a permis de l'autoriser cette année. Cette faille a été corrigée pour l'an prochain, avec une date d'homologation fixée au 28 février. Ferrari souhaite que le développement pendant la saison soit autorisé mais il faut là aussi un accord unanime. Si Red Bull n'a que la version 2015 du moteur, il serait possible de bloquer ce changement, et donc de limiter l'avantage que Ferrari et Mercedes pourraient prendre en 2016, en les obligeant à accélérer le développement.
Mais si Red Bull peut menacer de bloquer ces deux mesures, Ferrari peut aussi refuser de fournir son moteur. Il est en effet inimaginable que Ferrari fournisse Red Bull mais que les décisions de l'équipe nuisent à son motoriste. L'un des deux devra donc céder pour qu'un accord soit possible.