Un Floridien retrouve la Lamborghini Miura de son père, perdue depuis 55 ans
À Miami, un Floridien retrouve la Lamborghini Miura de son père qu’il avait vendue il y a plus de 50 ans. Mais, face à cette supercar exhumée d’un garage californien, un infime détail reste à confirmer avant de parler de véritables retrouvailles...
À Miami, en Floride, un collectionneur de supercars a réussi à faire revenir dans la vie de son père une icône italienne que la famille pensait avoir perdue pour toujours. Quand la porte du garage s’est ouverte sur ce coupé rouge fatigué par les années, le vieil homme a eu l’intuition de se retrouver face à un fantôme de sa jeunesse.
Une Lamborghini Miura perdue depuis 55 ans au cœur d'une saga familiale
Ce père, c’est le papa de John Temerian, fondateur de Curated,
spécialiste des voitures de collection à Miami. Dans les années
1970, il a dû se séparer de sa Lamborghini Miura
de 1971, une sportive qui avait marqué toute son adolescence, avant
qu’elle ne disparaisse complètement des radars. Des décennies plus
tard, grâce aux réseaux sociaux et à un chasseur de voitures
particulièrement persévérant, son fils pense avoir remis la main
sur la légendaire italienne. Reste à prouver qu’il s’agit bien de
la même Lamborghini Miura.
Les liens de la famille Temerian avec la Miura
remontent aux années lycée de John. Très tôt, son père baigne dans
la mécanique, au point de reconstruire des moteurs à 13 ans et de
conduire une Lamborghini Miura pour
aller au lycée à 16 ans. Sa première Miura, achetée entre 4 000 et
5 000 dollars, soit à l’époque l’équivalent d’environ 3 700 à 4 600
€ , lui est accordée à une condition : être élève modèle et
travailler gratuitement dans l’atelier de son propre père. Il tient
parole, décroche la voiture, puis finit par la revendre pour passer
au modèle suivant.
La deuxième Miura qu’il achète ne fonctionne pas, mais pour un
adolescent qui remet des moteurs en état depuis
des années, ce n’est qu’un défi de plus. Il la remet en route, la
revend encore, et tombe sur une troisième Miura
vraiment à part : une Miura S de 1971, rouge avec
un intérieur noir, une configuration qui ne
ressemble à aucune autre. Cette voiture devient
alors son bijou roulant. Puis, dans le courant des
années 1970, elle est vendue à son tour et semble se volatiliser.
Pendant des décennies, plus personne ne sait ce qu’elle est
devenue, jusqu’à ce que son nom réapparaisse en 2022.
Comment ce Floridien a retrouvé la Lamborghini Miura S rouge de 1971
Installé à Miami, John Temerian a fait de sa
passion un métier en fondant Curated, une entreprise spécialisée
dans les supercars anciennes. Un jour, il reçoit un message d’un
passionné qui le contacte via les réseaux sociaux
pour lui demander un emploi dans sa société. John finit par lui
laisser sa chance et découvre chez lui un véritable talent de
“car-finder”, capable de dénicher des modèles
introuvables. Forcément, il lui parle de la Miura rouge de
son père et lui confie la mission de retrouver une
Lamborghini de 1971 correspondant à ce
souvenir.
En à peine 60 jours, le nouveau venu met la main sur une
Miura S de 1971, rouge avec intérieur noir,
oubliée dans un garage de Californie où elle est
restée pendant des années. La voiture n’a plus rien d’une pièce de
musée : peinture fatiguée, carrosserie marquée, allure de dormeuse
réveillée brutalement. Pourtant, elle a conservé une grande partie
de ses caractéristiques d’origine, celles qui la rendaient si
spéciale à l’époque. Pour en avoir le cœur net, John consulte le
registre : une seule Miura S livrée aux États-Unis a quitté l’usine
avec cette combinaison rouge extérieur et intérieur noir. Tout
indique qu’il vient de remettre la main sur la Lamborghini Miura perdue depuis 55
ans.
Convaincu, John achète la voiture, la fait rapatrier en Floride et
invite son père à venir la voir, sans lui dévoiler tous les détails
de son enquête. Lorsqu’il se retrouve face à la supercar rouge,
l’homme ne se laisse pas impressionner par la simple vue de la
carrosserie ni par l’habitacle noir qu’il connaît déjà par cœur. Il
tourne lentement autour de la Miura, s’attarde sur le capot avant
et repère tout de suite un élément minuscule.
"Il y avait cette serrure très étrange sur le côté du capot, on
y insérait une clé pour le verrouiller", explique John
Temerian à Supercar Blondie.
Son père reconnaît aussitôt ce petit verrou : à l’époque, il s’agissait d’une alarme installée sur la voiture, un montage spécifique réalisé lorsqu’il en était propriétaire, impossible à confondre avec un autre exemplaire. Ce détail suffit à balayer le moindre doute, la Miura retrouvée est bien celle de sa jeunesse. L’émotion submerge les deux hommes devant ce morceau de leur histoire ressorti d’un garage californien après des décennies de silence. "Quel moment surréaliste", raconte John Temerian. Désormais, la Miura entame une nouvelle vie à Miami, entre restauration patiente et partage d’une passion automobile transmise de père en fils.


