Moteurs thermiques : Koenigsegg assume son choix à contre-courant
Koenigsegg lève le voile sur sa stratégie moteur pour les années à venir et elle va à contre-courant des tendances actuelles...
Depuis plusieurs années déjà, l’électrique tente de s’imposer comme l’avenir incontesté de l’automobile. Cependant, du côté des supercars, cette transition suscite de plus en plus de réticences...
Koenigsegg : un constat sans appel
L’électrification de l’automobile semblait
inévitable, il y a quelques années, y compris pour
les marques de prestige. Cela dit, ces derniers
mois, les signaux d’alerte se multiplient,
notamment dans le segment très haut de
gamme. Christian von Koenigsegg, PDG de Koenigsegg, a
ainsi déclaré, dans une interview à nos confrères
de Top Gear, que
l'entreprise n'envisageait pas de commercialiser
de véhicule électrique et a précisé :
"L’appétit du marché pour ce niveau de voiture, entièrement
électrique, est extrêmement faible". Ce
constat rejoint celui de Mate Rimac, PDG de Rimac,
qui a récemment admis une baisse de la demande
pour la Nevera, sa
supercar électrique. Même aux
États-Unis, Tony Roma, responsable du
programme Corvette, a tempéré les
ambitions d’un modèle électrique dans un avenir
proche.
Au vu de ces déclarations émanant de grands
constructeurs, l’électrification des supercars ne
semble plus être une priorité à court terme...
Koenigsegg : un contre-courant assumé
Pour Christian von Koenigsegg, la question
n’est pas simplement technologique. Elle touche à quelque chose de
plus profond : « Vous voulez les vibrations,
le battement, la chaleur, les sons, les changements de
vitesse… Tous ces aspects qui donnent vie à la
voiture », explique-t-il. Aussi puissants
soient-ils, les véhicules électriques peinent,
selon lui, à transmettre ce ressenti : « Une
voiture électrique, c’est un robot. Un moteur thermique, c’est un
animal. »
Cette opposition reflète une vision plus large de
l’automobile, où chaque pièce participe à une
forme d’âme mécanique. Pour illustrer son propos,
von Koenigsegg évoque souvent le parallèle avec le
monde de l’horlogerie, entre une montre
mécanique et une montre
connectée, il n’y a pas seulement un écart
technologique, il y a une différence de
rapport à l’objet. Une montre mécanique, comme une
Koenigsegg, se
compose de centaines d’éléments minutieusement
assemblés à la main. De la même manière, une
Koenigsegg n’est pas simplement une
machine à aller vite. Elle est conçue pour offrir
une expérience immersive où le conducteur ressent
la mécanique. Une intensité que l’électrique,
malgré ses performances, ne parvient pas à recréer
selon lui...
En restant à l’écoute de la demande sur le marché, le constructeur suédois dresse un constat que d'autres acteurs commencent également à partager : l’électrification ne répond pas encore à toutes les attentes.


